Après sa tournée de 4 jours en Assaba, le président Aziz a enchainé au Gorgol . Il est arrivé à bord d’un avion militaire Cessna en milieu de matinée du 24 avril à Kaédi , première étape d’un deuxième périple de quatre jours au Gorgol qui l’a mené à Toufoundé civé...
...Maghama, Lexeiba, Foum Legleita, Mbout, Monguel et dans plusieurs autres localités . Tout ce que compte le Gorgol et la Mauritanie comme cadres et notables (ou presque) étaient au cérémonial des salutations à l’aéroport de Kaédi d’où Aziz a marché 2km sous un soleil d’enfer au milieu d’une foule en délires prenant des bains de foule risqués mais renvoyant l’image rassurante d’un président n’ayant rien à craindre et adulé par son peuple.
Aziz s’est prêté à cet exercice dans les quatre wilayas visitées avant le Gorgol. Il était toujours accompagné d’une brochette de ministres, de quelques conseillers qui maigrissent à force de marcher sous le soleil lors des périples, de plusieurs cercles de sécurité et de ces nuées qui surgissent avec les festins des rois et disparaissent avec ces derniers . L’hélico a été le mode transport favori par Aziz qui a utilisé quelque fois la voiture notamment sur les axes Kiffa-Laweissi, Kaedi-Maghama; Maghama- Mbout et Mbout-Kaédi.
Et au delà du lancement de nouvelles réalisations et de l’inauguration d’autres des postures symboliques se sont répétées partout : la visite d’un centre de santé et d’une école. L’école de Lexeiba a été visitée un dimanche.
A Kaédi, le président Aziz a supervisé des activités de types différents. Il a visité l’école Salahadine, le dispensaire et inauguré le nouveau Centre hospitalier entamé en 2011 avec un investissement de 1, 5 milliards d’ouguiya sur «ressources propres». Ce Centre Hospitalier d’une capacité de 150 lits est doté d’équipements de pointe pour plusieurs spécialités. Il ressemble aux centres construits à Rosso et à Kiffa Toujours à Kaédi, il a posé la première pierre de l’extension et de la réhabilitation du réseau électrique, financée à 514 millions pour un délai de réalisation de 9 mois avec une maitrise d’ouvrage confiée à la Somelec. Il s’agira de renouveler 12 km de réseaux, de construire un réseau de 37 km, des postes de transformation et de distribution et d’étendre le service de l’électricité à de nouveaux quartiers.
Le chef de l’Etat a procédé également à la pose de la première pierre d’une Ecole Normale des Instituteurs (ENI) qui sera bâtie sur 2307 m2 pour un délai de 10 mois et un cout de 247 millions d’ouguiyas .
Il a visité la station expérimentale de Rindiaw relevant du Centre National de recherche Agronomique et de Développement Agricole (CNRADA) et l’Ecole Nationale de Formation et de Vulgarisation Agricole (ENFVA) de Kaédi. Le CNRADA a pour mandat d’organiser, d’exécuter et diffuser tous les travaux de recherche intéressant l’agriculture et la promotion des productions agricoles. Il est selon des experts au crépuscule de sa carrière (faiblesse budgétaire, déficit de ressources humaines, impayés, etc… ). Rindiaw est considérée être un laboratoire pour la valorisation du potentiel variétal en matière de fruits et légumes. Le monde sportif a eu sa part de la visite avec la distribution d’équipements sportifs offerts par le Ministère de la Jeunesse et des Sports aux associations et équipes sportives du Gorgol qui semblaient contents lors de la photo de famille prise avec le chef de l’Etat et la ministre de la jeunesse et des sports Mme Coumba Ba, la femme la plus expérimentée au Gouvernement.
Aziz a clôturé ses activités à Kaédi par le coup d’envoi des travaux de construction du premier tronçon de la route Kaedi-Maghama . Il s’agit de l’axe Kaedi -Koundel long de 60km lequel va être réalisé en 10 mois , coutera 2.2 milliards de nos ouguiyas et desservira 10 localités .
Cette route est confiée à une enteprise nationale «GTM» qui est en train de finaliser le lot 4 de la route Atar-Tidjikja. Elle est suivie par la Direction générale des infrastructures de transports (DGIT). Les compétences nationales ont été mises ces dernières années à l’avant dans la cadre d’une mauritanisation d’une filière qui profitait par le passé aux entreprises étrangères. Ces entreprises nationales émergentes font parfois du bon travail malgré des lenteurs décriées. Et il est attendu d’elles et de leur partenaire principal l’ENER qu’elles consacrent davantage l’autonomie en expertises et avancent dans la matérialisation de l’un des vieux rêves des Mauritaniens : relier la route partie du Brakna à partir de l’axe Chegar-Mal-Sawata avec une sœur partie de l’Assaba à partir d’El Ghaira vers Barkéol à la lisière du Gorgol . On pourra alors parler d’une boucle de l’Aftout et en être fiers.
En fin d’après-midi du 24 avril ce fut la réunion avec les cadres du Gorgol dans la résidence du Wali de la région où Aziz a remercié les Gorgolois pour leur accueil expliquant être venu s’informer sur les conditions de vie des populations et aspirant à entendre des idées pouvant contribuer à asseoir le développement de la wilaya. Les idées feront hélas défaut. Les interventions des cadres étant restées en majorité vides de substance. D’ailleurs la TV publique n’a pas diffusé la minute de cette réunion comme elle l’a fait avec des réunions similaires tenues aux Hodhs et en Assaba. La diffusion de la reunion tenue avec les cadres de la SNIM à Zouerate a été l’exception qui a confirmé la règle.
Le 25 avril le président Aziz a pris la route pour Toufouné Civé où il a siesté, après visité un centre de santé et une école et effectué auparavant des arrêts à Djewol et Tokomadji. L’après-midi le cortège présidentiel était à Maghama où le chef de l’Etat a visité une école, un centre de santé et inauguré une ferme pilote d’amélioration des espèces bovines avec l’insémination artificielle un programme destiné à améliorer la production animale avec des expériences menées à Idini, Kankossa et Mahmouda . Il a donné le coup d’envoi des travaux du 2ème tronçon de la route Kaédi-Maghama dans son axe Maghama-Koundel long de 65km. Cet axe va couter 7,5 milliards d’ouguiya. Trois fois plus que l’axe Kaedi-Koundel ! Sa réalisation est prévue sur 30 mois. Il est confié à la société chinoise COVEC. Le contrôle et le suivi sont assurés par le Laboratoire National des Travaux Publics (LNTP) et la DGIT.
Tôt le matin du 26 avril le cortège présidentiel a pris le chemin du retour par voie terrestre vers Lexeiba où le président Aziz a inauguré une extension du lycée critiquant à l’occasion le modèle de construction suivi par le Projet Education Formation en présence du directeur adjoint du dit projet. « Il faut arrêter», lui a dit le chef de l’Etat.
Aziz a visité par la suite le centre de santé de Lexeiba. Les habitants disent que le médecin chef affecté il y a neuf mois est venu seulement quelques jours avant la visite présidentielle. «Il repartira avec la délégation présidentielle !», nous a dit un vieillard de la ville. Le programme a comporté également la visite du centre de l’état-civil et de la centrale électrique . Nos informations recueillies sur place indiquent que la privatisation de gestion de l’eau et de l’électricité posent des problèmes à Lexeiba. La fourniture de l’électricité est suspendue entre 00h et 8H00 du matin et plusieurs quartiers (Sava, Zahra, antennes Mauritel et Mattel et Collège) ne sont pas reliés au réseau électrique . Cela est valable également pour la fourniture de l’eau. Des quartiers sont connectés au réseau mais ne la reçoivent que rarement . Certains parlent d’une marginalisation pratiquée par le clan dominant ville les «Yero Baba» sur les Maures venus s’installer au début des années 2000 à Lexeiba sous prétexte que ces derniers n’ont pas de titres de propriété pour les terrains qu’ils habitent. Ces allégations engagent évidemment leurs auteurs. Fort heureusement l’eau ne va plus poser de gros problème non loin de Lexeiba avec le démarrage de la station de traitement de l’eau de Foum Gleita construite par l’ATTM. Le coup d’envoi a été donné au milieu de la journée du 26 avril par le président Aziz . Il s’agit d’un grand projet lancé en 2012 pour l’approvisionnement en eau potable des populations du triangle de la pauvreté situé à l’intersection des wilayas du Brakna, du Gorgol et de l’Assaba.
Et pendant que le chef de l’Eta écoutait des explications sur le fonctionnement de la station une femme surgie d’on ne sait où se met à se lamenter à 2 mètres de lui : « J’a soif, mes enfants ont soif !» . Des troubadours agités et impolis tentent de masquer ses lamentations. Le président intervient et demande à la dame. «Vous êtes née quand ?». Elle répond :«L’année de l’ouguiya (1973) ». Le président lui dit : «Maintenant que nous sommes en train de régler le problème vous vous mettez à protester , hadha mayetwassa». La bonne dame se tait et disparait.
Le projet comporte quatre lots : Wawa - Barkéol, Wawa-Rdheidhi, Monguel - Moit - Bourat et Wawa - Foum Gleita. Les conduites ont déjà été posées jusqu’à 15km de Barkéol en direction d’El Ghaira mais l’eau ne va couler immédiatement dans les robinets parce qu’il y a au préalable des opérations de désinfection des conduites et des tests de pression pour que l’approvisionnement puisse débuter «dans quelques semaines», dit-on . Espérons-le pour les 200. 000 Mauritaniens vivant dans les dizaines de localités qui seront desservies et espérons aussi qu’une solution va être trouvée pour l’approvisionnement en eau de Kiffa la deuxième ville du pays autrement que par les conduites de l’Aftout Chergui. Cette option se serait révélée plus couteuse que l’approvisionnement de Kiffa à partir d’Aioun avec projet Dhar, nous a dit un grand expert. Les Autorités envisageraient une solution plus écologique : recharger les nappes de Kiffa avec une série de barrages qui vont être construits dans les prochaines années.
De Foum Legleita la délégation présidentielle a pris les chemins poussiéreux de la Chemama pour visiter les pépinières et les aménagements de la Compagnie Mauritanienne du Sucre et Dérivés (COMASUD) qui exploite trois pépinières de 710 hectares produisant les boutures pour repiquer son champ industriel de 10.000 hectares . La COMASUD va produire du sucre en poudre et des dérivés notamment l’électricité, l’éthanol, les aliments de bétail et les fertilisants agricoles. L’usine de n’a pas encore été montée. Un site a été choisi à cet effet à «Tentrama » au milieu des pépinières et plantations. L’idée de produire du sucre mauritanien qui a germé en 2011 avec des partenaires soudanais d’abord , est géniale. Mais la production prendra encore du temps. Le retard a également été constaté dans l’aménagement de 800hectares des coopératives agricoles de Foum Legleita. Des retards imputables à la société privée en charge de l’aménagement qui a avancé des arguments relatifs à des arriérés de paiement.
Puis c’est l’étape suivante : la visite de la nouvelle ville Sabou Allah comme Aziz aime en créer sur les modèles de Nbeiket Lahwach, Chami , Termessa, Bourat . Et les chantiers poussent à Sabou Allah : école primaire, collège, poste de santé, complexe islamique, camp de garde…
Quelques temps après nous repartons pour M’bout après être retournés vers Foum Legleita et depassés le « Col de Wawa ».Visite d’une école, d’un poste de santé , d’un centre de pêche artisanale, de la digue de protection qui va protéger Mbout après les inondations de 2014 qui ont détruits des habitations, puis la pose de la première pierre d’une école fondamentale et d’un collège dans ce gros bourg poussiéreux et très vivant.
Très matinalement le 27 avril le cortège présidentiel reprend la route vers Lexeiba après laquelle il bifurquera à droite en direction de Monguel où il arrive en début de matinée. Comme ailleurs les populations étaient au rendez vous. Le cortège se déplace à 40km au nord-est de Monguel pour la pose de la première pierre d’une nouvelle ville : le regroupement d’ «Elvedjar» qui va abriter des populations qui étaient éparpillées entre 14 petits hameaux . Puis c’est la visite du barrage de Monguel construit en 2011, réhabilité en 2013, du nouveau centre de santé, d’une nouvelle mosquée, de la centrale électrique, d’une école primaire, de l’extension du lycée de la ville et enfin l’inauguration du nouveau barrage de Jekh. Après une sieste à Monguel, la délégation présidentielle a pris la route pour Kaédi d’où elle a embarqué sur l’Embayer 145 de la Mauritanian Airlines pour regagner Nouakchott en milieu d’après-midi du 27 avril au terme d’une tournée présidentielle entamée le 20 avril en Assaba et achevée à Mbout la dernière étape du périple présidentiel au Gorgol. IOMS
Ecole par ci, dispensaire par là ! Les visites d’une école et d’un centre de santé par le président Aziz se répètent partout depuis qu’il a pris son bâton de pèlerin pour les visites de provinces en mars dernier Marquent-elles alors un intérêt nouveau aux secteurs de l’éducation et de la santé ? Lui permettent-elles de s’imprégner des réalités en un temps si court ? Que va-t-il faire ? Que peut-il faire ? A Hamod (Assaba) le président Aziz a eu certainement une idée du niveau des enseignants avant celui des élèves ? Un enseignant voulant introduire son cours sur le calcul a écrit sur un tableau noir « le adition » au lieu de l’addition. Dans les centres de santé il était quelques fois question de réfection de dernière minute, de médecin de la 25 eme heure, de matériel médical prêté et même de malades imaginaires. «C’est un problème de mentalités » nous a dit un ministre membre de la délégation présidentielle. «Avec l’engagement au plus haut niveau pour l’école et la santé nous voulons fixer un cap et impulser un changement de mentalités chez l’enseignant et le médecin». Et d’ajouter : «Notre action physique est perceptible sur les terroirs depuis quelques années avec les infrastructures l’amélioration des offres d’électricité et d’eau. Nous tenons à montrer notre intérêt pour les terroirs pour que l’enseignant et le médecin changent de mentalités et acceptent d’y rester .» Des moments de la tournée au Gorgol  











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