« Nous sommes des parlementaires et jouons notre rôle. Je ne comprends pas les critiques formulées contre nous, par des individus ayant toujours été des instruments aux mains de différents régimes militaires» nous a déclaré, vendredi 27 juin, El Ghassem Ould Bellali, député de Nouadhibou, membre du bureau exécutif du PNDD-ADIL.
Et de poursuivre : «Nous sommes bien dans une crise. C’est la première fois dans notre histoire, qu’un président de la République a des problèmes avec l’institution militaire. Nous devons éviter d’insister sur un aspect malsain, sur lequel jasent certains, en disant que l’Armée ne doit pas intervenir en politique». «En France et aux USA, les pouvoirs politiques prennent toujours en compte les avis des militaires. Comment voulez-vous alors, que leurs avis soit occultés ici, en Mauritanie, où l’Armée est du reste, la plus grande institution du pays?» s’est demandé le député Ould Bellali. Selon lui : «Le président de la République doit désamorcer la crise en écoutant les chefs de l’Armée ainsi que l’avis de la majorité politique qui l’a élu et son opinion publique qui ont mal accueillis la composition de son nouveau Gouvernement ». «La participation des islamistes et de l’UFP au lieu des autres partis de notre opposition à ce Gouvernement, ne se justifie pas» indique le député, connu par son franc parler. M Ould Bellali précise: « Pour toutes ses raisons nous avons pris nos distances du bureau exécutif du parti ADIL. Nous n’avons pas encore démissionné de ce parti. Nous espérons que le président nous écoutera». Interrogé sur le nombre des députés mécontents Ould Bellali indique : «Nous sommes à présent 23 députés. Demain, nous serons 33. Si on ne nous écoute pas, nous sommes partants pour la motion de censure». Sur l’éventualité de la dissolution du Parlement en cas de dépôt d’une motion de censure, Ould Bellali déclare : «ça ne nous fait pas peur, de nous retrouver devant nos électeurs!».
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