Le gouvernement de la junte a annoncé le 13 mars la création d’une compagnie aérienne nationale qui succèdera à Air Mauritanie tombée en faillite en 2008 et mise en liquidation. La nouvelle compagnie sera baptisée «Mauritanian Airlines International» (MAI).
Elle permettrait de "combler le déficit du pays en transport aérien tant au niveau intérieur qu’au niveau régional et international", affirme un communiqué officiel sans donner d’autres précisions. La création de cette compagnie qui pourrait être celle que le Qatar avait promis de financer sous Sidi Ould Cheikh Abdellahi, avait été annoncée pour la première fois début mars 2009 par le président du Haut Conseil d’Etat (junte) au pouvoir, le général Mohamed Ould Abdel Aziz lors d’une rencontre avec ses compatriotes en Libye où il se trouvait en visite. La mise en liquidation de l’ancienne compagnie nationale avait été décidée en janvier 2008 après la saisie en septembre 2007 de ses avions à Paris suite à l’accumulation d’arriérés envers ses affréteurs qui avaient atteint près de 3 millions de dollars, jetant dans la rue plus de 400 salariés. Les autorités militaires au pouvoir en Mauritanie ont renvoyé en justice quelques uns des anciens directeurs et présidents de conseil d’administration de la compagnie accusés d’avoir "oeuvré pour sa faillite de façon programmée". Mais l’arrestation de ces responsables dont Yahya Ould Ahmed Waghf, premier ministre sous le président renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi, est perçue par le front anti-putsch mauritanien et par plusieurs observateurs comme une "vulgaire mesure politicienne" visant exclusivement les opposants au coup d’Etat du 6 août. Les observateurs ne comprennent pas en effet pourquoi des anciens directeurs généraux d’Air Mauritanie symboles de la gabegie mais soutiens du coup d’Etat du 6 août 2008, n’ont pas été inquiétés. Deux poids deux mesures !
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