|                      Des centaines de Mauritaniens ont manifesté vendredi 14 septembre à proximité de l’ambassade américaine à Nouakchott, pour condamner un film insultant l’islam et les musulmans. Les manifestants se sont dirigés, juste après la grande prière du vendredi, vers l’ambassade...    
					                       
                                        ...des Etats-Unis Ă  Nouakchott, pour fustiger l’attitude, "passive" ou "provocatrice" selon eux, du gouvernement amĂ©ricain. "ProtĂ©geons notre religion contre le blasphème", lançaient-ils. Aucun incident n’a Ă©tĂ© enregistrĂ©. Les manifestants sont restĂ©s Ă  plusieurs centaines de mètres des bâtiments de l’ambassade amĂ©ricaine, protĂ©gĂ©s par la police mauritanienne, avant de se disperser dans le calme. De piètre qualitĂ©, le film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© aux Etats-Unis par un salopard  sous le  pseudonyme de Sam Bacile dĂ©jĂ  condamnĂ© pour escroquerie, a qualifiĂ© l’islam de "cancer". Des manifestations contre ce film islamophobe se sont dĂ©roulĂ©es dans une vingtaine de pays du monde arabo-musulman vendredi, faisant au moins deux morts en Tunisie et un autre au Liban. Les ambassades amĂ©ricaines ont Ă©tĂ© attaquĂ©es notamment en Soudan et au YĂ©men. En Egypte, le nouveau prĂ©sident, Mohammed Morsi, issu des Frères musulmans, est intervenu Ă  la tĂ©lĂ©vision pour exhorter les musulmans Ă  ne pas s’en prendre aux ambassades. Il a dĂ©noncĂ© les violences qui se sont soldĂ©es par la mort de quatre AmĂ©ricains en Libye, dont l’ambassadeur, dans l’attaque du consulat Ă  Benghazi (est) mardi soir. Cette prise de position publique est apparue comme une tentative d’apaiser les tensions avec les Etats-Unis, après la relative absence de rĂ©action officielle et de la police aux violences de ces derniers jours. La contestation s’est cependant poursuivie au Caire, mais cette fois la police a rĂ©ussi Ă  maintenir la foule Ă  distance de l’ambassade des Etats-Unis, en tirant des gaz lacrymogènes et en dĂ©ployant des vĂ©hicules blindĂ©s sous les jets de pierre. Mohammed Morsi subit une forte pression des islamistes, et surtout des Frères musulmans, qui utilisent le film contre Mahomet pour renforcer leur poids politique. A Alexandrie, des dirigeants du Jihad ont appelĂ© Ă  tuer quiconque diffamerait le Prophète et exigĂ© que M. Morsi rompe les relations avec les Etats-Unis. Plusieurs centaines de personnes, se sont rassemblĂ©es place Tahrir au Caire, Ă©picentre du soulèvement populaire qui a mis fin Ă  29 ans de rĂ©gime autoritaire d’Hosni Moubarak en fĂ©vrier 2011. Ils ont dĂ©chirĂ© un drapeau amĂ©ricain en brandissant un drapeau islamiste noir. Un responsable salafiste a exhortĂ© les musulmans Ă  dĂ©fendre leur foi et leur prophète. Une bonne partie de la foule a rejoint les manifestants aux cris de "Nous te vengerons, notre prophète". Des rassemblements plus modestes et pacifiques ont eu lieu dans plusieurs pays comme l’IndonĂ©sie, la Malaisie, l’Inde, l’Afghanistan et le Pakistan. Les manifestations ont commencĂ© après la grande prière du vendredi, pendant laquelle de nombreux imams ont appelĂ© les fidèles Ă  dĂ©fendre leur foi, dĂ©nonçant le film amĂ©ricain "Innocence of Muslims" ("innocence des musulmans"), qui tourne en ridicule Mohamed, le prophète de l’islam (PSL). A Tunis, plusieurs milliers de manifestants se sont rĂ©unis près de l’ambassade des Etats-Unis et certains ont escaladĂ© le mur d’enceinte pour y planter brièvement un drapeau noir portant cette profession de foi: "Il n’y a de dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète". Des pierres ont volĂ© dans des accrochages avec la police, qui a tirĂ© en l’air et lancĂ© des gaz lacrymogènes. Un panache de fumĂ©e noire s’élevait au-dessus du bâtiment. Une Ă©cole amĂ©ricaine attenante a Ă©tĂ© incendiĂ©e. Quelques dizaines d’émeutiers ont pĂ©nĂ©trĂ© dans l’enceinte pour brĂ»ler des voitures avant d’être repoussĂ©s. L’agence de presse officielle TAP a fait Ă©tat d’au moins deux morts et 29 blessĂ©s selon le gouvernement. Au Soudan, des centaines de personnes poussĂ©es par l’influent cheikh Mohammed Jizouly, ont pris d’assaut la reprĂ©sentation allemande, qui a Ă©tĂ© partiellement incendiĂ©e, au prĂ©texte que des mosquĂ©es de Berlin auraient Ă©tĂ© profanĂ©es. La police a fait Ă©vacuer la foule en tirant des gaz lacrymogènes. La manifestation s’est alors dĂ©placĂ©e devant l’ambassade de Grande-Bretagne voisine, puis des milliers de personnes ont assiĂ©gĂ© l’ambassade des Etats-Unis, Ă  la sortie de Khartoum. La police a ouvert le feu pour les empĂŞcher de franchir le mur d’enceinte puis a tirĂ© des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, dĂ©clenchant une bousculade. Des tĂ©moins ont fait Ă©tat de trois personnes Ă  terre, peut-ĂŞtre mortes. Au Liban, alors que le pape venait d’entamer une visite de trois jours en appelant Ă  la paix dans la rĂ©gion, des Ă©meutiers ont brĂ»lĂ© deux fast-foods amĂ©ricains Ă  Tripoli (nord) et se sont battus avec la police, qui en a tuĂ© un. On dĂ©nombrait au moins 25 blessĂ©s. A Sanaa, environ 2.000 personnes ont Ă©tĂ© tenues Ă  distance de l’ambassade des Etats-Unis par les forces de sĂ©curitĂ© yĂ©mĂ©nites, qui ont tirĂ© des coups de semonce Ă  balles rĂ©elles et lancĂ© des gaz lacrymogènes. Une unitĂ© anti-terroriste des Marines FAST (Fleet Antiterrorism Security Team) est arrivĂ©e sur place vendredi. La veille, des centaines de personnes avaient pĂ©nĂ©trĂ© dans l’enceinte et brĂ»lĂ© le drapeau amĂ©ricain. La secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricaine, Hillary Clinton, a condamnĂ© le film liĂ© aux manifestations, le qualifiant d’"Ă©cĹ“urant". "Le gouvernement amĂ©ricain n’a absolument rien Ă  voir avec cette vidĂ©o. Nous rejetons absolument son contenu et son message", a-t-elle dit vendredi, après avoir soulignĂ© la veille que rien ne justifiait toutefois la violence. Le film amateur a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2011 par un certain Nakoula Basseley Nakoula, qui se prĂ©sente comme un copte vivant en Californie. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© pour escroquerie en 2010 et la justice amĂ©ricaine vĂ©rifie s’il a violĂ© les termes de sa mise Ă  l’épreuve. A Tripoli et Benghazi, en Libye, des centaines de personnes ont protestĂ© contre l’attaque du consulat et la mort de l’ambassadeur amĂ©ricain Ă  Benghazi. 
                      
                    
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