Les parlementaires pour la légalité en sit-in à l’assemblée nationale   
23/04/2009

Les groupes parlementaires du FNDD et du RFD viennent d’organiser un grand sit-in qui s’est poursuivi jusqu’à 16 heures à l’Assemblée Nationale. Ce sit-in, le premier de son genre dans l’histoire de la Mauritanie indépendante, rentre dans le cadre du combat mené tant à l’intérieur qu’à l’extérieur par la coalition anti-putschiste en vue de faire échouer le coup d’Etat du 06 Août 2008 et d’annuler l’agenda unilatéral du général limogé.



Il intervient à un moment où les forces de répression ne cessent de brutaliser les élus, les défenseurs des droits de l’homme, les syndicalistes et les simples citoyens déterminés à restaurer l’ordre conditionnel, victime de la conspiration des putschistes militaires et civils.
Cette manifestation est le point d’orgue d’une série d’activités initiées par l’ensemble des structures de la coalition, inaugurée dimanche dernier par le sit-in des femmes démocrates devant la représentation des Nations Unis à Nouakchott, manifestation sauvagement réprimée par la police à la solde de la junte.
C’est donc dans une atmosphère surchauffée que le poète et député, Monsieur Ahmedou Ould Abdel Ghader et la diva nationale de la chanson, la députée Malouma Mint El Meïdah ont respectivement pris la parole et mis en exergue, chacun dans son art, la signification politique de cet instant que l’histoire retiendra inéluctablement comme un des moments forts dans la vie du peuple mauritanien.
A 14 heures, alors que les députés avaient pris place et que les militants et sympathisants affluaient vers salle archicomble, les leaders de la coalition anti-putschiste, entre autres MM. Ahmed Ould Daddah chef de l’Institution de l’Opposition Démocratique et Président du RFD et Mohamed Ould Maouloud Président en exercice du FNDD et Président de l’UFP sont arrivés, chaleureusement accuellis par un public dont l’engagement et la disponibilité surprirent sérieusement les observateurs, qui avaient pensé que deux heures enchaînées de cris et d’applaudissement avaient essoufflé les militants. Juste après, c’est autour des députés MM. Moustapha Ould Bedredine et Abderrahmane Ould Mini de monter à la tribune.
Ils ont rappelé que la Mauritanie, prise en otage depuis le coup d’Etat par une junte de félons et d’usurpateurs ayant violé la constitution, se dirige vers l’abîme du fait d’une gestion catastrophique des affaires de l’Etat. Ils ont en cette occasion condamné toutes les brutalités exercées sur les élus par les dindons de la farce du régime d’oppresseur et de l’illégalité. Les deux députés ont réitéré la détermination des parlementaires à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire ; rappelant, à cette occasion, que les agressions qui connaissent ces derniers jours une recrudescence sans précédent qui n’a même pas épargné les femmes, annoncent la fin de l’Etat de siège du peuple et l’écroulement de ce piètre système autocratique.
Ensuite, la parole fut donnée au plus illustre député victime de la répression : le député de Boghé, Monsieur Kebady. Sa fracture au bras prouve la barbarie des putschistes qui n’ont aucun respect pour les élus, en dépit de leur écharpe. Monsieur le député dit qu’il portera sa fracture comme une médaille d’honneur qu’il ne regrettera jamais, pour avoir été blessé en défendant le Président de l’Assemblée Nationale Messaoud Ould Boulkheïr et les chefs des partis Mohamed Ould Mauloud et les autres. 
Sur ces entrefaites, le Député, Monsieur Moustahpa Ould Bedredine a annoncé l’arrivée du symbole du combat contre la junte et Président de l’Assemblée Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr lequel est entré sous un vacarme d’applaudissements et youyous. Après avoir salué tour à tour parlementaires, leaders des partis et les membres du gouvernement du Premier ministre Yahya Ould Mohamed Waghf, le Président de l’Assemblée Nationale s’est dirigé vers son siège officiel sous les applaudissements nourris du public. Cet instant plein de signification reflète le degré d’adhésion des parlementaires toutes obédiences confondues au combat pour la légalité constitutionnelle. C’est ce qui n’a pas échappé à Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr. Dans l’allocution qu’il a prononcée pour l’occasion, il a affirmé que ce qui l’a poussé à abandonner sa chaire ce n’est pas la contrainte encore moins une injonction de qui qu’elle soit. Il l’a abandonnée parce qu’on lui demandait la légitimation et la défense de l’illégalité, résultat d’une abjecte et absurde mutinerie contre l’incarnation de l’ordre constitutionnel.
Le président de l’Assemblée Nationale a salué la détermination des parlementaires, des leaders des partis et de l’ensemble des militants engagés dans la lutte contre le coup d’Etat, rappelant que nous sommes prêts à tous les sacrifices pour mettre en échec le putsch du général et sa mascarade d’élection. Il a salué l’engagement du « leader, l’ami et le chef de l’institution de l’opposition démocratique Â», Monsieur Ahmed Ould Daddah, dont la présence renforce le camp a dit le Président Messaoud Ould Boulkheïr.
Invité à la tribune Monsieur Ahmed ould Daddah n’a pas raté l’occasion de rendre hommage à la farouche opposition du Président de l’Assemblée qui est, ajoute-t-il, la troisième personnalité de l’Etat. Il dira même que si l’histoire était juste le Président serait aujourd’hui la deuxième voire la première personnalité du pays. Tout comme Messaoud Ould Boulkheïr, Ahmed Ould Daddah a invité l’ensemble des forces politiques à rallier les anti-putschistes pour sauver la Mauritanie de sombrer dans les méandres de l’enlisement. Le chef de file de l’opposition démocratique a aussi valorisé ce sit-in qu’il considère comme une forme de lutte pacifique légale.
A la fin des interventions des parlementaires et des chefs de partis, une déclaration condamnant la répression barbare et inhumaine contre les femmes participantes au sit-in du 19 Avril 2009 a été lue en arabe et en français.
Source: FNDD


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