A la veille de la réunion prévue le 20 février 2009 à Paris, organisée par la Communauté Internationale sur la crise mauritanienne, les Autorités Militaires viennent de diffuser un document sur le processus électoral qu’elles comptent mettre en œuvre et qui comporte notamment la tenue d’élections présidentielles le 06 juin 2009.
A cette occasion, le RFD tient à préciser ce qui suit :
1. Ce processus électoral est conduit d’une manière unilatérale, sans aucune espèce de concertation avec les forces politiques représentatives. C’est ainsi que la constitution du gouvernement de transition, la désignation de la commission électorale indépendante, l’élaboration des textes régissant le scrutin prévu, la confection des listes électorales, la fixation de la date du scrutin et la proclamation des résultats seront du seul ressort du conseil militaire.
2. Il apparaît clairement qu’après avoir procédé avec minutie à tous ces aménagements et placé des hommes de confiance aux différents niveaux de l’appareil d’Etat, verrouillant ainsi l’issue de la compétition, une démission du Président du conseil militaire, 45 jours avant le scrutin, pour se présenter à l’élection présidentielle, sera une manœuvre cosmétique, inacceptable et de pure forme.
3. Le RFD rappelle que la sortie de crise réelle passe par l’organisation d’élections libres et transparentes, loin des schémas préfabriqués que le pays n’a que trop souvent connus jusqu’ici, engendrant coups d’Etat et instabilité.
Aussi, le RFD réitère-t-il les 7 points de l’initiative politique qu’il a lancée le 03 février 2009 :
1- refus du retour à la situation d’avant le 06 août 2008 2- non modification de la constitution dans les circonstances d’exception actuelles 3- abandon du pouvoir par l’armée et inéligibilité des membres des forces armées et de sécurité en service au 06 août 2008 aux prochaines élections présidentielles 4- présentation des garanties suffisantes pour l’organisation d’élections présidentielles libres et transparentes où il sera interdit aux membres des autorités de transition de se présenter ou de soutenir directement ou indirectement un candidat, comme ce fut le cas en 2007 5- formation d’un gouvernement d’union nationale chargé de gérer la période de transition et constitué des partis politiques représentés au parlement et des autres formations à base populaire avérée 6- constitution d’une commission électorale nationale indépendante (CENI) consensuelle et disposant de toutes les prérogatives nécessaires pour superviser l’ensemble du processus électoral, depuis la confection des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats 7- appel au dialogue immédiat entre tous les acteurs politiques concernés par la crise (Haut Conseil d’Etat, partis politiques qui soutiennent ce conseil, les partis membres du FNDD, les autres partis et les parlementaires) pour entamer un dialogue sérieux et sincère en vue d’aboutir à une feuille de route consensuelle pour la sortie de crise. Cet appel est adressé aussi aux partenaires extérieurs (Etats et organisations régionales et internationales) pour encourager ce dialogue et contribuer à sa réussite.
Enfin et pour sa part, le RFD restera disponible et ouvert au dialogue avec toutes ces parties. Nouakchott, le 22 Safar 1430 - 17 février 2009 Le RFD
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