Bien que la marche organisée par la Coordination des Forces Démocratiques pour sauver le pays de l’abîme ait été responsable et pacifique, les forces de l’ordre à la solde de la junte ont répondu par une répression particulièrement sauvage et cruelle visant, personnellement et avec une intention de nuire délibérée, tous les dirigeants de la Coordination, en particulier le Président de l’Assemblée Nationale Monsieur Messaoud Ould Boulkheir qui présidait la marche
Pourtant, la présence d’une personnalité nationale si importante, qui plus est entourée d’élus, de Présidents de Partis politiques et de nombreuses figures de renom, aurait dû dissuader la police de charger les manifestants. Sans compter l’immunité dont jouissent le Président de l’Assemblée nationale et ses pairs députés ! La junte qui s’était jusqu’à présent illustrée par le piétinement de la Constitution, l’usurpation des institutions et biens de l’Etat, la violation des libertés individuelles et collectives et l’instrumentalisation de la justice et des médias publics pour servir les intérêts égoïstes de son chef de bande, attente maintenant à l’intégrité physique des opposants au coup d’Etat, les dirigeants de la résistance en tête, inaugurant ainsi un nouvel épisode dans le meurtre de la démocratie que commet le Général Mohamed Ould Abdel Aziz. Face à cette escalade porteuse de risques graves pour la stabilité et la paix civile dans le pays et considérant les menaces désormais évidentes qui pèsent sur la vie des dirigeants du mouvement de résistance à la dictature du général limogé, le FNDD :
Condamne fermement l’acharnement des forces de l’ordre sur la personne du Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr et sur les élus et leaders de la Coordination des Forces Démocratiques ;
Met en garde le Général Mohamed Ould Abdel Aziz contre les risques d’explosion liés à toute atteinte à la personne physique ou à la liberté d’un dirigeant quelconque des forces opposées au putsch ;
Réaffirme sa détermination à poursuivre la lutte du peuple mauritanien pour la mise en échec du coup d’Etat ; détermination que ni la répression, ni l’emprisonnement, ni les harcèlements de quelque ordre que ce soit ne réussiront à fléchir ;
Réitère sa condamnation du coup d’Etat du 06 Août 2008 et son exigence de la restauration immédiate de la légalité constitutionnelle, à travers le rétablissement du Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi dans la plénitude de ses prérogatives ;
Invite tous les mauritaniens à faire abstraction de leurs divergences politiques ou autres, et à se mobiliser pour mettre un terme à l’agenda unilatéral de la junte, afin de sauver le pays de l’abîme vers laquelle le conduit le général putschiste, qui ne semble pas mesurer les conséquences désastreuses de son entreprise ;
Met la junte en demeure de libérer immédiatement le Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Elwaghf et ses camarades détenus politiques ;
Appelle la Communauté Internationale et les Partenaires au développement et amis de la Mauritanie à renforcer leur soutien au combat du peuple mauritanien pour la défense de ses acquis démocratiques.
Nouakchott, le 03 Avril 2009 La Commission de Communication
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