Affaire Hamed Oumar: un long silence, une prolixité soudaine et des incohérences   
14/04/2013

L’affaire des enregistrements diffusés fin Mars avec pour toile de fond une "interview" du malien Hamed Oumar publiée sur un media de son pays et repiquée par des medias mauritaniens politiquement marqués, et copieurs- colleurs est en train...



...de perdre tout l’intérêt des débuts.
Datant de fin 2007,  ces enregistrements achetés a-t-on appris, à Hamed Oumar  par un opposant mauritanien, font ressortir des voix, dont l’une, attribuée au président  Mohamed Ould Abdel Aziz à l’époque, chef de la sécurité présidentielle, s’entretenant avec un irakien qui voulait rapatrier son argent du Ghana vers la  Mauritanie,  mais  qui se serait  retrouvé bloqué  par des facilitateurs  exigeant qu’ils soient payés pour libérer ses malles d’argent, desquelles, ils pouvaient s’en servir,  comme cela leur a été  dit,  de manière  laissant comprendre qu’il s’agissait de vrais dollars. Pas de quoi remuer ciel et terre, en fait.

Mais,  qu’à cela ne tienne ! La suite de l’affaire  détaillée dans "l’interview" marquée par des d’incohérences, n’est pas connue.
Qu’est-il advenu de  "Allawi", de "Robert" et de l’argent?  Est-il resté à Accra ou a-t-il été transféré ailleurs ?  Seule Allawi, Robert et  Mme Coumba Ba,  citée dans l’affaire  qui aurait été soulagée sous pression  de ses propres dollars, pourront éclairer l’opinion  et devront  le faire, s’il ne s’agit pas d’une affaire classifiée.
Car au-delà du tapage,  l’affaire pourrait se révéler   somme toute banale, en dépit de l’habillage que certains tentent de  lui donner.
Des milliards de dollars ont fui l’Irak en guerre civile à l’époque, et cherchaient points de chute. Ce n’est pas un crime que de vouloir les attirer chez soi ! Comme il se peut que l’affaire soit aussi une tentative d’arnaque masquée en demande de rapatriement  de fonds  et  dans ce cas,  la partie qui allait être trompée ne peut pas être accusée de complicité. 

Le timing choisi pour divulguer l’affaire six ans après les faits et simultanément à l’affaire Noël Mamère    cache une vraie  volonté de nuire au président mauritanien en le mêlant à une affaire de blanchiment présumé. Mais qu’est ce qui  explique donc  le silence du malien Hamed Oumar jusqu’en 2013? Qui lui a fourni les armes du chantage avec les écoutes ou la simulation de voix ?  Un service?  Un Etat?  Un operateur téléphonique? Une mafia?

 L’analyse de "l’interview" du malien  soulève  toujours beaucoup  de questions. Surtout qu’elle n’en est pas une . N’est elle pas est signée : "Réalisation particulière de Hamed Oumar Consultant en sécurité Faladié-Sema, Bamako"?
Cela signifie que le journal malien "Le Challenger" avec sa rubrique : "Qui sommes nous" vide sur son site de toute indication n’a été qu’une vulgaire mère porteuse pour le  bébé éprouvette qui est en fait un entretien réalisé par Hamed Oumar avec … Hamed Oumar,  qui y joue le rôle  journaliste et d’interviewé à la fois.

Il y a aussi d’autres zones d’ombres. Hamed Oumar dit que sa relation avec les services de renseignement mauritaniens a débuté après le putsch des "cavaliers du changement" (juin 2003)  dont certains dit-il,  étaient "localisés"  à Faladié,  quartier où il habite,  mais qu’il n’a pas pu les localiser, malgré le "dispositif". Avez-vous compris quelque chose?

C’est pour cela, peut être,  qu’il se voit par la suite, affecté  selon ses propres dires à des missions terre-à-terre pour un James bond : achat d’une biche, d’un paon, contacts avec des marabouts, avant de gagner du grade et  se voir confier  quatre années plus tard, une mission  au Ghana.  Ce qui laisse perplexe après   son échec à  Faladié, sinon,  s’expliquerait par l’indulgence des officiers traitants ou par la nature de la mission : établir le contact pourtant déjà établi avec l’irakien.

Selon le récit de Hamed Oumar ses performances se seraient  améliorées entretemps,  car cette fois,  il a localisé l’Irakien à Accra la mi-décembre 2006. Hamed est semble-il plus efficace ailleurs que chez lui.  

 Il dit avoir eu l’ordre de repartir d’Accra,  mais fouineur  il avoue qu’il y était  resté pour travailler  cette fois  contre son employeur présumé et ce jusqu’à fin janvier 2007,  enregistrant  à l’occasion une bonne moisson : des constats de vigiles, des enregistrements de conversations téléphoniques, des écoutes,   une offre pour l’utilisation d’un aérodrome en Mauritanie à des fins de trafic, et même,  des vidéos.

Les présumés trafiquants et leurs complices étaient-ils donc si imprudents pour laisser des cameras les filmer et donner ainsi  des preuves à charge aux juges? Peut être bien,  mais dans ce cas,  ceci signifierait qu’ils n’avaient rien à se reprocher.

Six  ans après coup,  Hamed Oumar avance l’hypothèse que l’argent aurait été blanchi en Mauritanie après avoir été gardé au Ghana,  prenant  la responsabilité  de dangereuses révélations contre  deux pays souverains.  L’un comme source et l’autre comme destination.

On sait qu’il est remonté contre des autorités mauritaniennes mais il n’annonce pas dans son "interview" de griefs contre les Ghanéens. 
A-t-il  au moins dégagé sa responsabilité,  en les informant à l’époque ?

Hamed Oumar doit  s’expliquer là-dessus pour échapper à tout soupçon de complicité, tout comme  sur des aspects  non moins importants. 
Pour quels services réclame-t-il  en fait, le paiement  aux Mauritaniens? Et quelle aurait été  son  attitude s’il avait été payé pour l’affaire d’Accra?

Son très long silence jugé suspect et coupable,  tout comme sa  soudaine prolixité, ont-ils été achetés? Et si oui,  ont-ils  été intégralement payés ?  Gare, au retour de la manivelle.

 


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Commentaires
lecteur assidu

2013-04-14 01:06:14

C’est ça l’analyse!

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