Démission d’un groupe de cadres du PNDD-ADIL: Un non événement   
24/06/2008

Des membres du conseil national du Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD-ADIL) supposés être proches des Généraux Ould Abdel Aziz et Ould Ghazwani et le faisant souvent comprendre,  ont annoncé leur démission de cette formation politique.



En service commandé dit-on, les démissionnaires n’ont pas convaincu l’assistance par les arguments assez évasifs avancés dans un communiqué de presse lu, par le désormais ex-secrétaire général de ADIL. 

Un groupe d’une vingtaine de cadres membres du conseil national du PNDD-ADIL (qui en compte 250 !)  parmi lesquels,  le secrétaire général ont démissionné de ce parti. La décision a été annoncée l’après-midi du 24 juin dans une conférence de presse tenue à l’Hôtel El Khater. Une rencontre marquée par la lecture d’un communiqué et le retrait des organisateurs qui ne voulaient pas (et ne pouvaient d’ailleurs pas) affronter les multiples questions des journalistes. Les démissionnaires dont le nombre annoncé par les organisateurs de la conférence de presse était largement supérieur à leur nombre réel,  ont justifié leur décision par la «déviation» d’ADIL et le fait  que  des groupes ont «fait main basse sur le pouvoir exécutif comme cela s’est révélé dans le nouveau gouvernement» disent-ils. S’estimant  des «forces du changement » (mon Å“il!) opposées à «des forces de la gabegie»,  les démissionnaires ont  quitté ADIL tout en «tendant la main»  aux forces désireuses du changement.
28 membres d’ADIL qui se relèveront dans  la soirée n’être que 20, (parmi lesquels des ministres sous  Ould Taya et sous la Transition militaire), ont  donc signé le communiqué de démission.

Manipulation ?

Le chiffre de 28 signataires a été vite  revu à la baisse à  la lumière d’un communiqué  publié sur  Saharamedia la soirée même,  du 24 juin. En effet,  dans ce communiqué signé de  Messieurs : Athié Hamath, Mohamed Lemine Ould Chamekh, Hama Ould Soueilim,  Chrif Ahmed Ould Moussa, Sidi Ould Mayouf et Diallo Abou Moussa ainsi que Mesdames : Yaye Mint El Keihel et Fatimata Bass, les concernés ont déclaré avoir seulement répondu à une invitation de participer à une conférence de presse niant avoir  été consultés sur le contenu du communiqué de démission et déclarant qu’il ne les engage pas.
Ce revirement s’il ne s’explique pas par des pressions qu’auraient subies les concernés, mais par les  raisons avancées,  doit pousser à l’inquiétude. Comment  peut-on se présenter  «forces du changement» en faisant dire aux gens ce qu’ils n’ont pas dit ? N’est-ce pas là,  un exemple «des pratiques et des manières du passé» décriées dans le communiqué ci-dessous ?

 


                                                 Le communiqué en question
 
Les élections présidentielles de Mars 2007 avaient donné une lueur d’espoir pour l’instauration de l’Etat des institutions, en vue d’apporter le changement et de réaliser les réformes qui s’imposent.
 Mais cet espoir s’est rapidement émietté notamment avec la déviation du parti Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD-ADIL) qui, pris en tenailles par des groupes connus pour étant tout sauf démocrates, s’est détourné du parcours naturel des partis politiques.
 Nostalgiques des pratiques et des manières du passé, ces groupes ont fait main basse sur le pouvoir exécutif de l’Etat, comme cela s’est clairement révélé à travers la constitution du nouveau gouvernement avec ce qu’il compte de membres réputés être de mauvais gestionnaires.
De même qu’au sein du parti, les forces du changement ont été marginalisées et se sont avérées indésirables aux yeux de ces groupes.
 Cela d’autant plus que le pays est pris dans la tourmente d’une sévère crise multiforme résultant d’une gestion unilatérale des affaires de la nation et du parti. Crise qui a atteint son paroxysme ces derniers temps en particulier sur les plans politique et économique et est devenue évidente pour tout un chacun comme l’ont exprimé à travers diverses positions, plusieurs courants au sein du parti ADIL depuis sa création sans que cela ne suscite de réaction.
 En tant que forces prônant le changement et un devenir meilleur pour le pays, nous considérons que la crise actuelle est une crise entre les forces du changement d’une part et les forces de la gabegie et du retour vers le passé d’autre part.
 Vu ce qui précède, nous, membres de la Commission Exécutive, membres du Conseil National, membres fondateurs du parti, dont les noms sont en annexe décidons :
-         Notre démission, à partir de ce jour, du parti Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD-ADIL)
-         Tendons la main à toutes les forces désireuses du changement, de la démocratie, de la liberté et cherchant un avenir meilleur pour ce pays, en vue d’œuvrer à la création d’un parti politique nouveau, qui concrétise les idées de réforme et de changement.

                                                                                Nouakchott le 24 juin 2008

 


Les démissionnaires
 
1-Mohamed Lemine Ould Abboye, ex-Secrétaire général du PNDD ; ministre de l’Environnement sous la Transition militaire (novice en politique)
2-Brahim Ould Ghadda dit Bahaye, membre du comité exécutif ; homme d’affaires
3-Me Ali Ould Mohamed Salem, membre du conseil national, (avocat ayant eu une vive altercation avec Boidiel Ould Houmeid à la mise en place de ADIL)
4-Me Bounenena Ould Sidi Ould Etheimine ; membre du conseil national, avocat
5-Dr. Abdi Salem Ould Cheikh Saâd Bouh; membre du conseil national (directeur adjoint de la CNAM)
6-Cheikhna Ould Nenni; membre du conseil national, patron de presse
7-Khattarou Ould Nouh; membre du conseil national (ex-député PRDS de Barkéol)
8-Dr. Mohamed Ould Oumarou; membre du conseil national, (cadre de la BCM ex-DG de la BADH)
9-Sidi Ould Ahmed Deya; membre du conseil national; (ancien ministre des finances)
10-Mohamed Salem Ould Dah, membre du conseil national, (directeur du journal arabophone «El Wihdewi»)
11-Hama Ould Soueilem, membre du conseil national ancien ministre de la santé sous Ould Taya
12-Ely Ould Sneiba, Professeur universitaire, membre du conseil national ; (porte parole de Mohamed khouna Ould Haidalla aux présidentielles de 2003)
13-Mohamed Ould Ahmed Salem, avocat, membre du conseil national;
14-Dr. Mohamed Ould Elbarnawi, professeur d’université, membre du conseil national ;
15-Nagi Ould Mohamed Mahmoud, ancien ministre de l’enseignement supérieur du gouvernement de la transition ; membre du conseil national, (expert judiciaire assez connu).
16- Chrif Ahmed Ould Moussa, membre du conseil national (ancien député PRDS de Nouadhibou)
17-Athié Hammatt, colonel à la retraite, membre du conseil national (ancien ministre sous Haidalla)
18-Hamoud Ould Abdi, membre du conseil national ; (ancien ministre de la communication de Ould Taya)
19-Mohamed Ould Didi, membre du conseil national ; (ex-baron du PRDS)
20-Abdellahi Ould Ahmed Damou, ancien Commissaire à la Sécurité Alimentaire sous la Transition, conseiller du président du parti ;
21-Imam Cheikh Ould Ely conseiller du président du parti ADIL, chargé de l’information
22-Hamadi Ould Baba Ould Hamadi; membre du conseil national
23-Allal Ould Elhadj;  membre du conseil de la Jeunesse (ex-militant du PRDS, directeur d’une agence de communication AMAC qui a organisé un fructueux salon du Livre en 2005)
24-Mohamed Lemine Ould Chamekh, professeur d’université, membre du conseil national ;(ex directeur de la communication du PRDS)
25-Sidi Ould Mayouf, directeur général de l’ANAPEJ; membre du conseil national
26-Fatimata Bass; membre du conseil national (ex-militante du PRDS)
27-Diallo Abou Moussa; membre du conseil national (ex-militant du PRDS, ancien secrétaire général du Gouvernement sous Ould Taya)
28-Yaye Mint Elkeihel, membre du conseil des femmes (ex-militante du PRDS)
 


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