Motion de censure : Le coup d’état démocratique est en marche   
29/06/2008

Le Projet de motion de censure est à présent soutenu par 38 députés dont 28 appartenant au Parti ADIL, présidé par le Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef nommé le 11 mai dernier. En plus de ces 28 députés, liés selon des sources concordantes  aux  Généraux Ould Abdel Aziz et Ould Ghazwani, 9 autres élus du peuple ont rejoint le mouvement.



C’est le cas pour  3 députés de l’UDP, 3 du PRDR (représenté au Gouvernement), et  trois autres appartenant aux partis : le Renouveau Démocratique , l’Union du Centre Démocratique et le parti de l’Alternative.
La motion de censure va être déposée  lundi 30 juin devant le parlement. Elle reflète  la crise au sommet entre le président de la République et les deux principaux chefs de l’appareil militaire. Au delà des incertitudes que cette crise laisse planer sur la stabilité des futurs cabinets gouvernementaux, de la probabilité  que  le président de la République procède à la dissolution d’un parlement  qu’il ne contrôle plus et de l’organisation de nouvelles élections,  la crise  a eu un unique aspect positif : le différend au sommet,  dont l’issue se dessine,  a pris  la forme d’une bataille démocratique et institutionnelle. Tout porte donc  à croire que les jours du Gouvernement de Ould Waghef (qui n’a même pas eu le temps de présenter sa déclaration de politique générale) sont maintenant comptés. Plusieurs raisons justifient la débâcle qui se trame.
Primo : contrairement aux frondeurs,  le Gouvernement s’est laissé faire et n’a mobilisé, ni ses ministres, ni ses alliés, et encore moins  les députés qui lui sont restés favorables.
Secundo : Le président de la République s’est pratiquement placé au dessus de la mêlée (en ne s’adressant pas à la Nation) et  son nouveau premier ministre qui avait refusé de reconnaître l’existence de la crise au sommet, n’a pas pu contenir l’hemmoragie des troupes parlementaires de ADIL et celles des partis représentés au Gouvernement. Comme si…
Tertio : Les autres partis représentés au Gouvernement  ne se sont pas suffisamment  portés  au secours du Gouvernement, dans lequel, ils siégent. Excepté l’UFP qui a accepté d’aller au charbon et d’avoir du courage politique face aux Généraux en accusant  samedi 28 juin  des officiers mauritaniens de préparer un "coup d’etat politique", l’APP a eu une position mitigée  et son président Messaoud Ould Boulkheir (président d’un parlement frondeur)  a préféré jouer au médiateur,  quand  les choses étaient devenues irréversibles.
De son coté le parti Tawassoul (islamistes) représenté lui aussi au Gouvernement a longtemps entretenu le suspens,  avant d’accoucher une timide déclaration de soutien au Gouvernement.
La compassion ou la solidarité ne sont pas évidemment à chercher au niveau de l’opposition démocratique.
Ahmed Ould Daddah a exprimé son soutien à la motion de censure.
"Nous pensons que la motion de censure par un vote à l’assemblée nationale est une pratique démocratique, conforme à la constitution et constitue une forme d’expression démocratique", a déclaré  le président du RFD (16 députés).
Après le dépôt de la motion, son vote sera soumis aux parlementaires. Si entre temps, il n y a pas eu de compromis,  la Mauritanie perdra encore  du temps dans la formation d’un nouveau Gouvernement, qui peut lui aussi, ne pas bénéficier de l’assentiment des députés. Et Rebelote?

Liste des députés favorables à la motion de censure :
1-Mohamed Yahya Ould Elkherchi, député de Nouakchott
2-Hbib Ould Diah, député de Monguel
3-Bâ Houdou, député de M’Bagne
4-Mohamed Mahmoud Ould Ghazwani, député de Boumdeid
5-Bouya Ahmed Ould Chrif , député de Tichitt
6-Mohamed Abdellahi Ould Mohamed Lemine, député de Nouakchott
7-Ghleywa Mint Hdhana, député de Tidjikja
8-Louleid Ould Weddad, député de Ouadane
9-Khattri Ould Ely, député de Néma
10-Moustapha Ould Abeiderrahmane, député liste nationale
11-Mohamed Ali Cherif, député de liste nationale
12-Mohamed El Mocatr Ould Zamel, député d’Aoujeft
13-Sidi Mohamed Ould Maham, député d’Atar
14-El Arbi Ould Jideine, député de Chinguitty
15-Ghassem Ould Bellali, député de Nouadhibou
16-Fatimettou Mint Mohamed Yarba, député de Néma
17-Mohamed Lemine Ould Sidi Mohamed, député de Tamchekett
18-Taleb Ould Khlifa, député d’Aïoun
19-Moustapha Ould Abdel Aziz, député d’Akjoujt
20-Sid’Ahmed Ould Ahmedne, député de Moudjeria
21-Moctar Ould Elemine, député de M’Bout
22-Houcein Ould Ahmed Hadi, député d’Aleg
23-Sid Mohamed Ould Mohamed Vall, dit Ghrini, député liste nationale
24-Lalla Mint Hacen; député de Nouakchott
25-Naha Mint Mouknass, issu de liste nationale
26-Jemal Ould Mohamed Yedali, député de Ouad Naga
27-Mohamed Ould Tourad, député de Djiguenni
28-Sidi Mohamed Ould Oumarou, député de Ould Yengé
29-Camara Ali Gueladio, député de Ould Yengé
30-Cheikh Ahmed Ould Khlifa, député de Kankossa
31-Mintata Mint Heddeid, député issu de liste nationale
32-Babbah Ould Ahmed Taleb, député de Kebonni
33-Saâdna Ould Hadrami, député de Kobenni
34-Mariem Mint Haïmouda, député d’Atar
35-Sy Adama, député de M’Bout
36-Vih Elmane Ould Ghacha, député de Bassiknou
37-Bouh Ould Hamoud, député de Timbedra
38-Elbou Ould Oumar, député de Timbedra


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