La Coordination des Forces de Défense de la Démocratie (CFDD)qui regroupe les treize(13) Partis membres du FNDD auxquels s’ajoute un nouveau parti qui rejoint le Front venant du camp des putschistes, les six(6)Centrales syndicales les plus importantes du pays et trente (30) organisations de la société civile [Liste jointe] a rendu publique cet après-midi une déclaration dans laquelle annonce son boycott des «Etats Généraux de la Démocratie», qu’il a qualifié de mascarade dont la finalité est légitimer le coup d’Etat et de son auteur et de consacrer le fait accompli.
La cérémonie de signature de la déclaration qui s’est déroulée sous la présidence de Monsieur Boydiel Ould Houmoïd, Président en exercice du FNDD a donné lieu à une conférence de presse au cours de laquelle le document a été lu, avant que les membres de la Coordination qui l’ont animé ne répondent aux questions des journalistes.
Tous ont réitéré le refus de leurs organisations respectives de participer à ces journées et appelé toutes les forces vives de la Nation et les citoyens patriotes et consciencieux à boycotter cette mascarade qui constitue une autre manifestation du mépris opposé par le général limogé et sa junte au aspirations du Peuple mauritanien et aux injonctions de la Communauté Internationale qui le pressent de restaurer la légalité constitutionnelle, à travers la restitution du pouvoir à son détenteur légitime, le Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Voici le texte intégral de la déclaration, suivi de la liste des signataires :
DECLARATION AU SUJET DES «ETATS GENERAUX DE LA DEMOCRATIE» :
Dans les prochains jours, la junte militaire, envisage d’organiser, ce qu’elle appelle pompeusement « Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie ». Ces journĂ©es dites de concertation, interviennent après le refus de la Mauritanie libre et de la CommunautĂ© internationale toute entière, de cautionner l’interruption par la force d’un mandat prĂ©sidentiel, issu d’élections libres et dĂ©mocratiques dont la transparence a Ă©tĂ© largement reconnue au plan national et international, la sĂ©questration du PrĂ©sident de la RĂ©publique lĂ©gitime et la suspension de facto de la Constitution et l’impasse institutionnelle qui en dĂ©coule. Insensible Ă l’appel de la raison et du devoir national, la junte militaire persiste et signe, en annonçant l’organisation d’une nouvelle mascarade dĂ©nommĂ©e « Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie ». Cette dĂ©cision exprime un mĂ©pris inacceptable pour le peuple mauritanien et la CommunautĂ© internationale qui n’ont cessĂ© d’exiger le retour Ă la lĂ©galitĂ© constitutionnelle comme prĂ©alable Ă toute solution Ă la crise oĂą le gĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz a plongĂ© le pays. Toutes les tentatives visant Ă donner une chance Ă une sortie de crise, se sont heurtĂ©es au refus obstinĂ© de celui-ci, persistant ainsi dans une attitude de fuite en avant pour imposer le fait accompli. Comme on le sait, durant la transition de 2005 Ă 2007, toutes les forces vives du pays se sont concertĂ©es, en vue de dĂ©gager un consensus national sur les rĂ©formes dĂ©mocratiques majeures Ă opĂ©rer. Le rĂ©fĂ©rendum qui a suivi ces journĂ©es a Ă©tĂ© sans aucun doute un vĂ©ritable plĂ©biscite des rĂ©sultats de ces journĂ©es. Or, c’est cette unanimitĂ© des forces vives de la Nation, cette volontĂ© du peuple très fortement exprimĂ©e Ă travers le rĂ©fĂ©rendum, que ces « nouvelles journĂ©es de concertation » veulent remettre en cause, par l’adoption unilatĂ©rale d’amendements constitutionnels taillĂ©s sur mesure, au mĂ©pris des règles constitutionnelles relatives Ă la modification de la Loi Fondamentale. Plus encore, les journĂ©es nationales de concertation organisĂ©es par la transition, Ă©taient accompagnĂ©es et soutenues par l’ensemble de la CommunautĂ© internationale, lui donnant ainsi une lĂ©gitimitĂ© nationale et internationale inconstestable, alors que celles annoncĂ©es sont ignorĂ©es par les forces politiques dĂ©mocratiques, la sociĂ©tĂ© civile agissante et la CommunautĂ© internationale. Le caractère illĂ©gitime de ces « Etats GĂ©nĂ©raux » est donc on ne peut plus patent. À travers ces journĂ©es, la junte militaire cherche Ă tout prix Ă lĂ©gitimer le pouvoir qu’elle a usurpĂ© au matin du 6 aoĂ»t 2008, car ces journĂ©es ne relèvent d’aucune demande sociale vĂ©ritable et encore moins d’une nĂ©cessitĂ© politique de fondation institutionnelle. La Constitution existe, elle ne demande qu’à être respectĂ©e et appliquĂ©e et au besoin amendĂ©e par les formes et les règles qu’elle a instituĂ©es. Il est donc Ă©vident que les concertations qui s’annoncent ne peuvent ĂŞtre qu’à l’image de toutes les exhibitions de laudateurs. Et qu’elles seront en somme, une farce de mauvais goĂ»t qui rĂ©veille des souvenirs traumatiques que l’on croyait Ă jamais dĂ©passĂ©s. Se pose alors une vraie question. Se concerter pourquoi et, surtout, sur quoi ? Tout esprit douĂ© de raison admettra que pour se concerter, il faut d’abord que ceux qui se concertent l’aient librement voulu. La concertation prĂ©suppose le libre arbitre, la libertĂ© de se concerter ou de ne pas se concerter, de convenir de l’objet de la concertation, des modalitĂ©s de celle-ci et de ce que devrait etre l’après concertation. Or ces conditions de bon sens sont loin d’être rĂ©unies : - L’opportunitĂ© « des concertations » n’est admise que par la seule junte militaire et ses soutiens ; - Le calendrier « des concertations » n’est dĂ©fini que par la seule junte militaire et ses soutiens ; - Le contenu « des concertations » n’est arrĂŞtĂ© que par la seule junte militaire et ses soutiens ; - L’autoritĂ© qui propose, organise et supervise « la concertation » est non seulement unilatĂ©rale, mais elle est aussi et surtout illĂ©gitime (ComitĂ© interministĂ©riel de la junte, excluant les partis politiques et la sociĂ©tĂ© civile) ; - Les participants Ă ces journĂ©es ont Ă©tĂ© choisis en fonction de leur degrĂ© d’allĂ©geance au GĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz ; - Les rĂ©sultats « des concertations » sont connus d’avance : entĂ©riner le fait accompli, lĂ©gitimer le pouvoir usurpĂ© et crĂ©ant ainsi un grave prĂ©cĂ©dant et faisant peser une lourde menace sur la paix civile et stabilitĂ© dans le pays et au niveau de la sous-rĂ©gion ; - La classe politique et la sociĂ©tĂ© civile sont loin d’être unanimes pour reconnaĂ®tre l’opportunitĂ© de ces concertations, elles ne sont donc pas nationales ; - La CommunautĂ© internationale ne partage pas la pertinence de ces « concertations » et note leur discrĂ©dit total liĂ© Ă l’absence d’une bonne partie de la classe politique et de la sociĂ©tĂ© civile ; - Enfin tout ceci se dĂ©roule dans un contexte marquĂ© par une rĂ©pression systĂ©matique des opposants au putsch sous le couvert d’une lutte sĂ©lective et juridiquement infondĂ©e contre la corruption, une instrumentalisation des mĂ©dias publics transformĂ©s en canaux de dĂ©nigrement, portant atteinte Ă la dignitĂ© des responsables et des citoyens attachĂ©s aux libertĂ©s et au respect des institutions et un usage massif des ressources de l’état aux fins de rĂ©tribution des fidèles et règlement de comptes aux depends des opposants. Peut-on recourir Ă la concertation quand on est soi-mĂŞme dans une situation d’illĂ©galitĂ© manifeste empĂŞchant jusque votre capacitĂ© Ă demander la concertation ? Peut-on demander la concertation quand on met toute la force publique au service de la dissuasion et de l’intimidation de tout avis contraire ? Peut-on entrer en concertation quand ceux qui le demandent ont dĂ©jĂ fixĂ© les limites de ces concertations ? AssurĂ©ment, NON. En fait, la rĂ©alitĂ© de la situation est que c’est une concertation « imposĂ©e », ce qui est la dĂ©finition la plus simple d’une violence faite Ă l’esprit humain. Aller aux journĂ©es de concertation, c’est entĂ©riner l’illĂ©galitĂ© qui veut s’imposer par la violence dĂ©guisĂ©e en « concertation ». Le GĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz lui-mĂŞme en donne la preuve en affirmant : - qu’il y a des sujets tabous Ă la concertation (« lignes rouges »). La première d’entre-elles est que le retour du prĂ©sident renversĂ© ne peut ĂŞtre Ă©voquĂ©. - qu’il y a des sujets obligatoires de concertation dont le premier est d’apporter « des retouches » constitutionnelles, obligatoirement. Tout est lĂ pour dire : « je me concerte avec vous sur ce que je vous demande de dire et d’accepter ». C’est une autre forme de putsch pour la conscience. Dire non Ă ces journĂ©es dites de concertation, c’est aussi dire non au coup d’état. La seule solution envisageable Ă la crise, reste et demeure celle fondĂ©e sur la lĂ©galitĂ© constitutionnelle : rĂ©tablir la lĂ©galitĂ© constitutionnelle revendiquĂ©e par la communautĂ© nationale et la communautĂ© internationale d’abord. Se concerter, ensuite, librement, sur le devenir du pays. Ainsi, la concertation souhaitable et acceptable ne peut ĂŞtre qu’un Ă©lĂ©ment d’un plan global de sortie de crise et non l’ultime phase d’une vaine tentative d’autolĂ©gitimation d’un pouvoir usurpĂ©.
L’appel du devoir national exige aujourd’hui de : - barrer la route rĂ©solument et dĂ©finitivement Ă la prise du pouvoir par la force en mettant en Ă©chec ce coup d’état, - dĂ©fendre avec fermetĂ© les acquis dĂ©mocratiques de la Mauritanie et contribuer Ă dĂ©velopper et Ă enraciner ce système en Afrique et dans le monde arabe par une exemplaire expĂ©rience de dĂ©mocratisation et une non moins exemplaire expĂ©rience de mise en Ă©chec de coup d’État - rĂ©tablir des institutions dĂ©mocratiques avec le retour du PrĂ©sident Ă©lu dans ses fonctions. Une fois la lĂ©galitĂ© constitutionnelle rĂ©tablie, les causes de la crise politique qui a secouĂ© le pays pourront ĂŞtre analysĂ©es et les solutions appropriĂ©es recherchĂ©es pour remettre le pays sur la bonne voie. Face Ă cette situation, et fidèles Ă leur position de rejet absolu du coup d’Etat militaire et de toute dĂ©cision qui en Ă©mane, les partis politiques, centrales syndicales, organisations de la sociĂ©tĂ© civile, Ă©lus du peuple, rĂ©unis au sein de la Coordination des Forces DĂ©mocratiques : - rĂ©itèrent leur refus de participer Ă la mascarade des journĂ©es de concertation que la junte compte organiser Ă partir du 27 dĂ©cembre 2008 ; - rejettent d’avance toute dĂ©cision ou mesure que cette mascarade de concertation serait amenĂ©e Ă prendre pour entĂ©riner le coup d’Etat et lĂ©gitimer son auteur ; - rappellent que toute concertation de cette nature, organisĂ©e par les autoritĂ©s issues du putsch du 6 aout 2008 et en dehors de l’ordre constitutionnel normal avec le r Ă©tablissement dans ses fonction du PrĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu : Mr Sidi Mohamed Ould cheikh Abdallahi, est considĂ©rĂ©e comme nulle et non avenue et ne saurait, en aucun cas, reflĂ©ter la volontĂ© du peuple mauritanien et de sa classe politique attachĂ©e aux valeurs dĂ©mocratiques ; - appellent l’ensemble des forces vives de la Nation Ă boycotter ces journĂ©es d’autolĂ©gitimation du GĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz et a perpĂ©tuer un système d’essence et d’apparence dictatorial qui s’est dĂ©clarĂ© prĂŞt a verser le sang pour s’installer. - Demandent instamment aux autoritĂ©s issues du putsch de mettre fin Ă la rĂ©pression sous toute ses formes, Ă libĂ©rer les prisonniers politiques et d’opinion, Ă restaurer l’objectivitĂ© et la neutralitĂ© des mĂ©dias publics et cesser d’utiliser les moyens de l’état et les fonctions de l’administration publique Ă des fins d’achat des consciences et de règlement de comptes politiciens.
La Coordination des Forces de Défense de la Démocratie (CFDD)
Liste des partis Signataires du Front (FNDD)
1 Le Pacte National pour la Démocratie et le Développement ADIL Boydiel Ould Houmeid
2 L’Alliance Populaire Progressiste APP
Omar Ould yali 3 TEWASSOUL, Jemil Ould Mansour 4 L’Union des Forces Progressistes UFP
Mohamed Ould Maouloud 5 Parti pour la Liberté, l’Egalité et la Justice PLEJ
Bà Mamadou Alassane 6 Union Nationale pour l’Alternance Démocratique(PTM-PND) UNAD Abdel El Ghoudous Ould Abeidne 7 Parti Mauritanien pour le Renouveau et la Concorde PMRC
Moulay Ould Jiyed 8 ADEMA Sy Zein El Abidine 9 DEKAALEM/RDNM Mourtodo DIOP 10 PUCM Mohamedou Ould Ghoulam 11 Union pour la Planification et la Construction UPC
Itawal Oumrou 0/ H’Meyid 12 Parti de la Troisième Génération PTG
Lebatt 0/ Etah 13 Parti Travailliste Mauritanien PTM
Med El Hafedh 0/ Denna 14 Le Parti Unioniste a rejoint les signataires
Liste des Syndicats signataires
1 CGTM Abdalahi Ould Med Dit Nahah 2 UTM Abderrahmane Ould Bobou 3 CLTM Samory Ould Beye 4 USLM Kane Mokhtar 5 CNTM Med Ahmed Ould Salek 6 STCT Bégnoug Ould Ahmed Benane
Liste des Organisations membres du FONADH signataires Forum des Organisations Nationales des Droits Humains (FONADH)
Mamadou Moctar SARR ,Secrétaire Exécutif 1 Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF)
Aminetou M/ ELY Présidente 2 Association Mauritanienne des Droits de l’Homme; (AMDH) Fatimata M’BAYE Présidente 3 Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE; (AMPLCS) Cheikh Sidia TANDIA Président 4 Association pour la Renaissance du Pulaar en République Islamique de Mauritanie (ARPRIM) Amadou Oumar Dia Président 5 Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne (ARDEC) Ibrahima Moctar Ba Secrétaire Général 6 Collectif des Familles Séparées par la Déportation (SFSD)
Maîmouna SY Présidente 7 Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés (CRADPCT) Saghirou Sy Président 8 Comité pour la Défense des Droits de l’Homme en Mauritanie (CDDHM) ; Mansour Kane Président 9 Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains (CSVVDH) Lalla Aicha Sy, Présidente 10 Groupe d’Etudes et de Recherches pour la Démocratie et le Développement Economique et Social, (GERDDES) Maroufa Diabira Président 11 Ligue Africaine des Droits de l’Homme - Section Mauritanienne(LADH) Moussa Diallo Président 12 Regroupement des Victimes des Evénements 89 -91
Souleymane Lo Président 13 SOS / Esclaves Boubacar Messaoud Président 14 GAVIF, Aichetou Ba dite Levteir Présidente 15 Action pour le Droit des Travailleuses et Retraitées de Mauritanie (ADTRM) Khadijettou M/ Hamdi Présidente 16 s.o.s Immigration Med Lemine Ould Hales Président 17 IPCD Aissata Satigui Sy Présidente 18 La Tribune Libre ( TL) Cheikh Abdellahi Moulay Président 19 Fraternité Sans Frontière FSF Sidi O/ Bailil Président 20 AFSIM Ahmed O/ Neina SG 21 CHOURA Abderahman O/ Ahmed Président 22 MAMIYA Tahra mint Henbare Présidente 23 El ATAA Med Mahmoud O/ Taleb Président 24 STOP Tabac Cheikh Brahim O/ Cheikhny Président 25 ASPMM Sedoum O/Jeich Président 26 APPADEM Dey O/ Sidi Baba Président 27 FONTOM Med O/ Med Abdellahi Président 28 STOP Malaria Aicha mint Ammedou Banba Présidente 29 KAIRAN Raya mint Boussaty Présidente 30 AMDS Zeinbou mint Salman
|