Dans sa réunion du 23 Février 2009, le Comité Permanent du Parti de l’ALTERNATIVE a examiné avec attention le communiqué issu de la réunion du groupe de contact international sur la situation en Mauritanie tenue à Paris le 20 Février 2009. Il appelle de sa part les deux remarques suivantes :
En se limitant à l’étape du 06 Août 2008 et de ses conséquences le communiqué ignore l’origine de la crise qui remonte au changement intervenu le 03 Août 2005, aux errements de la transition qui s’en est suivie et aux conditions dans lesquelles a été porté au pouvoir l’ancien président. Le Comité Permanent réaffirme sa conviction que toute démarche qui ne tiendrait pas compte des dérives liées à la période passée sous silence par le groupe de contact et qui ne procéderait pas d’une analyse approfondie du contexte mauritanien et des réformes qu’il implique, n’aboutirait à aucune solution utile et durable, porteuse de stabilité pour le pays. Il faut en effet souligner, à la décharge de la communauté internationale, que la problématique posée par l’armée, la résurgence des « indépendants » et la transhumance politique qui en résulte, les tentatives, à chaque fois renouvelées depuis 2005, de faire émerger ex-nihilo une nouvelle classe politique et son corollaire la marginalisation des partis, sont autant de questions qui concernent exclusivement les mauritaniens et auxquelles seuls les mauritaniens peuvent apporter des réponses appropriées ; ces questions constituent le soubassement structurel des difficultés politiques actuelles. En préconisant un dialogue organisé sous l’égide de la communauté internationale, le groupe de contact transforme un appui bienvenu de facilitation et d’accompagnement en une mission complexe aux conséquences imprévisibles de supervision et d’encadrement. Cette directe et forte implication, curieusement saluée par une frange importante de la classe politique consacre pourtant l’échec de celle-ci, dramatise à l’excès la crise mauritanienne et est susceptible de faire entrer le pays dans un nouvel engrenage et de représenter, en fin de compte, un dangereux précédent; elle jette un discrédit durable sur son élite, civile et militaire considérée comme incapable de se dépasser, minée par les ambitions de ses différentes composantes, engluée dans ses clivages et ses querelles de chapelle.
Notre Parti est fortement attaché à ce que les mauritaniens trouvent, chez eux et par eux-mêmes, les solutions qui conviennent à leurs problèmes ; Ils doivent engager un dialogue constructif, ouvert, sans à priori ni conditions préalables, afin d’aboutir à une sortie consensuelle de crise qui permet un retour équilibré à l’ordre constitutionnel, qui consolide notre expérience démocratique et préserve la stabilité du pays. Sans optimisme excessif, notre Parti est convaincu que nous avons, en Mauritanie, les ressources morales et politiques nécessaires pour relever un tel défi et que la communauté internationale est, comme elle l’a déjà maintes fois affirmé, prête à apporter, avec toute la retenue qui sied et dans les formes souhaitées par les mauritaniens, son appui à ce processus. Enfin le Comité Permanent estime que toute forme de sanctions qu’elle soit politique ou économique, ciblée ou non, en tous les cas inacceptable dans son principe, figerait encore plus les positions des différents protagonistes, aggraverait la situation du pays et serait finalement contreproductive.
Nouakchott le 24 Février 2009 Le Comité Permanent
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