Une centaine de manifestants du mouvement «Touche pas à ma nationalité» a organisé ce samedi 17 septembre 2011, une marche de protestation contre l’opération d’enrôlement des populations qu’ils considèrent « discriminatoire ». Le cortège des marcheurs...
...a démarré sa marche non loin de la Polyclinique pour être dispersé à quelques encablures de l’hôtel Mercure où la politique anti-émeute l’attendait de pied ferme.
Ils sont une centaine de manifestants à braver la chaleur et le barrage de la police anti-émeute le samedi 17 septembre 2011. C’est vers 11h 30 que le rassemblement des jeunes négro-mauritaniens pour l’essentiel, a déclenché sa marche de protestation contre « le recensement discriminatoire ». D’abord, c’est le directeur régional de la sûreté de descendre sur les lieux pour dissuader les jeunes négro-mauritaniens de marcher. Mieux, il a informé aux jeunes de l’arriver du ministre de l’intérieur et sa délégation pour les rencontrer au centre «Dar El Kitaab » de la Médina 3. Ces arguments n’ont pas convaincu les marcheurs qui voulaient coûte que coûte passer à l’action. « Nous voulons rencontrer le Président Aziz ou rien » indiquent les responsables des jeunes négro-mauritaniens plus que déterminés à en découdre avec les policiers venus les menacer. « Nous n’offensons pas, nous n’attaquons pas, ni ne brutalisons personne. Notre problème, c’est la discrimination constatée dans l’enrôlement des populations. On ne peut pas nous enlever notre nationalité », s’insurge l’un des responsables dans la foule. Les jeunes qui scandaient des slogans comme « stop au recensement discriminatoire », « stop aux injustices », « nous réclamons les mêmes droits » ou encore « stop au favoritisme » demandent au Président Aziz de ne « pas toucher à la nationalité des dignes fils du pays ». Le cortège qui s’est ébranlé de la polyclinique en longeant la grande avenue du marché de la capitale jusqu’au carrefour BMD, a été stoppé par les éléments de la police anti-émeute qui ont réussi à disperser la foule à coups de gaz lacrymogènes et des matraque. Les échauffourées ont duré une trentaine de minutes avant que la manifestation trouve l’accalmie. Dans le feu de l’action, 11 personnes ont été arrêtées dont le responsable des jeunes du mouvement, Abdoul Birane Wane et Diakité Abdoulaye, ex-SG du parti Tawassoul qui suivant la foule des marcheurs. Notre confrère Camara Seydi Moussa a été également tabassé par la police. Son téléphone Black Bery endommagé par le coup de matraque d’un policier qui n’arrivait pas à distinguer les journalistes des manifestants. Aux dernières nouvelles, on apprend qu’un manifestant a été transporté aux urgences de l’hôpital national suite à des coups de matraques et autres effets de gaz lacrymogène. Jusqu’ici, les manifestants arrêtés sont dans les locaux de la direction régionale de la sûreté où ils sont en train d’être entendu. Une source proche nous informe que le directeur de la sûreté leur aurait demandé de constituer une délégation pour rencontrer le ministre de l’intérieur. Ce qu’ils auraient catégoriquement refusé en exigeant toujours la rencontre avec le Président Aziz. Compte rendu Ibou Badiane
Liste des personnes arrêtées :
1-Mamadou Mbaye 2-Wellé Harouna 3-Demba Sy 4-Abdoul Aziz Kane 5-Yahya Diallo 6-Djirbil Diallo (notre confrere de Taqadoumy) 7-Yacoub Bâ 8-Diakité Abdoulaye ex-SG de Tawassoul) 9-Abdoul Birane Wane (chef de file du mouvement) 10-Dahaba Diagana 11-Camara Mamadou
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