Des parlementaires favorables au coup d’Etat du 6 août veulent inclure avant tout futur scrutin présidentiel dans la "feuille de route" de la nouvelle transition un renforcement du rôle du parlement face au président. "Nous envisageons d’inclure dans notre proposition d’agenda des amendements constitutionnels pour renforcer le rôle du parlement face au président de la république qui jouit de pouvoirs excessifs et peut à tout moment dissoudre l’Assemblée Nationale lorsque les avis de ses membres divergent d’avec les siens", a affirmé un parlementaire pro-putsch.
Il a indiqué que les dits amendements constitutionnels devaient impérativement précéder toute élection présidentielle future. Selon lui, les parlementaires proposeront une formule qui permette à "une assemblée constituée des deux chambres réunies de démettre le président de ses fonctions". "Nous avons besoin de cette force dissuasive, de ce contre-poids pour éviter tout dérapage des institutions, offrant au parlement la possibilité de mettre fin aux pouvoirs de n’importe quel président qui dévierait de la voie normale sans avoir besoin d’une intervention de l’armée comme c’est le cas présentement" a-t-il expliqué. En juin 2006, les mauritaniens ont voté à 96% en faveur d’amendements constitutionnels limitant le nombre de mandats présidentiels et l’interdiction au président de la république de diriger un parti ou de changer ces dispositions de la constitution. En proposant de nouveaux amendements constitutionnels les parlementaires pro-putsch veulent en toute vraisemblance allonger la transition pour que sa première phase ne soit pas celle de la présidentielle pourtant promise «dans les plus brefs délais».
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