Conférence-débat sur la Presse   
06/05/2013

Le Club des Jeunes Journalistes (CJJ) a organisé une conférence-débat, ce dimanche 05 mai à Nouakchott, sur le thème : «La presse mauritanienne: Quelles perspectives pour les jeunes journalistes?», avec comme conférenciers Abdoulaye Ciré Ba, ...



... spécialiste des médias, Hindou Mint Ainina, chargée de Communication à la Primature mauritanienne et Ba Abdoulaye Mamadou, journaliste écrivain.
Abdoulaye Ciré Ba, qui a retracé «L’historique de la presse mauritanienne», a expliqué qu’il faut remonter avant l’indépendance pour comprendre cette historique. Il a en ce sens rappelé qu’entre 1944 et 1960, il y a eu la conscience réelle des intellectuels mauritaniens. Et c’est dans ce contexte que l’Etat a développé son propre système d’information par la création de médias officiels: Radio Mauritanie, Horizon et AMI (Agence Mauritanienne d’Information) qui va suivre. Ainsi, les premiers journaux s’inscrivaient, selon lui, dans une logique coloniale et étatique.
Hindou Mint Ainina, qui a abordé le thème: «Apport des femmes dans les médias mauritaniens», a constaté qu’avec la libéralisation de l’audiovisuel, les femmes refont surface, mais restent toujours confrontées aux mêmes problèmes «Ni rédactrice ni productrice ».Elle a ajouté que même si les femmes sont de plus en plus impliquées dans la presse, elles ne traitent pas de sujets de thématiques pointues.
Une intervenante du public, Aminettou Mint Ely, présidente de l’Association des femmes chefs de famille, a abondé dans le même sens estimant que la femme mauritanienne est "marginalisée" dans le domaine de la presse. «Aucune femme n’est responsable d’un journal».
Mint Ainina, a poursuivi son intervention en précisant qu’il ne faut pas seulement inviter des femmes pour parler de l’expérience des femmes dans les médias, parce que les hommes peuvent également le faire.
Ba Abdoulaye Mamadou parlant lui de « Presse, éthiques et droits de l’homme »  a rappelé qu’il y avait trois tabous pour la presse mauritanienne. C’est à dire qu’on ne pouvait pas écrire sur l’Armée, les tribus et sur les droits de l’homme. "Parler des droits de l’homme était d’ailleurs considéré comme une trahison". Et les premiers journaux qui ont osé parler des droits de l’homme les ont juste évoqués sans creuser profondément, a-t-il rappelé.
Le conférencier, qui pense que les jeunes journalistes travaillent aujourd’hui dans le luxe car ils bénéficient de l’apport des nouvelles technologies, a tenu à expliquer que ceux qui balancent des informations sur les réseaux sociaux ne peuvent être considérés comme des journalistes, car le journaliste est responsable de ce qu’il publie et peut répondre de cela devant la justice.
Ba Abdoulaye Mamadou a par ailleurs conseillé aux jeunes journalistes de se lancer dans la presse d’investigation en donnant cet exemple: « Si l’Etat dit que l’esclavage n’existe pas, le journaliste ne doit pas suivre, Il  doit plutôt prendre les instruments nécessaires pour faire des investigations dans le but d’éclairer le public ».
Après les trois conférenciers, place était faite au débat avec la participation du public. Pour certains intervenants, « On ne peut pas construire une bonne presse dans la précarité ». Pour d’autres, «le journaliste n’a pas besoin d’argent pour travailler; il suffit d’avoir la volonté pour réussir là où de grands journalistes ont réussi». Et pour certains, il faut une «bonne base de formation académique ».
Source : Alakhbar


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