Dans un entretien accordé le 30 septembre à Radio France Internationale (RFI), M Moulaye Ould Mohamed Laghdaf Premier ministre (PM) de la junte au pouvoir depuis le putsch du 6 août, a annoncé que son gouvernement allait interdire toutes les manifestations.
"Je pense que le pays depuis le mois de mai ne fait que manifester, on va diminuer ça, d’ailleurs on va interdire toutes les manifestations, dans un sens ou dans un autre" a déclaré Ould Mohamed Laghdaf en réponse à une question sur les marches et manifestations qu’envisage d’organiser le front anti-putsch (FNDD), le dimanche 5 octobre. Cet entretien a été enregistré avant le départ de Ould Mohamed Laghdaf pour le Ghana, où va se tenir le sommet du groupe ACP, les 2 et 3 octobre. Il conduira à Accra une délégation comprenant notamment les ministres des Affaires Etrangères et des Affaires Economiques, nommés par la junte. De son côté, le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD), coalition de partis opposés au coup d’Etat, a envoyé à Accra deux ministres du gouvernement légal renversé par putsch. Dans une deuxième interview accordée à «Reuters» le Premier ministre de la junte a souhaité que les occidentaux, et plus particulièrement les européens, reprennent leur aide à son pays, suspendue après le coup d’Etat militaire, faute de quoi il se tournera vers le monde arabe. A la suite du coup d’Etat, la France et les Etats-Unis ont suspendu leur aide non humanitaire à la Mauritanie et la Banque Mondiale a gélé plusieurs millions de dollars de prêts au développement. L’Union Européenne, l’Union Africaine et les Etats-unis ont en outre menacé Nouakchott d’autres sanctions si le Président renversé Ould Cheikh Abdallahi n’était pas libéré et réinstallé au pouvoir. Ould Mohamed Laghdaf, qui est attendu les 12 et 13 octobre à Bruxelles, a exprimé l’espoir qu’Etats-Unis et France ne fermeraient pas totalement le robinet de l’aide à la Mauritanie qui en dépend très largement. "Si par malheur cela devait arriver, il faudrait se tourner vers d’autres partenaires, les pays arabes, ainsi que vers le Fonds Arabe de développement économique et social ou encore la Banque Islamique de Développement, qui n’ont pas suspendu leur aide", a-t-il dit.
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