Le FNLA dit contrĂ´ler une partie de Tombouctou   
27/04/2012

Des combattants du Front national de libération de l’Azawad (FNLA), nouveau groupe armé formé par des Arabes du Mali, sont entrés vendredi dans la ville de Tombouctou (nord), contrôlée depuis le 1er avril par le groupe islamiste Ansar Dine.



"Environ cent véhicules chargés de combattants armés du FNLA sont venus aujourd’hui au quartier Sans Fil de Tombouctou (centre). Ils sont armés jusqu’aux dents", a déclaré une source sécuritaire malienne dans la ville, information confirmée par des témoins et un membre du FNLA.
Ce dernier, Ahmed Ould Mamoud, a déclaré que les combattants du FNLA sont entrés "avec plus de cent voitures à Tombouctou. Nous sommes venus défendre et protéger notre région, de Tombouctou à Taoudenit" (extrême-nord).
"Il sont en train de prendre le contrôle du bâtiment de la protection civile", a affirmé un témoin.
Le FNLA, qui affirme n’être ni sécessionniste ni islamiste comme les autres groupes qui se partageaient la ville jusqu’alors, avait pris jeudi le contrôle des entrées est et sud de Tombouctou.
Les entrées nord et ouest et d’autres quartiers étaient encore tenus par deux autres groupes armés, Ansar Dine (islamiste) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg indépendantiste).
Le FNLA, composé quasi-exclusivement d’Arabes, a annoncé sa création le 8 avril, en disant disposer de 500 hommes armés et du matériel militaire nécessaire "pour se battre".
Il a pour secrétaire général Mohamed Lamine Ould Sidatt, un élu de la région de Tombouctou, et son "état-major militaire" est commandé par un lieutenant-colonel de l’armée ayant fait défection, Housseine Khoulam.

Force ouest-africaine


Le FNLA s’est présenté comme laïc et a expliqué sa création par l’"abandon" de l’Azawad par l’Etat malien depuis des années.
Il assure aussi vouloir libérer cette région nord de l’emprise des mouvements qui s’en sont emparés il y a un mois, à la faveur du coup d’Etat militaire à Bamako: MNLA, islamistes armés - Ansar Dine et Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi) - et autres groupes criminels.
L’entrée du FNLA dans Tombouctou qui se partage le centre-ville avec Ansar Dine, sans qu’il n’y ait eu de combats, intervient au lendemain d’un sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a décidé du déploiement "immédiat" d’une force militaire régionale au Mali.
Pas question, pour le moment, d’envoyer des soldats combattre en plein désert du Nord malien. Le but est de "sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire" de Bamako, l’usage de la force contre les groupes du septentrion n’étant envisagé qu’en cas d’échec des négociations à venir.
Mais le caractère "immédiat" du déploiement de cette force, saluée par le front anti-junte et la France, est tout relatif.
"Aucune date n’a été arrêtée, les chefs d’état-major doivent se réunir encore", a indiqué à l’AFP une source militaire du Burkina Faso, pays qui conduit la médiation ouest-africaine dans la crise malienne. Des discussions sont en cours pour définir "les effectifs et les pays qui vont contribuer".
Les organes de transition à Bamako ont été mis en place après le retrait des militaires qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT).
L’entrée du FNLA à Tombouctou coïncide avec la tenue à Gao (nord-est) d’une rencontre entre les différents groupes armés, des notables et des religieux du nord du Mali.
Pour Tiéblé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères, la porte du dialogue doit rester ouverte, "mais la Cédéao et la communauté internationale doivent, si cela s’avère nécessaire, intervenir militairement pour ne pas laisser le Mali devenir un sanctuaire du banditisme international et le siège des plus grandes organisations criminelles".
BAMAKO, 27 avr 2012 (AFP) - Le Mali, théâtre dans le passé de plusieurs rébellions touareg, est confronté depuis mi-janvier à une nouvelle offensive de rebelles touareg, qui contrôlent, aux côtés de groupes islamistes, tout le Nord.
Le Mali est engagé officiellement dans une transition depuis que les putschistes qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT) ont accepté le 6 avril de rétablir l’ordre constitutionnel.

Les troubles dans le Nord depuis début 2012

JANVIER 2012
- 17-18: Attaques de rebelles touareg contre Ménaka, Aguelhok et Tessalit (nord-est), les premières de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion en 2009. Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), né fin 2011, et d’autres rebelles, dont des hommes armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, renversé en 2011.
- 24: Le gouvernement affirme que des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles touareg ont attaqué ensemble Aguelhok.

FEVRIER
- 1er: Les rebelles touareg entrent dans Ménaka après le départ d’un détachement de l’armée.
- 8: La rébellion affirme avoir pris Tinzawaten (nord-est), frontalière avec l’Algérie.
- 24: Le MNLA dément tout lien avec Aqmi.

MARS
- 11: Les rebelles prennent un camp militaire Ă  Tessalit.
- 15: Le président Touré accuse le MNLA de "crimes de guerre" à Aguelhok et confirme que "l’implication d’Aqmi est importante, tout comme celle du groupe (islamiste) Ansar Dine".
- 20: Ansar Dine affirme contrĂ´ler Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok.
- 22: Une junte renverse le régime d’ATT, l’accusant d’incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes.
- 30: Ansar Dine, appuyé par le MNLA et des éléments d’Aqmi, s’empare de Kidal (nord-est).
- 31: Les rebelles prennent Gao, qui abritait l’état-major régional de l’armée.

AVRIL
- 1er: Le MNLA s’empare de Tombouctou, dernière ville du Nord encore sous contrôle gouvernemental. Le 2, Ansar Dine prend Tombouctou et en chasse le MNLA.
- 6: Le MNLA proclame "l’indépendance de l’Azawad". "Accord-cadre" junte/Cédéao prévoyant notamment le transfert du pouvoir aux civils.
- 8: Création d’un nouveau groupe armé, le Front de libération nationale de l’Azawad (FLNA), qui affirme n’être ni sécessioniste ni islamiste.
Un groupe dissident d’Aqmi, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), revendique le rapt de sept diplomates algériens à Gao.
- 9: Au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram figurent parmi les islamistes à Gao (sources concordantes).
- 12: Dioncounda Traoré est investi président et menace d’une "guerre totale et implacable" les rebelles et groupes armés dans le Nord. Rapports sur de "graves violations de droits de l’Homme" dans le Nord (ONU).
- 20: Le nouveau Premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra prêt à négocier avec les groupes armés dans le Nord, mais exclut toute discussion "avec le couteau sous la gorge".
- 26: L’Afrique de l’Ouest décide l’envoi de forces militaires. La période de transition est fixée à 12 mois.
- 27: Le FNLA est entré à Tombouctou dont il a pris la veille le contrôle de deux entrées (sources concordantes).

 


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés