En cette fin d’année 2011, marquée par des défis majeurs et par de profondes transformations, les performances de certains de nos ministres sont diluées dans la carence d’un gouvernement qui tend, de plus en plus, vers son seuil d’incompétence.
Cet anachronique, qui est le propre de toutes les équipes choisies en dehors de critères objectifs d’appréciation, nous a amené à dresser un tableau de notation des ministres et assimilés qui, nous l’espérons, éclairera le remaniement qui doit forcément couronner le dialogue national.
En hausse :
Le Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf Un technocrate qui a mis ses compétences, son sérieux et son flair play au service de deux objectifs d’autant plus stratégique pour la Mauritanie post-transition, qu’ils sont vitaux pour l’ancrage du régime naissant du Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Il s’agit bien évidement d’une dynamique gouvernementale mesurable à l’aune de résultat concrets et d’une synergie économique entre le public, le privé et les investisseurs étrangers.
Le ministre secrétaire général de la Présidence Monsieur Sy Adama, un cadre compétent qui a l’avantage d’être sympathique et peu ou pas marqué par les périodes du pillage auxquelles le pays a été soumis dans l’impunité la plus insolente. Méritant et de profil en parfaite adéquation avec les besoins de l’heure, l’homme sera probablement plus utile au CSA ou au Développement rural ou encore aux Droits de l’Homme compte-tenu de son passé au projet Assaba.
Le ministre d’Etat à l’Education nationale, à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche Scientifique, Monsieur Ahmed Ould Bahia est un homme de confiance qui semble avoir mérité par son efficacité, sa discrétion et sa rigueur d’être à la fois le représentant du Président de la République dans le dialogue national et en charge d’un super ministère vital pour la nation et de portée stratégique pour le régime en place.
Le ministre de la Défense nationale, Ahmedou Ould Idey OuId Mohamed Radhi Evoluant dans un domaine aussi technique et complexe que celui de la Défense, l’homme a su imprimer son rythme et son propre cachet au département en charge de la grande muette. La dextérité et la bonne éducation du ministre semblent avoir mis à l’abri des intempéries politiques et conjoncturelles un département qui ne s’accommode que très modestement de la mauvaise gestion.
Le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Monsieur Mohamed Ould Boilil Un cadre rompu aux techniques de l’administration dont il est l’un des produits les plus authentiques. Après avoir géré avec brio les dimensions les plus sensibles de l’entrée en politique du président Mohamed Ould Abdel Aziz, Ould Boilil n’aura très certainement aucune difficulté d’asseoir, dans leur contenu institutionnel, les réformes engagées par ce dernier.
Le ministre des Affaires Economiques et de Développement, Monsieur Sidi Ould Tah Certains ont longuement reprochés au ministre l’absence d’études de projets en avançant comme arguments l’incapacité du pays d’absorber les lignes de crédits arrachés difficilement malgré la réticence des bailleurs de fonds. Mais à y voir de plus près, l’homme semble agir en parfaite harmonie avec la vision du Président Aziz qui a, d’emblée, inversé les tendances de la dynamique de développement en prouvant que le pays a suffisamment de ressources pour ne pas être l’otage de la coopération étrangère.
Le ministre des Finances, Monsieur Thiam Diombar Un cadre propre et compétent qui a su donner toute l’étendue de son savoir faire à une fulgurante ascension jusqu’à la sans faille. Ayant gravit tous les échelons du ministère des Finances avant de la diriger d’une main de maître qui concilie rigueur, technicité et discernement, Thiam Diombar est en train de donner aux finances publiques mauritaniennes cette intangibilité du respect qui a propulsé, en leur donnant une longueur d’avance, tous les pays développés.
Le ministre de la Santé, Monsieur Bâ Houseinou Un ministre qui maîtrise ses dossiers et qui surprend par sa force au travail. Ayant hérité d’un ministère tentaculaire et qui, il y a quelques mois, n’était pas au plus haut de sa forme, Bâ Housseinou est en train de démontrer que ses compétences ne se limitent pas à son secteur de prédilection ; les nouvelles technologies. L’homme dont on dit qu’il donne un visage humain à un ministère réputé pour l’effroi perceptible à sa seule évocation offre de sérieux gages quant à la réalisation du programme électoral du président Aziz.
Le ministre de l’Equipement et des Transports, Monsieur Yahya Ould Hademine En produit authentique de la SNIM dont il a dirigé les principales filières, SAFA et ATTM, l’homme semble se mouvoir avec aisance dans le secteur de l’Equipement. A juger du rythme de réalisation des infrastructures par lesquelles le président Aziz s’est nettement distingué, Ould Hademine trouve matière à affirmer ses talents tout comme à justifier la confiance dont il est l’objet.
Le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Maître Hamdy Ould Mahjoub est ce qu’on peut appeler un avocat modèle, loin des corporatismes mafieux de la profession. En tant que ministre, l’homme s’est distingué par le sérieux et par une attitude qui stimule la mise en place des réformes dont, ironie du sort, la conséquence est la suppression pure et simple de son département.
La ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Madame Cissé Mint Boide dirige d’une main de fer dans un grand de velours, un département à la fois sensible et difficile à diriger. La tâche est difficile et Mint Boide, qui a de qui tenir en matière d’endurance (fille d’un officier supérieur), s’y perd et s’y retrouve suivant que les relations avec les entités dont elle a la charge sont bonnes ou mauvaises.
Le ministre délégué auprès du premier ministre chargé de l’Environnement et du développement durable, Monsieur Amédi Camara offre un profil en parfaite adéquation avec celui du poste.
Un jeune cadre technocrate et peu versé dans les pratiques sociales en contradiction avec l’émancipation et la libération des énergies individuelles et collectives des populations visées par l’action de son département. Depuis sa nomination, une lutte acharnée est livrée aux sphères traditionnellement peu respectueuses de l’environnement, notamment les corporations du charbon de bois.
Le ministre délégué auprès du ministre d’Etat à l’Education chargé de l’emploi, de la formation professionnelle et des technologies nouvelles, Monsieur Mohamed Ould Khouna a réussi à mettre en marche le lourd processus de l’emploi qui constituait jusqu’à là le talon d’Achille de l’Etat mauritanien. Sous son impulsion, les recrutements, notamment dans le secteur minier, se sont accélérés et les technologies nouvelles connaissent un essor fulgurant après les périodes noires de Magnana Sow Deina et de Nany Ould Chrougha.
Le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’action humanitaire et à la société civile, Monsieur Mohamed Abdellahi Ould Khattra a réussi sur deux fronts : l’arrêt de l’hémorragie financière chronique dont souffrait le commissariat et la relance des dossiers sensibles restés en suspense sous l’ancien commissaire. Sa position de leader politique de Tintane au même titre que Moustapha Ould Abdalla de Mauripost et de Ahmede Ould Jeilany, fait de lui un contre poids précieux pour contrer la montée en puissance locale des islamistes stimulés par des financements occultes.
Le Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Monsieur Mohamed Ould Ahmedou, pour avoir été à l’origine de l’observation de la pauvreté au sein du CSA, et compte tenu de sa haute moralité est la personne la plus indiquée pour assurer l’exécution du programme conçu pour faire face au déficit pluviométrique de l’année en cours. Une mention spéciale est faite au chargé de mission à la présidence de la République, monsieur Abdallahi Ould Ahmed Damou. Un serviteur de l’Etat qui a su concilier la fidélité au président Aziz, la fidélité à sa fonction et la fidélité à l’Etat. Les populations du triangle de la pauvreté auxquelles l’espoir a été rendu par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, se rappelleront encore longtemps de l’époque où Ould Ahmed Damou était en charge de la Sécurité Alimentaire.
En baisse :
Le directeur du Cabinet du premier ministre, Monsieur Aliyine Ould Issa Ayant fourbit ses armes dans le domaine des forages, ce dircab en herbe ne cesse de multiplier les scandales. Sa dernière sortie en date est celle où il médit entre le général Meguet et Zeini Ould Ahmed hadi, prétendant que le premier aurait vivement recommandé que le second soit mis en prison. Ce dircab, homme d’affaires qui n’a eu aucun problème de poser une caution de 45 millions pour ouvrir son agence de voyage, ne sait probablement pas que Zeini est l’un des hommes les plus populaires du Brakna et qu’il faut bien plus qu’une médisance sans crédibilité pour l’enfoncer.
Le ministre de la Justice, Monsieur Abidine Ould ElKheir, sous lui, la justice s’est dégradée et les grandes réformes sont restées lettre morte. La carence du ministre a été dénudée par les colles des parlementaires et par la compétence de certains magistrats dont Seyid Ould Ghailani.
Le ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Hamady Ould hamady L’incompétence de ce ministre est telle qu’il s’est fait tabasser par un de ses subordonnés en Tunisie. Une carence qui se passe de commentaire sauf pour dire qu’il doit rendre le tablier.
Le ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel, Monsieur Ahmed Ould Neini Un Faghih ministre ou un ministre Faghih, toujours est-il que son mandat est marqué par des scandales dont celui qui fait à l’origine du limogeage de Iamam Cheikh. L’échec du dialogue avec les salafistes, et ses sorties régionales pour perturber les tournois du tir à la cible, sont autant de facteurs qui démontrent que ce ministre doit profiter d’une retraite anticipée.
Le ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme, Monsieur Bamba Ould Daramane La nullité de ce ministre est à l’image du tourisme dans le pays. La récession qui se conjugue à la crise structurelle.
Le ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Monsieur Aghdhafna Ould Eyih Heureusement pour ce ministre bricoleur que Cheikh Ould baye existe.
Le ministre de l’habitat, de l’urbanisme et l’Aménagement du territoire, Monsieur Ismael Ould Bedde n’a de soucis que pour son CV dans lequel, la transcription de " ancien ministre " fait foi d’une compétence qu’il revendique à dont bout de champ.
Le ministre du Développement Rural, Monsieur Brahim Ould M’Bareck antithèse de l’auto-suffisance alimentaire.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Monsieur Mohamed Lemine Ould Aboye, autant mourir de soif et d’insalubrité.
Le Secrétaire général du Gouvernement, Monsieur Bâ Ousmane, un vizir avec le panache en moins. Juste assez de charisme pour alimenter les intrigues de la primature.
Source : Journal Houmoum Ennass
Cet article est produit par le journal "Houmoum-ennass" qui a sollicité sa publication sur Tahalil. Il n’engage donc que sa source.
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