L’armée bissau-guinéenne a affirmé le 13 Avril avoir voulu dénoncer un "accord militaire secret" conclu selon elle par le pouvoir, lors de son coup d’Etat mené la veille au soir."Nous avons découvert l’existence d’un accord militaire secret, signé à la fois...
...par le Premier ministre Carlos Gomes Junior et le président intérimaire Raimundo Pereira, le gouvernement de Guinée-bissau et celui d’Angola", indique un communiqué de l’état-major . "Cet accord vise à légitimer la présence de troupes étrangères, en l’occurrence la mission militaire angolaise (Missang) en Guinée-Bissau, dans un souci de protéger le gouvernement en cas de crise", ajoute les putschistes. Ce communiqué laconique ne précise pas qui, selon l’état-major, détenait le pouvoir aprés le putsch à Bissau, alors que Carlos Gomes Junior et Raimundo Pereira restent introuvables. Présente depuis 2011, la mission militaire angolaise est une pomme de discorde entre le gouvernement et l’armée de Guinée Bissau, les militaires soupçonnant les autorités de dissimuler le renforcement de cette mission ces derniers mois dans le but d’entretenir une force à sa disposition en cas de crise. Lors d’une visite lundi à Bissau, le chef de la diplomatie angolaise, Georges Chicoty, avait annoncé le prochain retrait de la force. Ses effectifs n’ont jamais été communiqués officiellement mais la Missang compte au moins 200 éléments, selon des sources concordantes. Pays très instable d’Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau est de nouveau secouée par un coup d’Etat, marquée par l’attaque de la résidence de M. Gomes et le bouclage de la capitale. Ces troubles interviennent à la suite d’un appel de l’opposition au boycott du second tour du scrutin présidentiel en raison de la fraude dénoncée lors du premier tour. L’ex-président Kumba Yala et quatre autres candidats de l’opposition (Manuel Serifo Nhamadjo, Henrique Rosa, Serifo Baldé et Afonso Téest) ont réfuté, dimanche dernier, la décision de la Cour suprême validant les résultats du premier tour et appelé au boycott du second tour. Les résultats du premier tour placent en tête l’ex-Premier ministre Gomes Junior avec 48,97 pc des voix, suivi par le challenge du second tour, Kumba Yala avec 23, 26 pc des suffrages.
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