Le conseil de paix et de sécurité(CPS) de l’Union Africaine (UA), a décidé jeudi soir 5 février de prendre des sanctions contre les membres civils et militaires de la junte qui a pris le pouvoir en Mauritanie le 6 août. Des sanctions, qui comprennent "une prohibition des déplacements des membres civils et militaires de la junte, le refus systématique des visas, le contrôle des comptes bancaires".
La décision prise par le CPS sera communiquée au conseil de sécurité de l’ONU pour qu’elle devienne universelle, pour que tous les pays membres de l’ONU l’appliquent, et l’UA devait la transmettre dès vendredi 6 février. Juste avant l’annonce des sanctions, un représentant de la junte mauritanienne a estimé que le retour au pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdellahi était "dépassé". "C’est impossible, c’est vraiment pour nous la ligne rouge", a déclaré le vice-président du sénat mauritanien, Mohcen Ould El Hadj qui incarne -selon des sources concordantes- la ligne dure du régime militaire qui a toujours poussé le Haut Conseil d’Etat à la chasse à l’opposition intérieure et à la confrontation avec la communauté internationale. "Nous nous en tenons à la feuille de route établie par les Etats Généraux de la Démocratie et adoptée par les deux chambres du parlement le 9 janvier", a-t-il dit. L’UA et ses partenaires, dont l’Union Européenne (UE), doivent se réunir le 20 février à Paris pour discuter de la crise en Mauritanie, en vue de l’élargissement de la mesure de sanctions aux pays européens. "Les sanctions ne règlent rien sur le fond", a déclaré le 6 février Mohamed Aly Cherif un des députés soutenant le putsch du 6 août 2008. "Nous apprécions vivement l’UA et ses organes, cependant nous ne pouvons qu’exprimer notre surprise et notre étonnement face à ces décisions qui, dans le fond, ne règlent rien" a affirmé M. cherif, président du groupe parlementaire de la majorité à l’assemblée nationale.
"Nous sommes d’autant plus surpris que cet organe (le CPS) doit plutôt se vouer à la mission de paix et de sécurité en Afrique et, ainsi, ne devait pas aller vers des sanctions individuelles ou collectives pour un cas où le dialogue doit être privilégié", a-t-il encore affirmé.
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