Des manifestants ont été blessés lundi 28 novembre à Nouakchott dans la dispersion par la police d’une manifestation qui réunissait des centaines de Noirs mauritaniens protestant contre un recensement de la population qu’ils jugent raciste, selon leur porte-parole.
"Un blessé grave se trouve à l’hôpital, un second aux mains de la police et d’autres éparpillés dans la ville" où protestaient les manifestants affiliés au mouvement "Touche Pas à ma Nationalité" (TPMN) en pointe de la contestation contre le recensement depuis plusieurs mois, a affirmé à l’AFP le porte-parole, Birane Abdoul Wane.
Les protestataires devaient marcher vers la présidence pour "exprimer directement au président de la République ou à son délégué notre revendication sur le recensement et notre opposition à l’impunité concernant les responsables de l’assassinat de 28 soldats négro-africains tués" sous le régime du président Maaouiya Ould Taya (1984-2005), a expliqué M. Wane.
Quelque 200 militants de droits de l’Homme, de partis politiques et des ayants droit des victimes ont quitté Nouakchott dimanche pour organiser lundi une "cérémonie du souvenir" de ces soldats à Inal (nord) où ils ont été tués.
Le mouvement TPMN anime depuis quelques mois une série de manifestations contre le recensement à Nouakchott et dans le sud du pays, zones comptant beaucoup de Mauritaniens noirs. La dispersion violente d’une de ces manifestations a fait un mort en septembre à Maghama (sud).
"Touche Pas à ma Nationalité" réclame l’arrêt du recensement, le jugeant "raciste" et "discriminatoire". Le gouvernement affirme qu’il n’entend pas arrêter l’opération visant, selon lui, uniquement à instaurer "un système d’état civil biométrique moderne et fiable".
Cependant, selon des sources officielles, certaines "améliorations" auraient été apportées pour en faciliter l’accès à tous.
Les Noirs de Mauritanie dénoncent le recensement, affirmant craindre une remise en question de leur nationalité qu’ils doivent prouver par des pièces d’identité souvent impossibles à réunir, selon les ONG.(Afp)
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