EGD : Pour protester, le RFD observe une pause de 24 heures   
03/01/2009

Le Rassemblement des Forces DĂ©mocratiques (RFD), principale formation reprĂ©sentĂ©e Ă  l’assemblĂ©e nationale , va observer "une pause de 24 heures" dans sa participation aux "Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie" (EGD), a indiquĂ© son prĂ©sident Ahmed Ould Daddah lors d’une confĂ©rence de presse tenue  le 3 janvier Ă  Nouakchott.



"Le pays est gouverné par des militaires depuis plus de 30 ans"

"Ce n’est pas une rupture(...) mais simplement une pause" a expliquĂ© Ahmed Ould Daddah, prĂ©cisant qu’il souhaitait expliquer aux autoritĂ©s les reproches qu’il fait au dĂ©roulement des EGD. Ahmed Ould Daddah, Ă©tait chef de l’opposition dĂ©mocratique sous le prĂ©sident Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Il a soutenu le coup d’Etat 6 aoĂ»t 2008 qu’il a qualifiĂ© de "rectification" et participĂ© aux EGD. Il a notamment reprochĂ© le trop grand nombre de participants aux EGD ce qui en "complique la portĂ©e et les rĂ©sultats", selon lui. M Ould Daddah a averti qu’il mettrait un terme Ă  sa participation  aux EGD si nĂ©cessaire, et affirmĂ© que la candidature de militaires au prochain scrutin ne pouvait "conduire Ă  un rĂ©sultat fiable, comme cela a Ă©tĂ© constatĂ© lors des dernières Ă©lections" de mars 2007. "Le pays est gouvernĂ© par des militaires depuis plus de 30 ans, ceci a eu beaucoup de consĂ©quences nĂ©gatives" a-t-il estimĂ©. Les EGD sont  boycottĂ©s par le Front national pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie (FNDD-coalition de partis anti-putsch), ainsi que par le prĂ©sident renversĂ©  Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dont le FNDD soutient le retour au pouvoir. Le PrĂ©sident du RFD a Ă©galement dĂ©conseillĂ© de "toucher Ă  la constitution" tant que le FNDD ne rejoint pas ce dialogue. "Nous ne dĂ©sespĂ©rons pas de convaincre le FNDD de nous rejoindre si quelque chose de positif sort de ces journĂ©es de concertations. Cela dĂ©pendra de notre capacitĂ© d’en maĂ®triser les rĂ©sultats pour le grand bien de notre pays" a-t-il expliquĂ©.

M. Ahmed Ould Daddah a citĂ© parmi les  lacunes des «EGD», le "non-respect par les autoritĂ©s de leurs engagements" concernant la tenue d’ateliers dĂ©diĂ©s aux partis politiques, et d’autres sujets importants Ă  caractère Ă©conomique et social, outre les questions de l’esclavage et des rapatriĂ©s qui n’ont pas Ă©tĂ© dĂ©battues ainsi que la non dĂ©signation d’une commission de synthèse des EGD comme il a Ă©tĂ© prĂ©vu.
Le prĂ©sident du RFD a notĂ© que les dernières journĂ©es des EGD  ont connu une vaste campagne de dĂ©nigrement de son parti qualifiĂ© d’ennemi de la sociĂ©tĂ© civile, des maires et autres, rappelant que le nombre de participants Ă  ces journĂ©es devait ĂŞtre limitĂ© Ă  environ 900 alors qu’aujourd’hui, il atteint les 2.500 invitĂ©s. Selon lui, des cartes d’invitation sont distribuĂ©es Ă  tour de bras, faisant de ces EGD  «un hyde park oĂą chacun vient dire ce qu’il veut et s’en va». Cet avis est largement partagĂ© du reste par bon nombre de mauritaniens qui ont estimĂ© que les EGD ne furent pas plus ni moins qu’une «vĂ©ritable pièce de théâtre de très mauvais goĂ»t» destinĂ©e Ă  lĂ©gitimer le  coup d’Etat militaire du 6 aoĂ»t.

La communauté internationale menace la Mauritanie de sanctions si la junte au pouvoir ne prend pas des mesures concrètes pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel, dans un délai que l’Union Africaine (UA) a fixé au 5 février prochain.


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