Sous le slogan :"Fidélité et Perseverence", les travaux du premier congrès ordinaire du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) ont démarré le 26 juin au palais des congrès de Nouakchott. L’ouverture des travaux a été marquée par une allocution de M. Ahmed Ould Daddah Président du RFD, que nous publions ici.
DISCOURS DU PRESIDENT DU RFD
Chers Invités, Représentants les partis frères et amis ici présents, Chers congressistes, C’est pour moi un réel plaisir et un grand honneur d’exprimer ma joie de vous accueillir aujourd’hui, à Nouakchott, les nombreuses délégations venues de l’extérieur, pour assister au premier congrès ordinaire du Rassemblement des Forces Démocratiques. Je voudrai, en votre nom à tous, remercier chaleureusement nos distingués hôtes qui ont tenu à faire le déplacement en nous honorant de leur présence. J’associe à ces remerciements les membres du corps diplomatique et organisations internationales accrédités en Mauritanie, les responsables des formations politiques, syndicales et de la société civile, ainsi que les éminentes personnalités nationales qui ont rehaussé cet évènement par leur présence à nos côtés. Je voudrai enfin, souhaiter la bienvenue aux délégués du congrès, particulièrement pour ceux, nombreux, qui sont venus de l’intérieur. Chers congressistes, Les vicissitudes de la lutte politique et les circonstances troubles qui ont marqué la période 2002/2007 n’ont jamais permis à ce parti formé en juillet 2001, héritier de la défunte « Union des Forces Démocratiques – ère nouvelle » interdite arbitrairement le 28 octobre 2000 , d’entreprendre une campagne politique sereine d’adhésion et de constitution des instances de base. C’est seulement cette année, à la faveur de cette éclaircie démocratique issue des dernières élections générales et présidentielles et si intensément vécue par le peuple mauritanien, que nous avons, dans la ferveur et l’enthousiasme, formé nos sections départementales et nos fédérations régionales. Le RFD est maintenant implanté sur l’ensemble du territoire de la République au sein de 71 sections réparties sur 15 fédérations dont trois fédérations à Nouakchott. Fédérations Nbre de sections nbre d’adhérents Nouakchott 3 9 45600 Nouadhibou 1 1 5490 Hodh Charghi 1 10 7028 Hodh El Gharbi 1 6 4914 Assaba 1 7 20129 Gorgol 1 4 7566 Brakna 1 8 17525 Trarza 1 12 46565 Adrar 1 4 1320 Tagant 1 3 2016 Guidimakha 1 4 7206 Tiris zemmour 1 3 2180 Inchiri 1 1 1161 Total 15 73 168700
Pendant cinq années de 2000 au coup d’Etat de 2005, le fonctionnement régulier du parti a toujours été entravé par les agressions répétées contre la Direction du parti, Président, vice- présidents, membres du Bureau Exécutif ,cadres et militants arrêtés et emprisonnés à plusieurs reprises , notamment en avril 2000 et en décembre 2004 par le pouvoir en place qui poursuivait ainsi la répression arbitraire engagée contre le parti depuis 1992 du siècle dernier. Ainsi le président et plusieurs membres du Bureau Exécutif ont été mis en résidence surveillée pendant 15 jour à Tichit et Wadane en 1995.Le président , le vice-président Mohamedhen Ould Babah et Maître Mohameden Ould Ishedou ont été internés pendant un mois à Boumdeid entre mi-décembre 1998 et mi-janvier 1999 et que Maître Mohamed Mahmoud Ould Emate et Yedali Ould Cheikh ,respectivement vice-président et fédéral de Nouadhibou ont connu la torture. C’est l’occasion de rappeler la répression sauvage exercée contre des centaines de militantes de notre parti qui protestaient devant le siège de l’Assemblée Nationale contre la détention des dirigeants du pari à Boumdeid en janvier 1999. C’est parce que nous nous sommes battus pour défendre une « certaine idée de la Mauritanie », face aux violations graves et répétées contre l’unité nationale, dont le paroxysme a été atteint sous le régime d’exception, que ces blessures physiques et morales nous ont été particulièrement infligées. Il est impossible d’oublier l’assaut lancé par la police contre le siège de la fédération de Nouakchott en 2000 qui a entraîné beaucoup de blessés dont le grand militant, le regretté Mohamed Ould Haroun Ould Cheikh Sidya qui a subi une semi invalidité du bras droit jusqu’à son décès il y’a moins d’un an. Et combien de militants anonymes ont subi la répression, l’humiliation, l’exclusion. Les agressions policières répétées, les tracasseries administratives, les exclusions, le boycott économique : voilà le lot commun du parti pendant cette période ; ce sont les formes utilisées par le pouvoir pour sanctionner la lutte de notre parti pour : - Le renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale - l’instauration d’une démocratie véritable en Mauritanie - l’exercice effectif des libertés individuelles et collectives - la mise en œuvre effective du régime de la déclaration préalable en matière de constitution des partis, d’associations, de syndicats, de réunions et de manifestations publiques. - La liberté de la presse comme fondement de la démocratie - Des élections libres, transparentes et sincères, après la mise en place d’un Etat civil fiable et la création d’une commission électorale nationale indépendante. - L’égalité des chances de tous les citoyens dans tous les domaines de la vie nationale. - L’instauration d’une société moderne dont seraient bannis les privilèges et les inégalités que ne justifie ni le travail ni le talent. - C’est pour moi ici l’occasion de saluer le courage, la persévérance, la fidélité aux idéaux qui sont le nôtres des militants du RFD, dirigeants, cadres, hommes et femmes de toutes conditions, vivants ou décédés. Je tiens à dire ici solennellement notre fidélité au combat pour nos idéaux communs, notre détermination à poursuivre la lutte pour une Mauritanie de justice pour tous, d’égalité pour tous, d’épanouissement et de bonheur pour tous. C’est pourquoi nous avons placé ce congrès sous le signe de la fidélité et de la persévérance. Cette fidélité aux valeurs et principes fondateurs de notre parti explique notre attachement à la résorption du passif humanitaire, l’organisation d’un retour digne et équitable des déportés et rapatriés, l’éradication des pratiques et séquelles de l’esclavage, comme la réalisation de l’aspiration du peuple mauritanien à la liberté et au bien-être social. Dans son souci permanent de préserver la paix civile et l’unité nationale souvent mises à l’épreuve par l’absence chez nos gouvernants d’une vision claire de l’intérêt national qui résidait dans l’abandon du monolithisme politique maintenu artificiellement par la corruption, la direction du parti a toujours évité la confrontation et accepté de participer aux élections législatives de 2001 et aux élections présidentielles du 7 novembre 2003 après l’entrée du pays dans une grave zone de turbulence suite à la tentative de coup d’Etat du 08 juin 2003 : sans surprises, les techniques éprouvées de fraudes et de manipulation du ministère de l’intérieur, des walis et des hakems, ont donné une victoire éclatante au chef de l’Etat et à son parti Etat. Mais ce n’était finalement qu’une victoire à la Pyrrhus : Le 08 juin, Le trône s’est brisé, l’aura et le respect se sont évanouis, le roi est abandonné par son parti et ses partisans. La multiplication des coups d’Etats et des tentatives de coups d’Etats, l’instabilité, la gestion patrimoniale de l’Etat, l’appropriation frauduleuse des biens publics par les proches et les laudateurs du chef de l’Etat et le règne de la corruption ont fini par détruire nos systèmes de valeur et instauré une grave et persistante crise morale qui s’est doublée d’une crise politique aiguë. Pendant vingt mois, à partir de décembre 2003, les événements politiques, militaires, économiques et financiers se sont succédés dans une même perspective de déstabilisation du régime pour conduire à ce coup d’Etat du 3 août 2005 qui a été accueilli avec une immense clameur de joie par l’ensemble du peuple mauritanien qui y a vu une lueur d’espoir pour une vraie rupture avec les régimes d’exception. Le RFD a facilité l’installation et la reconnaissance internationale du régime de transition dirigé par le CMJD : il était évident que l’intérêt national dictait la nécessité d’aménager une période transitoire aussi courte que possible pour préparer la mise en place d’institutions démocratiques issues d’élections générales et présidentielles libres, transparentes et crédibles, pour créer les conditions constitutionnelles, légales et administratives d’alternance politique entre familles politiques et sortir l’armée des pièges venimeux de l’espace politique pour se consacrer dans le cadre d’un régime démocratique et un Etat de droit, à sa noble mission de défense de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire national. Le RFD a contribué avec les autres formations politiques de l’opposition et avec l’appui déterminant des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de la Ligue Arabe, à accompagner le processus de transition dont la durée , ramenée à 19 mois, a permis la révision intégrale des listes électorales, la mise en place d’une commission électorale nationale indépendante, l’adoption d’un nouveau code électoral et l’organisation d’élections certes plus proches de la transparence que celles organisées entre 1992 et 2003 mais néanmoins entachées de graves irrégularités . A l’occasion de ce congrès, mon devoir est de reconnaître que si ces élections ont été techniquement mieux organisées, plus transparentes et crédibles, elles n’ont pas, loin de là , été libres à cause des pressions et du trafic d’influence exercés par les plus hautes autorités militaires et civiles de la transition, la diabolisation des partis politiques, l’encouragement des candidatures indépendantes aux élections municipales, parlementaires et présidentielles, l’utilisation de fonds publics pour financer frauduleusement les campagnes des candidats indépendants. La neutralité si souvent clamée a éclatée comme une baudruche et a mué en un appui sans fard à une multitude de candidatures indépendantes toutes liées à un même centre opérationnel qui fixe les objectifs et les tactiques, alloue les ressources financières et répartit le personnel des campagnes électorales. Malgré l’handicap qui lui a été ainsi ostensiblement créé, le RFD a participé à toutes les consultations électorales et, obtenant les meilleurs résultats comparatifs, devint la première force politique. Son candidat aux élections présidentielles qui a obtenu officiellement plus de 47% des suffrages exprimés, a tenu, en acceptant immédiatement après le scrutin, la victoire du candidat officieux du pouvoir en place, à éviter à La Mauritanie les dérives et les troubles politiques, vécus par d’autres pays dans de pareilles circonstances. Ainsi des candidats indépendants ont pris les rennes des pouvoirs exécutif et législatif, à la présidence de la République, au Gouvernement et à l’Assemblée Nationale. Mais partout, ce sont des individualités que rien ne lie, ni une vision commune, ni une expérience de lutte politique commune, ni des objectifs élaborés en commun. Enivrés par leur réussite, les lambris des palais, les dépenses somptuaires et le train de vie d’institutions aux allures d’un pays pétrolier et par la perspective de participer au partage des biens publics toujours soumis à la gestion patrimoniale du Chef de l’Etat, ils ont tourné le dos aux préoccupations essentielles de populations confrontées à de sévères conditions d’existence, tant dans les villes que dans les campagnes, consacrant l’essentiel de leurs efforts de réflexion et d’analyse à l’apaisement de leurs querelles internes et à un hypothétique rassemblement d’une multitude de « particules politiques » aux ambitions démesurées et qui exigent chacune le prix fort pour son allégeance. Si nous avons soutenu les deux mesures prises par le Président de la République, à savoir le retour des déportés et la loi criminalisant l’esclavage, c’est parce qu’il n’est un secret pour personne que nous n’avions pas attendu 2007 pour porter de telles revendications. Cependant, nous avions exprimé des réserves quant à la manière avec laquelle ces questions essentielles ont été abordées et qui ressemble plus aujourd’hui à un effet d’annonce, plutôt qu’une vraie conviction. De fait, la toute dernière mission d’évaluation que notre parti vient d’effectuer du 19 au 23 juin 2008, auprès de nos compatriotes rapatriés du Sénégal et réinstallés dans les régions du Trarza et du Brakna, nous a édifiée sur le manque de préparation, de sérieux, voire un certain amateurisme dans la gestion de ces dossiers. La déception est grande aujourd’hui chez nos concitoyens qui ont accepté de rentrer dans leur pays, malgré leurs appréhensions. Et c’est le lieu de recommander au congrès de manifester une solidarité agissante à l’égard de tous nos rapatriés afin de les aider à surmonter la situation de détresse dans laquelle ils vivent aujourd’hui. Chers congressistes, Six mois après son intronisation, le nouveau Chef de l’Etat et son premier gouvernement restèrent indifférents aux mises en garde répétées des partis de l’opposition démocratique attirant leur attention sur les graves détériorations du pouvoir d’achat des ménages et sur l’inquiétude suscitée par les hausses brutales et persistantes des prix des denrées alimentaires et par le risque d’apparition d’une crise alimentaire. Ils répondirent presque par le mépris aux cris d’alarme sortis de l’immense meeting du 31 octobre 2007 organisé par l’opposition démocratique et persistèrent à nier publiquement l’existence de crises économiques ou alimentaires jusqu’au moment où, trahis par leur mauvais système de prévision et leur manque de discernement, ils subirent, complètement pris au dépourvu, « les émeutes de la faim » qui prirent naissance dans les villes du Hodh Charghi réputées « réservoir électoral intarissable » des indépendants et s’étendirent ensuite comme une traînée de poudre sur l’ensemble du territoire de la République. C’était le premier choc frontal subi par ce Régime : le message violent des affamés n’était que la face visible de l’iceberg de mécontentements et de défiances populaires. A l’immobilisme et à l’indifférence du gouvernement face à la cherté excessive de la vie, le peuple a répondu par des manifestations anarchiques sans encadrement politique. La confection d’un plan d’urgence en novembre 2007 n’a été finalement qu’une réponse timide, inadaptée à l’ampleur des problèmes et d’efficacité limitée par la lenteur de son exécution. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le RFD appelant le 27 mars 2008 le gouvernement à agir en urgence pour faire face au spectre de la famine et le chef de l’Etat annonça, le 05 avril 2008, dans un discours à la nation, le Plan Spécial d’Intervention (PSI) avant le parachèvement et l’évaluation du programme d’urgence et avant l’élaboration d’une étude objective déterminant les besoins des citoyens en produits alimentaires et en aliments de bétail et le niveau d’assistance et d’aide qu’exige la situation. Deux mois et demi après le lancement du plan spécial d’intervention, la représentation nationale ignore encore complètement les conditions de financement et d’exécution de ce plan. Aucun collectif budgétaire n’a été présenté jusqu’à présent : c’est maintenant le règne de l’improvisation et de l’exercice du pouvoir personnel sans partage méprisant le parlement. Chers congressistes, Le système de gestion et les pratiques du pouvoir en place nous ramènent à la case départ d’avant le coup d’Etat du 3 août 2005 : il n’y a pas de contre pouvoir suffisamment influent pour modérer l’appétit de ce régime pour les vices de forme, les extravagances et les manipulations. Nous sommes dans une nouvelle situation intolérable et ce congrès doit engager un large débat pour élaborer une nouvelle stratégie de lutte pour les semestres et les années prochaines. Cette stratégie doit s’inspirer de notre discours politique qui fixe nos valeurs et nos positions politiques fondamentales. Le RFD est un parti social démocratique qui vit et agit parmi tout le peuple mauritanien, dans la fidélité à son identité, pour organiser l’Etat et la société dans le but d’instaurer un ordre imprégné des valeurs démocratiques de liberté, d’égalité, de justice et de solidarité et de défendre en toutes circonstances l’unité nationale, l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire national. L’Etat doit : - Rechercher les voies et moyens de résoudre consensuellement les questions qui touchent à l’exigence de la résorption du passif humanitaire en plaçant les victimes au centre de toute préoccupation. - Mettre en œuvre les mesures d’accompagnement pour l’éradication des pratiques et séquelles de l’esclavage. - veiller à la subsistance des citoyens pour favoriser le développement d’une société libre et égalitaire. - Adhérer consciemment au concept moderne de «citoyenneté», qui n’est pas un concept ethnique, ni un concept lié au sang ou au sol, mais une idée politique abstraite impliquant des droits et des devoirs sociaux, politiques, légaux et égaux pour les habitants d’un espace national donné. Une telle adhésion consciente est seule susceptible de contribuer à la formation d’une communauté nationale solidaire dans sa diversité. Sur la base de ce concept, l’Etat doit construire et favoriser le développement de la solidarité nationale au détriment des autres formes de solidarité (solidarité ethnique, solidarité clanique, solidarité tribale, solidarité régionale). - Veiller en permanence au maintien de l’égalité des chances devant l’emploi, les marchés publics et l’accès aux facteurs de production (crédits, terrains agricoles, terrains industriels et à usage d’habitation, etc.). - Etablir annuellement un programme de lutte contre la pauvreté dont l’objectif essentiel est de réduire les inégalités. La politique des salaires et des traitements est un moyen adéquat et nécessaire pour assurer une répartition plus équitable des revenus et des fortunes. Le RFD opte pour une révision radicale du système actuel de rémunération de la fonction publique puisque, dans son état actuel, ce système est la source de la corruption qui gangrène l’Etat et met en péril ses institutions. Le plus bas salaire, net d’impôt, de la fonction publique ne doit plus être inférieur à 50.000 UM par mois, aux conditions économiques de juin 2008. Pour le RFD, les pouvoirs publics ne doivent jamais perdre de vue que l’objectif de la politique économique est d’assurer le plein emploi sur la base d’une monnaie stable, d’accroître la productivité et d’augmenter le bien être général. Les politiques et réformes structurelles entreprises depuis 1985, notamment en terme de politiques monétaires, de libéralisation des marchés et des prix, de désengagement de l’Etat des activités commerciales, n’ont permis ni de réduire le taux de pauvreté, ni d’arrêter l’exode rural et la dégradation des conditions de vie des ruraux, ni de diminuer le taux du chômage des citadins et en particulier des jeunes diplômés. Face à la menace de disette persistante depuis 2007, il devient impératif de tout mettre en œuvre pour augmenter et diversifier la production vivrière, de réhabiliter et dynamiser les institutions de recherches agronomiques et vétérinaires, de faciliter l’accès au intrants de base (semences de qualité, engrais, produits phytosanitaires, équipements agricoles, aliments de bétail, médicaments à usages vétérinaires, etc), de rapprocher les services agricoles et vétérinaires des producteurs en affectant dans chaque commune rurale un nombre suffisant de formateurs, d’agents de vulgarisation agricole et d’assistants d’élevage et d’instituer un système efficient de crédit pour l’agriculture et pour l’élevage prenant en compte les besoins des petits exploitants en mettant l’accent sur sa diversification, l’assouplissement de ses procédures et la sécurisation de ses institutions. L’exploitation des ressources naturelles non renouvelables constitue par sa contribution à la création d’emplois, ses effets induits et son apport essentiel à l’équilibre de la balance des paiements, le secteur industriel performant qui peut devenir la rampe de lancement du développement industriel et représenter la chance de la Mauritanie. En particulier, avec le projet de pelletisation du minerai des Guelbs et l’exploitation du gaz, il devient possible de créer un complexe sidérurgique important à Nouadhibou, ce qui induirait l’implantation de multiples industries mécaniques. L’emploi des ressources budgétaires de l’Etat provenant de l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables doit obligatoirement comporter une première tranche de 10% alimentant un fonds d’assurances pour les générations futures, une deuxième tranche de 10% affectée à la recherche scientifique et une troisième tranche de 10% pour le financement de la sécurité sociale généralisée. Les ressources halieutiques sont des ressources naturelles renouvelables : leur exploitation doit être établie sur la base d’études scientifiques fiables. La priorité d’accès à la ressource doit être accordée aux nationaux. Les ressources budgétaires que l’Etat tire de l’effort de pêche doivent couvrir en priorité les besoins financiers d’une surveillance professionnalisée efficace de l’exploitation et des exploitants. La politique sociale du RFD vise l’institution d’un système généralisé de sécurité sociale où adhèrent les salariés et les travailleurs indépendants (commerçants, artisans, paysans, éleveurs, pêcheurs). Le RFD considère que : - Chaque citoyen a un droit entièrement indépendant de sa situation économique, à toutes les mesures thérapeutiques correspondant à l’état actuel de la science médicale dans notre pays. Pour ce, la mise en place de services hospitaliers est une tâche prioritaire des pouvoirs publics. - Chaque citoyen a le droit d’être décemment logé : la politique de logement, de la construction et du droit foncier doit résoudre rapidement la pénurie de logement dans les centres urbains. Il devient impératif de reformer notre système éducatif pour qu’il soit capable d’aborder les problèmes de notre époque. L’école publique, égale pour tous, est le lieu approprié pour former et éduquer les jeunes pour devenir finalement des hommes libres et égaux : cette institution prépare l’avenir du pays et doit faire l’objet de toute l’attention des pouvoirs publics. L’organisation des systèmes scolaires et des programmes d’enseignement doit être conçue de façon à ce que tous les talents puissent s’épanouir à toutes les phases de l’évolution. Les mieux doués, doivent avoir en tout temps, la possibilité de compléter leur formation dans des écoles supérieures. Les moyens d’enseigner et de s’instruire doivent être mis gratuitement à la disposition des écoles. La valorisation de la profession d’enseignant et l’amélioration des conditions et des revenus des enseignants de tous les ordres d’enseignement doivent être le souci permanent des pouvoirs publics. La liberté et l’indépendance de l’université doivent être reconnues et garanties par l’Etat qui doit mettre à la disposition de la recherche et de l’enseignement scientifique les moyens suffisants. Les meilleures conditions matérielles possibles, compatibles avec les ressources mises à la disposition des établissements universitaires, doivent être accordées aux étudiants (bibliothèques, accès gratuit à l’internet, les restaurants, cités universitaires, centres sportifs, etc.). Le RFD considère que la réussite des réformes politiques, économiques et culturelles dépend de l’émancipation des femmes et de leur participation active dans la vie politique du pays. La femme doit avoir les mêmes possibilités d’éducation et de formation professionnelle que l’homme. Elle doit avoir un libre choix de la profession et de son exercice et doit bénéficier de la même rémunération que l’homme. L’Etat et la société doivent protéger, favoriser et renforcer la famille pour assurer sa sécurité matérielle et son pouvoir éducatif. La jeunesse doit être préparée à ses responsabilités futures vis-à -vis de la communauté nationale et être en mesure d’orienter elle-même son existence. Dans tous les domaines de l’existence qui concernent l’éducation, la promotion et la protection de la jeunesse, il convient d’assurer que le bien des jeunes ait le pas sur toutes les autres considérations. En matière de défense nationale, le RFD souscrit à l’ardente obligation de défendre l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire national et opte pour l’institution du service national et la formation d’une armée populaire. L’armée doit toujours bénéficier d’une attention spéciale et obtenir, pour qu’elle puisse remplir sa mission de défense nationale, les moyens nécessaires compatibles avec les ressources du pays. En matière de politique étrangère, le problème du Sahara Occidental et la recherche d’une solution à cette question demeurent pour nous une préoccupation majeure à plus d’un titre. A cet égard, nous souhaitons vivement que les parties au conflit aboutissent à un règlement pacifique honorable sur la base des décisions et résolutions des instances internationales tout en appréciant hautement les efforts déployés par les Nations Unies ainsi que la poursuite des négociations entre le Royaume du Maroc et le Front POLISARIO. Notre parti demeure profondément attaché à l’Union du Maghreb arabe qu’il considère comme une réalisation indispensable dictée par la tendance mondiale aux regroupements régionaux ainsi qu’à l’impérieuse nécessitée d’assurer le développement, la sécurité et la stabilité au niveau de la région. Aussi nous lançons un appel pressant aux partis et organisations politiques du Maghreb Arabe pour qu’ils fassent preuve de sagesse et de volonté politique afin que soient surmontées toutes les contradictions et difficultés pour permettre aux instances communautaires du Maghreb Arabe de jouer pleinement leur rôle pour faire de ce regroupement régional une organisation efficace à l’instar des autres organisations similaires dans l’intérêt bien compris des peuples du Maghreb Arabe. Notre parti réaffirme son attachement à l’organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal qui regroupe des Etats avec lesquels la Mauritanie est rattachée par des liens historiques, culturels et économiques. Notre parti souhaite faire retrouver à notre pays son rôle historique dans cette région ouest-africaine où nous étions notamment membre fondateur de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont les Etats membres sont unis à la Mauritanie par des liens économiques et commerciaux séculaires. Plus que jamais, conformément à ses positions traditionnelles, notre parti demeure profondément attentif aux problèmes majeurs et au devenir de notre continent africain et de notre nation arabe. En souhaitant pleins succès à nos travaux, je déclare ouvert le premier congrès ordinaire du Rassemblement des Forces Démocratiques.
VIVE LE RFD POUR QUE VIVE LA MAURITANIE !
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