Des militants de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (Ira non reconnue, mais tolérée) ont été dispersés de force avec usage de matraques et de lacrymogènes, la soirée du 4 aout devant le commissariat de police des mineurs à Nouakchott
Plusieurs activistes dont Biram Ould Dah président de l’Ira ainsi que son épouse Mme Mint Ahmed ont été blessés lors de cette répression et évacués pour soins vers une clinique privée.
Quelques autres activistes ont également été arrêtés par la police.
Les militants de l’IRA étaient en sit-in devant le commissariat des mineurs depuis l’interpellation le 2 aout de Mme Leila Mint Saibout accusée par l’Ira de pratiques esclavagistes sur une mineure de 10 ans, introuvable quand la police avait interpellé la présumée esclavagiste.
Les parents de cette dernière étaient venus protester la soirée du 3 aout devant le commissariat des mineurs contre son interpellation et exiger sa libération.
Ils se sont affrontés à l’occasion aux militants anti-esclavagistes -qui surveillaient l’évolution du dossier- dans une bataille rangée dont l’issue (différemment interprétée) aurait pu être fatale et dangereuse.
Les affrontements entre activistes et parentéle de la dame liberée finalement en debut de soirée du 4 aout devaient reprendre a-t-on appris, de source sur place, n’eut été l’intervention tardive de la police.
Les affaires d’esclavage sont en train de prendre une tournure violente en raison de l’irresponsabilité à plusieurs niveaux et faute surtout d’application de la loi contre les esclavagistes et même face aux diffamations y afférant, le cas échéant.
D’habitude ce genre d’affaires finissaient devant les tribunaux, sans incidents entre protagonistes.
Plusieurs accusés ont été écroués ces derniers mois pour pratiques esclavagistes avérées puis relâchés.
Des activistes engagés contre l’esclavage ont également goutté à la prison.
Biram Ould Dah et quelques militants avaient été incarcérés en janvier pour "agression de la police" lors de la découverte d’un cas de typique esclavage.
Ils ont été graciés en février et repris aussitôt leur activisme, envoyant clairement le message comme quoi, la répression ne leur fait pas peur et n’entamera pas leur détermination.
Le 28 juillet, les militants de l’Ira ont forcé un cordon policier imposé autour de la nouvelle maison des jeunes pour les empêcher de tenir un meeting. Au cours du rassemblement Biram Ould Dah a annoncé la naissance des "Brigades du ramadan" chargées a-t-il dit de "libérer les esclaves". «Nous irons d’une porte à une autre, à Nouakchott, Nouadhibou, Koboni, Kiffa, Néma, Atar…pour faire libérer les esclaves. Les maîtres-esclavagistes qui veulent rester en paix doivent dès à présent libérer leurs captifs», avait-il déclaré.
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