Ould Daddah hausse le ton:«On tolère les tendances, tant qu’une décision n’a pas été prise»   
12/04/2009

Le samedi 01 avril 2009, Ahmed Ould Daddah, le Président du RFD, a donné un point de presse dans les locaux du siège de son parti. Depuis quelques heures, la nouvelle avait circulé : le chef de l’opposition devait rentrer de Paris et doit annoncer une importante nouvelle. Pour l’heure, il est 19 heures, l’heure à laquelle devait intervenir Ould Daddah, seul un froid de canard est au rendez-vous.



La meute de reporters et de caméramen qui ont investi les lieux attendent. Il est 20 heures 30, certains, impatients se sont retirés. D’autres ne cachent plus leur exaspération. Les coupures intempestives des projecteurs ne sont pas pour arranger la situation. Les journalistes ont été déplacés pour la énième fois. C’est sûr, le côté organisationnel n’est pas encore au point. Mais on attend toujours. Ce n’est qu’à 20 heures 50 minutes que le leader de l’opposition s’est présenté sous les crépitements des flashs et des applaudissements, entourés de Mouhameden Ould Baba et de Ismaël Ould Amar. Il est tout de suite entré dans le vif du sujet : « Je reviens d’une courte visite en France et après nous être concerté avec les membres de nos partis et ceux des partis avec qui nous partageons les mêmes postions, nous sommes venus devant vous pour nous exprimer sur la gravité de la situation que nous vivons aujourd’hui. Je veux parler de la campagne avant l’heure que le Général Mohamed Ould Abdel Aziz a entreprise dans le pays aux frais de la princesse. Je veux parler aussi de sa volonté de casser les partis politiques qui ne le soutiennent pas. Les partis bien enracinés et possédants des militants ne peuvent pas être cassés. Cette candidature qu’il veut imposer est illégale. Parce que la Mauritanie a déposé les instruments de la Charte Africaine sur les élections. Et cette charte stipule qu’aucun membre du HCE n’a le droit de se présenter aux élections présidentielles. Â» Une déclaration a été ensuite lue. Le contenu dresse un tableau de la situation de crise que traverse le pays qui met sur le compte du Général Mohamed Ould Abdel Aziz « un accaparement des médias publics, la tentative de déstabilisation des formations politiques avec une véritable officine pour susciter la dissidence au sein du RFD appelant à participer à la parodie électorale que le HCE envisage organiser le 06 juin prochain. Le parti regrette que devant les pressions matérielles et l’usage abusif des moyens de la puissance publique, des cadres renoncent à leurs engagements de respecter les positions politiques du parti et en particulier celles contenues dans la déclaration du 03 février 2009. Le RFD, rappelle que toute sortie de crise doit prendre en compte trois impératifs :

l’engagement d’un dialogue national ouvert à toutes les forces politiques

le retour au régime constitutionnel normal par des élections libres

L’assentiment de la communauté internationale

 

Le RFD lance un appel à tous les mauritaniens pour faire face au péril grave qui menace le pays, ses institutions, son unité et sa sécurité. Â» Répondant à la question d’un journaliste sur le ralliement d’une bonne partie de militants du RFD au camp du HCE, Ahmed Daddah a déclaré que dans tout parti politique il existe des tendances et que dès l’instant qu’une décision n’a pas été prise, ça peut se comprendre mais si une décision est prise, elle s’impose sur la majorité comme la minorité, si des militants restent sourds aux décisions du parti, ils s’exposent aux sanctions prises par ce dernier. A propos de l’attitude à tenir par le RFD face aux joutes électorales prochaines, Ould Daddah a estimé que c’est au bureau exécutif de se décider de la position à tenir. Ce qui est sûr c’est qu’ils vont utiliser tous les moyens pour faire barrage au processus : marches, sit-in, meetings.
Par ailleurs, Il est toutefois à noter qu’une sortie d’un chef de l’opposition nationale mérite mieux que la sonorisation médiocre et les installations électriques défaillantes que l’on a présentées samedi soir.
Biri N’Diaye

                                                 

 

                                              Déclaration

Notre pays traverse l’une des crises les plus graves qu’il ait connue depuis son indépendance.
Sa cohésion nationale est mise à rude épreuve .Son économie est exsangue. L’extérieur fait une immixtion ouverte dans son mode de gouvernement .Son isolement sur la scène internationale est de plus en plus grand.
Pour faire face à cette situation, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz et son Conseil d’Etat rééditent simplement les mêmes procédés qui ont conduit le pays à l’impasse :
- application d’une conception patrimoniale primaire de la chose publique ;
- campagne électorale tous azimuts engagée aux frais de l’Etat ;
- nomination de ses partisans aux emplois publics ;
- octroi de prébendes à ses soutiens ;
- instrumentalisation à sa guise de la justice contre ses adversaires ;
- accaparement des médias publics
- tentatives de déstabilisation des formations politiques nationales hostiles à sa dangereuse politique.
C’est à cette fin qu’il a été mis en place une véritable officine pour susciter les dissidences au sein du RFD appelant à participer à la parodie électorale que le H.C.E envisage organiser le 6 Juin prochain et que toutes les instances du parti ont rejetée à l’écrasante majorité de leurs membres.
Le Parti regrette que devant les pressions matérielles et l’usage abusif des moyens de la puissance publique, des cadres renoncent à leurs engagements de respecter les positions politiques du Parti et en particulier celles contenues dans la déclaration du 03 février 2009.
Il constate que certains n’hésitent pas à se livrer à des actes de félonie. 
Le RFD rappelle que toute sortie de crise – et c’est là la question qui intepèlle aujourd’hui les mauritaniens-, doit prendre en compte trois impératifs majeurs :

l’engagement d’un dialogue national inclusif ouvert à toutes les forces politiques ;

le retour, à l’issue de ce dialogue, au régime constitutionnel normal à travers des élections libres et transparentes organisées dans le respect de la loi et des conventions internationales librement souscrites par la Mauritanie ;

l’assentiment de la communauté internationale et notamment du groupe du contact sur la Mauritanie, pour une telle solution.

 

Le RFD rappelle que la conduite unilatérale du processus électoral, le rejet des décisions des partenaires et amis de la Mauritanie, les promesses électorales sans lendemains, le démantèlement de l’Etat et des Partis politiques ne pourront mener le pays que vers des perspectives incertaines.
Il lance un appel à tous les mauritaniens pour faire face au péril grave qui menace le pays, ses institutions, son unité et sa sécurité.
Nouakchott le 11 Avril 2009
Le RFD


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