Depuis le coup d’Etat du 6 août 2008, perpétré par des généraux contre le Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah démocratiquement élu, la Mauritanie connaît un recul en matière du respect des libertés individuelles et collectives.
En effet, les manifestations pacifiques organisées par les partis politiques et les organisations de la société civile opposées au putsch sont sauvagement réprimées par les forces de l’ordre entraînant des blessés, les médias publics servent désormais de relais à la propagande de la junte. Les arrestations arbitraires se multiplient.
Monsieur Isselmou Ould AbdelKader, ancien ministre, vient d’en faire les frais, suite à sa participation à un débat télévisé organisé le 6 octobre 2008 par la télévision publique. Il fait l’objet d’une plainte déposée par la le ministère de la défense pour diffamation contre l’armée nationale.
Il a été arrêté depuis le 21 octobre 2008 et gardé à vue dans les locaux de la brigade mobile de la gendarmerie.
Présenté le jeudi 23 octobre au tribunal de Nouakchott, il lui est demandé de s’excuser publiquement en présence de la TV convoquée à cet effet pour couvrir l’évènement dans les locaux du tribunal. Il a été retenu de 9 heures à 17 heures. Refusant de s’excuser, il a été purement et simplement ramené à la gendarmerie pour une garde à vue de 48 heures.
La junte cherche par tous les moyens à remettre en cause les acquis démocratiques obtenus par le peuple mauritanien et à étouffer toute résistance à l’arbitraire.
Le FONADH, préoccupé par ces violations des droits humains : -dénonce cette répression aveugle, -exige la libération immédiate et inconditionnelle de Monsieur Isselmou O / Abdel Kader dont le seul tort est d’avoir donner son point de vue au cours d’un débat télévisé, -appelle l’opinion nationale à se mobiliser pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Nouakchott, le 25 octobre 2008
LE SECRETARIAT EXECUTIF DU FONADH
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