Conférence de Paris : L’AfSud boude, l’Algérie prête à reconnaitre le Cnt   
01/09/2011

L’Afrique du Sud est "mécontente" de l’intervention militaire de l’Otan en Libye et n’assistera pas à la conférence de Paris consacrée à la « reconstruction Â» de ce pays , a annoncé le président sud-africain Jacob Zuma. "Nous sommes mécontents de la façon dont la...



...résolution 1973 de l’ONU a été interprétée pour mener des frappes aériennes en Libye Â», a déclaré M. Zuma lors d’une visite d’Etat en Norvège, interrogé sur les raisons pour lesquelles Pretoria a décliné l’invitation à la conférence de Paris. "Plutôt que d’avoir les rênes confiées à l’ONU ou même à l’Otan, on a eu des pays et trop de gens qui ont pris les commandes.

Cela a contribué à marginaliser les gens vraiment importants", a-t-il dit, lors d’un point de presse. A quelques heures d’une conférence internationale à Paris sous l’égide de la France et de la Grande-Bretagne, fers de lance des frappes aériennes, M. Zuma a répété que le processus de reconstruction et de réconciliation en Libye devait être conduit dans le cadre de l’ONU et de l’Union Africaine (UA).

"Ce processus ne doit pas être soustrait à l’ONU. C’est un processus onusien et l’ONU doit le diriger. Et c’est l’ONU qu’il faut soutenir, de même que l’UA" dont la Libye est membre, a-t-il dit. En mars, l’Afrique du Sud, membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avait voté en faveur de la résolution en 1973 mais Pretoria estime depuis que sa mise en oeuvre a trahi l’esprit du texte.

 "Si des mesures militaires devaient être utilisées, c’était pour aider à protéger les populations qui, d’après ce qu’on avait compris, auraient été tuées", a estimé M. Zuma.

"Mais au lieu de protéger, ça a été les bombardements, la couverture (aérienne) permettant à l’autre groupe (les rebelles, ndlr) d’avancer", a-t-il ajouté. Dans le cadre de l’UA, l’Afrique du Sud, qui refuse toujours de reconnaître le Conseil national de transition (CNT), a tenté une vaine médiation entre le régime de Mouammar Kadhafi et les rebelles.

La Norvège, de son côté, a participé aux frappes aériennes en Libye et sera représentée à la conférence de Paris par son Premier ministre Jens Stoltenberg.
L’Algérie a cherché jeudi 1er septembre à sortir progressivement de ses ambiguïtés sur la Libye, en assurant à l’occasion d’une conférence de Paris qu’elle est prête à reconnaître les autorités de transition libyennes et en excluant d’accueillir Mouammar Kadhafi. Convié par le président français Nicolas Sarkozy à la conférence internationale des "amis de la Libye", le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a amorcé le ralliement d’Alger à la majorité de la communauté internationale.

Le Conseil national de transition (CNT) libyen "annonce un nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays", a noté le ministre.

"Lorsqu’il l’aura fait, nous le reconnaîtrons", a-t-il déclaré sur la radio française Europe 1, à quelques heures de l’ouverture de cette conférence au palais de l’Elysée. Affichant une "stricte neutralité" dans le conflit libyen , elle s’est surtout attirée l’accusation de soutien à Kadhafi et donné un sentiment d’isolement croissant face à l’élan créé par les révolutions arabes. Alger "a eu dans toute cette affaire une attitude ambiguë, c’est le moins que l’on puisse dire", a relevé jeudi le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. Mourad Medelci a déclaré qu’il s’était déjà entretenu au téléphone avec le numéro deux du CNT Mahmoud Jibril et qu’un entretien avec son président, Moustapha Abdeljalil, était prévu en marge de la conférence de Paris.

 "Le CNT est porteur des volontés d’émancipation et de plus grande liberté du peuple libyen", a estimé Mourad Medelci, affirmant que l’Algérie avait été surtout gênée par l’intervention militaire étrangère, conduite par la France et la Grande-Bretagne, qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi.

"Si nous avons eu un problème avec la façon dont la question a été traitée, ce problème est essentiellement lié au fait que nous sommes chatouilleux sur la question de souveraineté", a-t-il expliqué. Le chef de la diplomatie algérienne a fait ces ouvertures vis-à-vis de la rébellion libyenne au moment où un autre pays clé, la Russie, annonçait qu’elle reconnaissait à son tour le CNT.

Le ministre algérien a de nouveau démenti que le territoire algérien ait pu servir de passage à une aide militaire pour le dirigeant libyen et justifié l’accueil d’une partie de sa famille par des motifs purement humanitaires.

L’Algérie a accueilli en début de semaine trois enfants de Mouammar Kadhafi -Aïcha, qui a accouché d’une petite fille en terre algérienne, Mohammed et Hannibal- ainsi que de Safia, la seconde épouse du leader déchu. Mais Mourad Medelci a assuré qu’il n’était pas question d’offrir l’asile à l’ancien guide libyen. "L’Algérie ne prendra pas partie pour Kadhafi", a insisté le ministre.

"Jamais, l’hypothèse n’a été examinée chez nous que M. Kadhafi pourrait venir frapper à notre porte", a-t-il ajouté.

 Selon le quotidien algérien El-Watan, Mouammar Kadhafi aurait tenté de négocier avec les autorités algériennes d’entrer en Algérie à partir de la ville libyenne frontalière de Ghadames où il se trouverait avec sa famille.

Citant des sources proches de la présidence algérienne, le journal francophone écrit que l’ex-homme fort libyen aurait "tenté de joindre au téléphone le président Abdelaziz Bouteflika qui a refusé de prendre la communication".(Afp)

 


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