Des milliers de Mauritaniens de toutes les couleurs nationales ont marché l’après-midi du 29 avril à Nouakchott à l’appel de l’initiative du « Manifeste des droits politiques économiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie égalitaire et réconciliée avec elle-même».
La marche a débuté de l’ancienne maison des jeunes et s’est terminée à la place Ibn Abbas. Bon signe : les slogans communautaristes étaient absents, le drapeau national très présent et l’adhésion plus citoyenne . Le Manifeste a été publié en avril 2013 révélant que les Haratines représentent un peu moins de 50% de la population mauritanienne , fournissent 80% des personnes des plus pauvres , 85% des analphabètes , bénéficient moins de 10% des terres agricoles aménagées, moins de 10% du crédit agricole et ont moins de 1% des villas de haut standing à Nouakchott. Moins d’une dizaine de parlementaires –précise le Manifeste- sont Haratines sur 151 élus et moins de 15 maires Haratines sur 216 avec 12 % de conseillers municipaux à l’échelle nationale. Au niveau de l’administration c’est seulement deux ministres et secrétaires généraux sur 40. Certaines statistiques sont incontestables alors que d’autres semblent avoir été établies, on ne sait, sur quelle base Mais en dehors de cela il y a des faits qui sont indéniables, notamment, la faible représentation nationale (au gouvernement et à la tête des établissements publics) ainsi que l’absence de cette communauté fragilisée par son passé douloureux dû à l’esclavage et ses séquelles, de la haute sphère des affaires : Banques privées, Assurances, BTP, Import-Export, Pêche industrielle, Mines, marchés Gré-à -Gré, prébendes. L’Etat doit donc faire un effort sur ce plan là , parce qu’il l’a déjà fait et le fait encore pour d’autres communautés, considérées choyées, mais dont les 2% à peine, ont en effet, profité des systèmes qui se sont succédés en Mauritanie. A chacun son tour donc….Et que ceux qui ont eu la chance d’avoir une longueur d’avance soient sportifs. Il n’est pas juste que la richesse ait une seule couleur. Car c’est dans de rares cas qu’elle résulte du travail ou date du temps du commerce caravanier, bien avant l’Etat- Nation et les régimes prétoriens.
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