Nema : Un atelier au profit des Mouslihs    
27/02/2012

L’hĂ´tel de ville de NEMA a abritĂ© ce 25 fĂ©vrier 2012, un atelier de formation au profit des mouslihs (mĂ©diateurs) et des prĂ©sidents des tribunaux des diffĂ©rentes moughataas du Hodh Charghi. OrganisĂ©e sous le signe du renforcement...



...des capacitĂ©s de la justice de proximitĂ©, cette activitĂ©, est rĂ©alisĂ©e par le Ministère de la Justice en collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), dans le cadre des prioritĂ©s du Programme de PrĂ©vention des Conflits et de Renforcement de la CohĂ©sion Sociale, dĂ©finies conjointement par le gouvernement et le système des Nations-Unies, a travers quatre agences (UNDP,UNFPA,UNICEF,ONUDC) et financĂ©es par le Fonds Espagnol l’atteinte des objectifs du millĂ©naire pour le DĂ©veloppement.

La cĂ©rĂ©monie d’ouverture Ă  laquelle ont participĂ© les autoritĂ©s administratives, municipales et le procureur de la Republique, au niveau de la Wilaya, a Ă©tĂ© marquĂ©e par l’allocution du reprĂ©sentant du Ministere de la Justice, le mot d’ouverture du Wali moucaid et la prĂ©sention du Programme de Prevention des Conflits et de Renforcement de la CohĂ©sion Sociale (PPCRCS), par le reprĂ©sentant de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
Trois jours durant, les participant suivront des exposĂ©s/dĂ©bats portant sur les sources et types de conflits en Mauritanie, les modes de rĂ©solution des conflits, le role des Mediateurs, les mesures civiles et pĂ©nales de rĂ©glement des differents, les techniques de communication et de nĂ©gociation.

La Mauritanie recele de réels potentiels structurels et conjoncturels qui nourrissent l’instabilité. La gestion et la prévention des conflits, interpelle au premier chef l’Etat qui doit garantir à tous, l’ égalite devant la loi et une justice saine et équitable.

La rĂ©ponse de l’Etat a Ă©tĂ© progressive et qualitative et permis de situer la Mauritanie dans une bonne moyenne (1 magistrat pour dix mille habitants contre un magistrat pour cinq mille habitants, selon les normes des Nations-Unies ).

Toutefois, l’accĂ©s au droit et Ă  la justice demeurent encore, des dĂ©fis majeurs pour les populations pauvres.
Sur ce terrain, les autorités judiciaires, ont tant bien que mal, apporté des réponses qui ont contribué a améliorer la situation.
En effet, la Mauritanie a adoptĂ©, Ă  l’instar des pays les plus avancĂ©s dans ce domaine, un système d’aide juridique qui couvre Ă  la fois l’aide juridictionnelle et l’aide Ă  l’accès au droit mais qui gagnerait Ă  ĂŞtre operationnalisĂ©.
De mĂŞme, dans le but de rapprocher la Justice des populations, les tribunaux des moughataa (communes) assurent un rĂ´le de justice de proximitĂ© grâce Ă  leur prĂ©sence dans chaque commune.

Cette mission était cependant limitée par le seuil de compétence très bas et l’exclusion des affaires correctionnelles de leur ressort.

La récente réforme du Code de procédure civile, commerciale et administraive prévoit une amélioration de la situation. Elle prévoit également que le Tribunal de Moughataa peut être saisi par simple requête orale du demandeur, enregistrée au Greffe et signée par le demandeur ou celui-ci appose son empreinte digitale, s’il ne peut pas signer, ce qui simplifie considérablement les procédures de saisine pour les personnes démunies.
La réforme prévoit également la compétence du Tribunal de moughataa en matière pénale pour ce qui est des contraventions de simple police.

La réforme prévoit enfin que le président du Tribunal peut valider les règlement amiables ou compromis, dont les objets relèvent de sa compétence et qui auront été réalisés par des conciliateurs en dehors de toute procédure judiciaire.

Les conciliateurs ou Mouslih ont pour mission d’assister les personnes qui dĂ©sirent rĂ©gler Ă  l’amiable leurs diffĂ©rends et de faire valider le règlement amiable par la juridiction compĂ©tente, qui lui donne force exĂ©cutoire.

L’ordonnance portant réforme du CPCCA, prévoit que le statut et les compétences des conciliateurs seront déterminés par décret.

En attendant la mise en place de ce décret, le règlement amiable des différents reste valable et peut être validé auprès des juridictions compétentes, ce qui offre une possibilité peu onéreuse d’accès à la justice, dont les personnes démunies sont rarement informées.

C’est ainsi dire que, l’organisation de cet atelier qui a vocation Ă  renforcer les capacitĂ©s des mouslihs, des professionnels de la justice, en matière de techniques de conciliation et de prĂ©vention des conflits liĂ©s Ă  l’accès aux ressources, au Code du statut personnel, au droit foncier et aux droits humains en gĂ©nĂ©ral, vient Ă  point nommĂ© car, « les juridictions de proximitĂ© Â» sont submergĂ©es par les litiges et manquent de moyens techniques et humains pour remplir pleinement leurs rĂ´les.

 


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