La Directrice Générale du FMI plaide pour la complémentarité économique maghrébine   
09/01/2013

Mme Christine Lagarde directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) a été reçue mercredi 9 janvier par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, et a eu des séances de travail avec les ministres des Finances, celui des Affaires économiques et le...



...Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie M. Sid’Ahmed Ould Raiss.

"Nous nous sommes félicités des progrès réalisés par l’économie mauritanienne, la bonne situation budgétaire en particulier et les bons résultats en matière de croissance", a déclaré Mme Lagarde lors d’une conférence conjointe tenue l’après-midi du mercredi  avec M. Ould Raiss  à la clôture  de la 5eme  conférence maghrébine sur "les investissements inter-maghrébins et les investissements extérieurs directs dans les pays du Maghreb". 

Cette  5eme conférence précédée le 8 janvier par une réunion des experts, a été marquée par la participation  des ministres des Finances ou leurs délégués, des Gouverneurs des Banques Centrales des 5  pays membres (Mauritanie, Algérie, Libye, Maroc et Tunisie), et du  Secrétaire Général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et des représentants des cinq organisations patronales fondatrices de l’Union Maghrebine des Employeurs (UME).
Mme Lagarde a également  plaidé pour un "réveil"  du secteur privé au Maghreb, un marché d’environ 90 millions de personnes dont le potentiel est peu exploité.
"Le Maghreb dispose d’un grand potentiel pour attirer les investissements, qu’il n’a pas toujours mis à profit", a déclaré Mme Lagarde.
"L’investissement direct étranger est un élément essentiel de cette stratégie", a-t-elle affirmé.

"Un Maghreb qui assure la libre circulation des biens et des services offre les possibilités infinies d’un marché d’environ 90 millions de personnes. D’ailleurs, aucune des économies du Maghreb n’est suffisamment grande pour assurer à elle seule sa prospérité, ce n’est qu’ensemble qu’elles peuvent devenir prospères", a-t-elle poursuivi, prônant une "complémentarité économique entre les pays de l’Union du Maghreb arabe".

Les participants au 5ème congrès ont convenu d’une commission de suivi des recommandations qui proposera des mesures pour lever d’éventuels obstacles.
Cette commission sera composée de deux représentants de chaque pays (ministère des Finances et la Banque centrale) et de représentants du secrétariat général de l’UMA et de l’UME. Un représentant du FMI assistera aux réunions de la commission.
Sous une présidence tournante elle  devra se réunir, deux fois par an. Sa première réunion sera tenue en mars prochain, sous la présidence de la Mauritanie.
L’encouragement aux  projets communs et le lancement  d’une  banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE) au premier trimestre de 2013,  figurent parmi les recommandations.
Mais  un énorme retard dans la mise en Å“uvre des recommandations des précédents congrès est  noté, notamment pour la promotion du commerce et de la complémentarité financière,  le soutien au  secteur privé,  aux projets communs et à la promotion des investissements.

La conférence de  Nouakchott est la cinquième du genre. Elle a été précédée   par  celle d’Alger en 2005,  de Rabat en 2006, de Tunis en 2007 tenue sur le rôle du secteur privé dans le développement et l’intégration économique et, enfin, celle, organisée en  2008 à Tripoli,  sur l’état d’avancement des projets communs.

 

Déclaration de la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, au terme de sa visite en Mauritanie


 

Mme Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a effectué aujourd’hui à Nouakchott la déclaration suivante :


«Je me réjouis de visiter la Mauritanie pour la première fois en qualité de Directrice générale du FMI.
«J’ai eu le privilège de rencontrer le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, le Ministre des Finances, M. Thiam Diombar, le Ministre des Affaires Economiques et du Developpement, M. Sidi Ould Tah, et le Gouverneur de la Banque Centrale, M. Sid’Ahmed Ould Raiss, ainsi que des représentants du secteur privé Mauritanien. J’ai félicité les autorités pour leur gestion macroéconomique avisée qui a contribué à nourrir le rebond de l’activité économique en 2012, à maîtriser l’inflation et à conforter les marges de manœuvre budgétaire et extérieure. Toutefois la Mauritanie fait face à des taux de chômage et de pauvreté qui restent élevés.
Dans cette perspective, je salue les efforts engagés pour réformer le système de subventions et le remplacer par un système de protection sociale mieux ciblé.
«Cette visite m’a aussi permis de participer à la 5ème conférence régionale des ministres des finances et gouverneurs de banque centrale du Maghreb, organisée conjointement par la Banque Centrale de Mauritanie et le FMI, dont les délibérations ont porté sur l’intégration économique et le rôle des investissements étrangers.
J’ai pu ainsi mesurer les efforts engagés pour promouvoir l’intégration régionale. Je suis heureuse d’avoir eu des échanges sur cette question avec les responsables gouvernementaux et représentants du secteur privé des cinq pays du Maghreb : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie.
«Je me félicite de la volonté des autorités de ces pays de promouvoir vigoureusement un modèle transparent et équitable de croissance et de développement du secteur privé dans le contexte de transformation sociopolitique que connaît la région. Ce changement est nécessaire pour soutenir la création d’emplois et veiller à ce que les fruits de la croissance soient mieux partagés entre tous, et ce, en dépit d’une conjoncture économique mondiale fragile.
À cet égard, l’une des grandes priorités consiste à améliorer le climat des affaires et de l’investissement dans la région, pour créer un environnement propice à l’innovation, à l’esprit d’entreprise et à la création d’emplois. Cela permettra au secteur privé — et notamment aux PME — d’être au cÅ“ur du développement économique afin de contribuer à mettre en valeur le potentiel productif des peuples du Maghreb.
A cet égard, je me réjouis du démarrage prochain de la Banque Maghrébine des Investissements et du Commerce Extérieur (BMICE) qui facilitera les investissements du secteur privé maghrébin.
«Par ailleurs, la promotion de l’investissement étranger est un volet important de ce modèle économique. Pour attirer plus de capitaux étrangers, les pays de la région doivent redoubler d’efforts sur le plan de l’intégration, y compris en assouplissant les régimes régissant l’investissement direct étranger.
La région doit également continuer à diversifier ses sources d’investissement direct étranger et les secteurs qui en bénéficient.
«Je tiens à remercier le gouvernement et la population mauritanienne pour leur chaleureuse hospitalité».
Nouakchott le 09 janvier 2013


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