L’Union des Forces du Progrès (UFP) a rendu publique le 8 juillet une déclaration dans laquelle ce parti (la troisième force parlementaire (9 députés) après ADIL et le RFD, a évoqué l’épreuve de force directe menée contre la présidence de la République par «certains officiers supérieurs» dans l’intention d’officialiser la tutelle de l’armée sur les institutions de la République, indique la déclaration.
L’UFP a souligné le concours apporté par des parlementaires -dont des Roumouz El Vessad- à la campagne visant à déstabiliser le Gouvernement et à prendre le Président de la République en otage. Et précisé que cette campagne a été rendue possible, voire encouragée, par une partie de l’opposition statutaire et l’étrange silence des représentations diplomatiques occidentales en Mauritanie. Face à cette situation, l’UFP a réitéré son soutien aux orientations réformistes du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi et appelé l’ensemble des forces patriotiques, démocratiques et républicaines à s’opposer au «coup d’Etat rampant». Enfin, l’UFP a affirmé ne participer qu’à un Gouvernement démocratique de large union, affranchi de toute tutelle occulte et respectueux de la légalité constitutionnelle intégrale.
Depuis le début de la crise, l’UFP continue ainsi à être constante dans ses positions et à afficher ses convictions, contrairement à tous les partis politiques de Mauritanie, qui ont misé sur les protagonistes censés être les gagnants en vue de bénéficier de leur indulgence, quand le tour sera joué. Contrairement aux islamistes, il est clair que seule l’UFP, qui a osé avoir du courage dans un pays en proie à la moutonisation, aux reniements et l’applatissement, ne fera pas son entrée dans le prochain Gouvernement. Les militaires feraient de son exclusion, un point d’honneur. Ci-dessous la déclaration de l’UFP.
Déclaration sur la constitution du nouveau Gouvernement Depuis plusieurs semaines, notre pays est plongé dans une crise politique et institutionnelle sans précédent. La formation du Gouvernement de O. Waquef ouvert aux partis de l’opposition démocratique va donner l’occasion à certains officiers supérieurs ex membres du CMJD, d’engager une épreuve de force directe contre la présidence de la République dans l’intention d’officialiser la tutelle de l’armée sur les institutions démocratiques au mépris des règles et valeurs élémentaires de la République.
Des parlementaires et des groupes de pression vont alors mener une campagne frénétique de déstabilisation du Gouvernement destinée à le renverser, à couper le Président de la République de tout soutien au sein des formations de sa majorité, le discréditer par tous les moyens et le prendre en otage.
Cette entreprise a d’abord été menée sous le couvert de la lutte contre les figures emblématiques de l’ancien régime (les « Roummouz el Vessad ») présents dans le Gouvernement, par des personnages qui furent précisément l’incarnation même du régime de Ould Taya pendant tout son règne et dont le rôle néfaste dans la dérive de ce dernier est de notoriété publique. L’offensive se poursuit à l’occasion de la constitution en cours du nouveau Gouvernement de M. O.Waquef, au nom du refus de ces « démocrates » d’accepter toute participation des partis issus de l’opposition démocratique.
Aujourd’hui, cette campagne a atteint un seuil critique où le risque de déstabilisation et de confrontation dans le pays est réel. La campagne de terreur menée par ces authentiques Roummouz el Vessad a atteint des proportions inégalées, n’épargnant aucune autorité de l’Etat, aucune personnalité, non soumises directement à leur volonté d’hégémonie politique.
Cette opération de sape de la démocratie pluraliste et d’inféodation de la République a été rendue possible voire encouragée par une partie de l’opposition statutaire et son chef de file attitré, dont les appels à la démission voire au renversement du Président de la République au moment où ce dernier est confronté à cette contestation de son autorité, constituent un blanc-seing et une acceptation de la mise sous tutelle des institutions démocratiques.
Mais ces menées anti-démocratiques auraient-elles été possibles sans l’étrange silence des représentations diplomatiques occidentales, si impliquées jusqu’ici dans le processus de démocratisation du pays et dont le poids pèse si lourd dans le jeu des forces politiques ?
Face à cette évolution dramatique de la situation politique et institutionnelle, et devant les risques incalculables qu’elle fait peser sur la stabilité du pays et sur l’avenir de notre démocratie encore si fragile, l’UFP :
• réitère son soutien aux orientations réformistes du Président Sidi Med Ould Cheikh Abdallahi et appelle l’ensemble des forces patriotiques, démocratiques et républicaines à s’opposer au Coup d’Etat rampant, à défendre l’institution présidentielle clé de voûte de notre système politique et à s’opposer à la mise sous tutelle de nos institutions
• déclare ne participer qu’à un Gouvernement démocratique de large union, affranchi de toute tutelle occulte et respectueux de la légalité constitutionnelle intégrale, qui mobilise les moyens nécessaires pour faire face à la crise alimentaire, à la crise sécuritaire, à la déliquescence de l’Etat et qui règle effectivement les dossiers brûlants hérités de l’ancien régime dont celui de l’unité nationale.
Vive la Mauritanie unie, démocratique et républicaine
Nouakchott, le 08 juillet 2008
La Présidence de l’UFP
|