Prison requise contre des anti-esclavagistes   
17/08/2011

Le parquet de Nouakchott a requis mercredi 17 aout entre deux et trois ans de prison contre neuf militants de l’organisation anti-esclavagiste mauritanienne IRA accusés notamment de "rébellion", a constaté un journaliste de l’AFP au premier jour de leur procès



Les neuf membres de l’Initiative pour la résurgence abolitionniste (IRA) avaient été inculpés le 9 août de "rébellion et "regroupement interdit portant atteinte à l’ordre public" pour avoir organisé un sit-in de dénonciation d’un cas d’esclavage sur mineure devant un commissariat de Nouakchott.

 Les prĂ©venus, qui sont en dĂ©tention, ont comparu mercredi devant la Cour criminelle de Nouakchott. Aucune indication n’était disponible sur la durĂ©e de leur procès. Le parquet a demandĂ© contre huit d’entre eux une peine de deux ans de prison. Contre le neuvième, accusĂ© d’agression contre un officier de police "dans l’exercice de ses fonctions", il a requis une peine de trois ans de prison. De leur cĂ´tĂ©, les avocats de la dĂ©fense ont exigĂ© la remise en libertĂ© pure et simple de leurs clients, estimant que ces derniers "n’ont fait qu’aider Ă  la mise en application de la loi en dĂ©nonçant un cas d’esclavage sur une mineure". "Nos clients devaient, au contraire, ĂŞtre encouragĂ©s pour avoir permis la dĂ©couverte de ce crime", a dit un des dĂ©fenseurs, Me Mohamed Ould Bilal. Les accusĂ©s avaient Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s le 4 aoĂ»t au cours d’un sit-in destinĂ© Ă  protester contre un cas d’esclavage sur une mineure de 10 ans. Selon l’IRA, ils entendaient empĂŞcher la remise en libertĂ© d’une prĂ©sumĂ©e esclavagiste inculpĂ©e et placĂ©e sous contrĂ´le judiciaire par un juge d’instruction. Ils rĂ©clamaient aussi justice pour la victime supposĂ©e, qui n’a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©e par la police. D’après le prĂ©sident de l’IRA, Birame Ould Abeid, la mineure a Ă©tĂ© "cachĂ©e par ses bourreaux". Des cas d’esclavage sont de plus en plus dĂ©noncĂ©s en Mauritanie oĂą cette pratique est interdite depuis 1981. Une loi adoptĂ©e en 2007 criminalise l’esclavage dont les auteurs sont passibles de dix ans de prison ferme.

 


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