Manifestations contre le retour à Nouakchott du président renversé, la réaction du FNDD    
14/01/2009

Quelques centaines de  personnes, en majorité des femmes, ont manifesté le 14 janvier  à Nouakchott contre le retour annoncé à Nouakchott de Sidi Ould Cheikh Abdallahi le  président renversé par un coup d’Etat le 6 août. Ces manifestants, surtout des femmes «venues des quartiers pauvres» se sont rassemblées devant la résidence du président renversé  avec des pancartes portant les inscriptions: "non au retour en arrière" ou "oui au procès de l’ancien président pour détournement de deniers publics et gabegie".



La Police a empêché les manifestants d’accéder  à la résidence de M. Ould  Cheikh Abdallahi,  toujours  dans son village de Lemden (250 km à l’est de Nouakchott) depuis sa libération en décembre par la junte. Comme pour démentir les informations faisant état de la manipulation des manifestations par le staff d’un élu  influent,  l’un des manifestants, Sidi Ould Youma ex-député PRDS de Aleg ( 1992-1996), a déclaré  à l’AFP: "Ces gens sont venus de leur propre chef dénoncer le retour à Nouakchott du président déchu prévu dans les prochains jours".
 La manifestation, autorisée par les autorités, s’est dispersée dans le calme. Le 13 janvier, une quarantaine de femmes s’étaient déjà rassemblées devant le domicile du président renversé pour demander  "son maintien à l’écart de la politique et dans son village natal". La présence du staff d’un élu  influent qui encadrait les manifestants avait été signalée.
Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), une coalition de partis, syndicats et organisations non gouvernementales opposés au putsch, a dénoncé cette "tentative de viol du domicile" du président renversé et accusé les services de renseignements du régime d’être à l’origine de ces manifestations.  Voici la declaration rendue publique par le FNDD.

 

Communiqué :

 Les putschistes poursuivent leurs atermoiements et leur fuite désespérée en avant.

En effet, après avoir échoué à affaiblir la détermination du Président de la République ou à ramollir sa volonté fortement appuyée à l’intérieur et à l’extérieur ;

Après l’échec retentissant de la mascarade qu’ils ont appelée « Etats Généraux de la Démocratie », boycottée par le Front National pour la Défense de Démocratie (FNDD) que soutient un large courant national conduit par la Coordination des Forces Démocratiques (CFD), et également par d’autres forces politiques qui pèsent dans la scène politique ; échec qui s’est aggravé par le retrait et la dénonciation du carnaval par le plus grand parti qui a participé aux fameux « Etats généraux » ;

Après la tentative des putschistes de dissimuler cet échec cuisant en surfant sur la vague de la colère populaire due à l’agression israélienne contre le peuple palestinien à Gaza, et depuis qu’il est devenu évident pour tous que le rappel de l’ambassadeur mauritanien à Tel Aviv n’est qu’une pitoyable manœuvre théâtrale sans risque pour l’ennemi, ni retombée pour l’ami ;

Dans cette ambiance de ratés successifs et alors que l’expiration du délai fixé par la communauté internationale approche et que les putschistes ont épuisé toutes leurs capacités de manœuvres politiques et tout le vernis qu’ils utilisaient pour déguiser la dictature militaire en pseudo-démocratie, la junte a visiblement perdu son sang-froid, comme le montrent ses agissements hystériques depuis l’échec des « Etats Généraux ».

L’une des manifestations les plus importantes de cette névrose itérative est la campagne de provocations menée contre la personne du Président de la République, à travers des tracts distribués par l’entourage du Général Mohamed Ould Abdel Aziz ; campagne inaugurée auparavant par le secrétaire général du conseil putschiste.

Dans la même veine, un grave forfait a été commis dans l’après-midi de mardi 13 Janvier 2008, lorsque des proches du dirigeant du coup d’Etat ont convoyé un groupe de citoyens dans des bus loués par un des hommes connus du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, lequel a conduit les passagers jusqu’au domicile du Président de la République, avant de leur ordonner de descendre et de scander des slogans hostiles- qu’ils n’ont pas suffisamment assimilés d’ailleurs ; scène piteuse qui trahit la faillite politique et morale de la junte.

La puérilité du spectacle ne doit cependant pas nous distraire du danger que ce genre d’actes criminels constitue pour la sécurité, la stabilité et la paix civile dans le pays.

Cet acte odieux a été commis dans un climat surchauffé, marqué par les déclarations irresponsables qu’a proférées celui que les putschistes appellent « le ministre de l’intérieur », dans une tentative désespérée d’intimider les opposants au coup d’Etat, partis politiques soient-ils ou masses populaires, utilisant un style agressif qui cache mal le sentiment d’impotence du mensonge face à la puissance de la vérité.

A cette occasion, le Front National pour la Défense de la Démocratie et avec lui forces et acteurs enrôlés sous la bannière de la CFD réaffirment :

 1- Leur condamnation ferme de l’agression contre le domicile de Son Excellence le Président de la République. Ils rendent les putschistes entièrement responsables de tout ce qui touche à la sécurité du Président de la République et les mettent en garde contre la dangerosité de leurs actes barbares, leurs discours provocateurs et leurs menaces imprudentes. Ils mettent le régime putschiste en garde de conduire le pays vers le chaos ;


2- Leur dénonciation de la poursuite de l’incarcération du Premier ministre légitime Monsieur Yahya Ould Ahmed Waghf, Président du parti Adil, de ses camarades ministres et dirigeants du FNDD et des autres détenus politiques et d’opinion ;

3- Leur attachement à la stratégie de lutte démocratique et pacifique mais sans complaisance, comme voie de mise en échec du coup d’Etat du 06 août 2008 et de restauration de la légalité constitutionnelle, y compris le rétablissement de Son Excellence le Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi dans la plénitude de ses prérogatives constitutionnelles ;

4- Leur disponibilité à la poursuite du dialogue et de la coordination avec toutes les forces démocratiques qui partagent la conviction de la nécessité d’une action sérieuse pour faire échouer le coup d’Etat.

Nouakchott, le 14 janvier  2009

La Commission de Communication


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