La crise politique actuelle est révélatrice de la somme des chaos engendrés par l’intrusion de trop des chefs militaires dans la sphère politique, les conduisant à une transgression majeure de l’ordre constitutionnel.
Cet enlisement, consacré par l’échec historique à entériner une médiation nationale crédible, et l’entêtement des putschistes à rester sourds aux appels réitérés et unanimes de la communauté internationale, pose fondamentalement la problématique de l’exercice politique dans un contexte de légitimation du pouvoir par l’usage abusif et itératif de la force et de la violence politique.
L’unique voie de salut pour la communauté nationale est l’instauration pleine, assumée et définitive d’un ordre réellement démocratique.
Une définition consensuelle du cadre analytique pour la restauration et la consolidation de l’ordre démocratique, est une préoccupation et une exigence non négociable de tous les citoyens démocrates. Ce cadre se doit d’apporter les réponses aux problématiques profondes qui sont directement responsables des tensions et conflits politiques.
Il s’agit :
• De concrétiser la subordination structurelle et sans faille des forces armées et de sécurité à leur chef suprême, Président de la République, dépositaire de la légitimité du peuple, et d’organiser un contrôle effectif parlementaire de l’institution militaire (budget, fonctionnement, organisation et promotion interne), en la déliant de toute implication politique afin de la recentrer vers sa mission essentielle et exclusive de défense et de sécurité du pays.
• De renforcer les institutions démocratiques pour éviter d’éventuelles dérives futures.
• De permettre l’accès du plus grand nombre de nos concitoyens, avec une répartition équitable, aux retombées positives des richesses nationales, et aux services de base.
• De consolider l’unité nationale par un projet de société cohérent, criminalisant dans les faits l’esclavage et ambitionnant d’en éradiquer véritablement les séquelles. Rendre justice aux victimes du passif humanitaire. Organiser le débat public sur la place qui devra échoir aux langues nationales, et à nos spécificités culturelles. Définir les contours d’un espace commun de citoyenneté.
C’est sur la base d’une convergence de points de vue et des approches de solutions politiques à proposer qu’une nouvelle génération d’hommes et de femmes, d’horizons divers, jusqu’à présent observateurs avisés de la scène politique, interpellé par l’enlisement politique actuel, ont décidé de s’engager activement dans un mouvement politique : l’Avant-garde des Forces de Changement Démocratique (AFCD ou Avant-garde Démocratique). En effet, le renforcement des antagonismes, qui ont atteint leur paroxysme, ne laisse plus de place à une éventuelle troisième voie, comme alternative à la bipolarité actuelle, qui risque de mener le pays, dangereusement, vers une impasse.
Ce mouvement de l’Avant-garde Démocratique se destine à être à court terme un parti politique reconnu et se fixe pour objectif d’innover en matière de pratique politique, de réhabiliter la morale politique et d’incarner le renouvellement générationnel de la classe politique dans la défense de la démocratie en faisant barrage au coup d’état du six août dernier et en œuvrant à déclencher les mécanismes nécessaires à un retour rapide à la vie constitutionnelle.
Pour se faire, dans le contexte actuel, l’Avant-garde Démocratique se positionne résolument, avec une personnalité propre et singulière, avec les quatorze partis politiques réunis dans le Front National pour la Défense de la Démocratie.
Dans ces moments douloureux l’Avant-garde Démocratique affirme son soutien résolu au peuple palestinien pour retrouver ses droits et rappelle la nécessité de redéfinir le positionnement de notre pays conformément à la volonté du peuple.
Pour le bureau exécutif
Dr. Outouma SOUMARE
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