Le président se porte bien … je ne suis pas médecin (Ould Boulkheir)   
01/11/2012

Le président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir a organisé en fin d’après-midi du 31octobre une conférence de presse dans son bureau au cours de laquelle il a déclaré que le président Aziz "se porte bien" . Le président de l’Assemblée qui venait de s’entretenir au téléphone durant «5 à 7 minutes»...



...avec le président de la République en convalescence en France depuis le 14 octobre , a  precisé qu’il ne pouvait s’exprimer sans avoir d’éléments lui permettant de le faire et qu’il a jugé utile  donc de parler aux Mauritaniens aprés les informations alarmistes et les rumeurs malveillantes.

 Connu pour son franc parler et sa spontanéité, M.  Ould Boulkheir  s’est emporté  à plusieurs reprises savonnant des  journalistes  et notamment,  après  une question relative à son alliance avec le président Aziz  et le choix du moment pour faire une déclaration rassurante sur son état de santé à la veille d’une manifestation prévue le 1 novembre par l’opposition  pour exiger le bulletin de santé du président Aziz  et chercher à savoir  qui dirige le pays en son absence.
"J’ai parlé avec le président de la République mercredi 31 octobre à 13h30 . Il m’a dit qu’il se porte bien et que sa santé s’améliore", a déclaré M. Ould Boulkheir.  « On me disait que le président est mort ou mourant. Ce que je dis n’est pas un bulletin de santé,  je ne suis pas médecin et je ne le prétends pas. Ceux qui veulent le  bulletin de santé du président peuvent toujours le demander. Moi je n’ai pas honte de mon alliance avec lui. C’est pour l’intérêt du pays que nous sommes alliés, justement contre les gens, que je peux nommer, et qui ne veulent pas de l’intérêt du pays . Aziz ne m’a pas donné ni  argent,  ni maisons ou postes  et je ne suis pas son acolyte  ou son espion» a encore indiqué le président Messaoud sur un ton emporté. 
« J’ai demandé a entrer en contact avec le président et c’est le  Premier ministre qui m’a dit  de téléphoner au standard de la présidence qui m’a mis en contact avec le président de la République. Je ne mens pas et je ne suis pas là pour les ragots  » a-t-il poursuivi en réponse  à une question  relative  aux circonstances dans lesquelles la communication avait été établie. Et de revenir à une question qui semble l’avoir piqué au vif : «Attendez, il faut que je revienne à Chenouf (directeur du site Tawary, ndlr). Quelle est cette opposition avec laquelle tu menaces ? Depuis quand es-tu opposant ? Personne de valable ne peut se tenir devant moi et parler d’opposition sans me  considérer parmi celle-ci. Qui s’est toujours opposé ici? L’opposition a toujours organisé des manifestations ces derniers temps et Messaoud ne s’est jamais senti obligé de parler de cela .Je m’en fous des manifestations et meetings de l’opposition et je m’en balance s’ils optent à prendre  les armes» a martelé Messaoud dans le style qu’on lui connait avant la transition de 2005 et durant l’ épisode de l’ex-FNDD (front anti-putsch) qui l’avait porté à la présidentielle de juillet 2009 dans laquelle il était  venu en seconde position après le président Aziz   .
A une question sur ses conclusions à l’issue de son entretien avec le président de la République M. Ould Boulkheir a répondu : « J’en ai conclu que le président va bien.  Sa voix n’a pas changé, il m’a dit que sa santé s’améliore. Je ne pouvais  voir son poids à travers le téléphone.  Les gens qui l’ont vu m’ont dit que son poids a baissé. Sa façon de parler que je connais n’est pas celle quand il était  dans toute sa grandeur (euala  jeulaltou).  Elle m’a semblé moins forte que d’habitude. Mais c’était bien Mohamed Ould Abdel Aziz. Je dis au Mauritaniens qu’il va bien et je lui souhaite le bien ».
A la question : «Est-ce qu’ à l’issue de cet entretien vous pouvez dire aux Mauritaniens que le président Aziz est en pleine possession de ses moyens  pour exercer ses fonctions de président de la République ?» le président Messaoud a répondu par une question :  «Est-ce que je suis qualifié pour cela ? Est-ce que je peux l’attester à travers une communication téléphonique ? Quel est le sens de votre question ?»
 Et d’ajouter : « Je ne suis pas un docteur. Je ne suis pas un spécialiste. Je ne suis pas un psychologue. Je ne suis expert en rien. J’ai parlé à un président qu’on me disait moribond . Beaucoup de gens ont dit que  si on ne téléphone pas au président de l’assemblée, cela veut dire que ce qui se raconte est faux. »
A une question sur la vacance du pouvoir,  le président de l’assemblée s’est également emporté : «Quelle vacance du pouvoir ? C’est vous qui le décrétez ? C’est pas parce que quelqu’un est absent qu’on décrète la vacance de son pouvoir. Je regrette. Je vous réponds plus.»
A une autre question sur le doute qui subsiste quant à  celui qui exerce le pouvoir en l’absence du président de la République  M. Ould Boulkeir  a indiqué : «Je fais partie de ce pouvoir. Je préside la plus  importante chambre du parlement ; si j’avais des doutes je n’aurais pas attendu que vous me posiez cette question ».
Sur sa volonté de  saisine du conseil constitutionnel qui lui a été imputé par des medias,  Messaoud a indiqué : «Les sites électroniques publient ce qu’ils veulent publier,  peut être qu’ils vont même dénaturer les propos que je viens de tenir dans cette conférence de presse.  Moi, je n’ai jamais dit que je vais saisir le conseil constitutionnel au sujet de la vacance du pouvoir et ceux qui sont venus me le demander savent la réponse que leur avais réservée.  Et de toutes les façons, la saisine du conseil constitutionnel pourra intervenir quand c’est nécessaire. Mais  la prière ne se fait pas avant l’heure. »
Le président Messaoud  a lancé un appel à la cohésion et à l’unité des Mauritaniens. Selon lui, la Mauritanie  traverse  une épreuve qui appelle de tous, majorité et opposition, plus d’unité et de cohésion, moins de querelles et de divisions, car la maturité des peuples se mesure -dit-il-  dans  leur attitude  face à l’épreuve.


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