L’AMDH accueille les caravaniers au Forum Social Mondial    
01/02/2011

L’Association Mauritanienne pour la Défense des Droits Humains (AMDH) sous la houlette de Amadou Mbow, son Secrétaire Général, a accueilli du 30 au 31 janvier dernier, la caravane maghrébine en route pour Dakar où elle doit prendre part à l’adoption de la Charte Mondiale des Migrants et au Forum social mondial de Dakar.



La caravane qui a quitté Rabat le 28 janvier a fait une escale à Nouadhibou avant d’être accueillie par l’Amdh, un des partenaires privilégiés dans la défense et la promotion des droits de l’homme et des migrants en particulier.

Cette caravane qui voyage sous le nom « Le Maghreb en route pour Dakar Â» avec comme slogan « LibertĂ© de circulation et d’installation pour tous Â» a quittĂ© Nouakchott ce 31 janvier sous les auspices de l’Amdh qui l’a accompagnĂ© jusqu’au sortir de la ville.

Omar Diao et Fabien Didier Yène sont deux migrants africains résidant au Maroc depuis belle lurette. Chefs de file des caravaniers, ils ont rencontré la presse pour s’entretenir sur les motivations de la caravane et les objectifs qui militent en faveur des principes fondamentaux de la charte mondiale des migrants.
Pour Omar Diao, membre de la commission d’organisation de la caravane, « c’est une bonne initiative de prendre part au forum de Dakar mĂŞme si l’on n’avait pas de moyens. Nous avons toutefois contribuĂ© Ă  hauteur de 50% du financement de la caravane, la Charte a acceptĂ© de cofinancĂ© et le Forum Alternatif Marocain qui a Ă©galement participĂ© au financement que nous remercions au passage. Notre objectif premier est de renforcer les relations entre les jeunes marocains

et les associations de migrants au Maroc. Le deuxième Ă©lĂ©ment novateur, c’est que c’est la première fois que les migrants organisent un tel Ă©vènement. D’habitude ce sont les Ong et les associations Â».

Omar et Fabien ont mĂŞme Ă©crit deux ouvrages au profit des migrants. Fabien est auteur du livre «Migrants au pied du mur» et Omar a Ă©crit « Guide pratique de migrants rĂ©fugiĂ©s au Maroc».

Pour les caravaniers, il s’agit de participer Ă  la dĂ©nonciation des politiques migratoires au Forum oĂą les migrants feront entendre leur voix. « Nous sommes organisĂ©s dans une structure qu’on appelle « Conseil des Migrants du Maroc Â» qui regroupe 18 nationalitĂ©s diffĂ©rentes d’Afrique Â» renseigne Omar Diao.
Pour sa part Fabien Didier Yène, prĂ©sident des Camerounais du Maroc et SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du Conseil des Migrants du Maroc, « nous sommes pour la libertĂ© de circulation et d’installation des individus partout dans le monde. Nous allons Ă  Dakar pour dĂ©noncer les politiques europĂ©ennes en matière d’immigration. C’est pourquoi, nous participons Ă  la mobilisation de tous les migrants Ă  cet effet. Nous constatons qu’il y a deux monde, l’un oĂą les personnes circulent librement (l’Afrique ndlr) et l’autre oĂą il est impossible de le faire sans passer par une loi Â» indique Fabien.

Pour lui, le comportement des EuropĂ©ens « prouve que chez eux c’est le paradis et chez nous en Afrique, c’est l’enfer Â». Donc Dakar est pour les caravaniers un moyens de dĂ©noncer ces politiques et celles nĂ©olibĂ©rales selon les caravaniers. La situation actuelle de l’Afrique avec la mauvaise gouvernance, l’instabilitĂ© politique, les guerres fait penser aux EuropĂ©ens que nous ne sommes pas capables de gĂ©rer nos pays raison pour laquelle ils continuent Ă  mette la main sur l’Afrique, a indiquĂ© l’auteur de l’ouvrage « Migrant au pied du mur Â».
L’Amdh par le canal de son SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral Amadou Mbow, dit ĂŞtre en phase avec les principes fondamentaux Ă©noncĂ©s dans la charte mondiale des migrants. C’est pourquoi, « nous partons Ă  GorĂ©e pour valider la charte avec les amendements qui seront faits par diffĂ©rents continents.

Après, nous verrons comment faire de cet outil. Mais Ă  priori, nous pensons Ă  l’Amdh qu’il faut aller au-delĂ  Â» indiquait-il au moment oĂą la caravane s’ébranlait sur Dakar.
Après Dakar, les migrants comptent poursuivre la lutte mais dans d’autres lieux. Pour ce faire, ils comptent travailler en synergie en créant des réseaux forts pour une concertation permanente et efficace en vue de parvenir aux objectifs énoncés dans la charte mondiale des migrants.

Une charte pour un monde sans mur …

Pour rappel, la Charte mondiale des migrants est coordonnĂ©e par le franco-tunisien Jelloul Ben Hamida. La Coordination pour «Une Charte pour un monde sans mur Â» s’active autour de quelques principes fondamentaux dont la libertĂ© de circuler et de s’installer dans n’importe quelle partie de cette terre ; de pouvoir se dĂ©placer librement de la campagne vers la ville, de la ville vers la campagne, d’une province vers une autre, et pouvoir quitter n’importe quel pays pour l’étranger. La Charte s’insurge contre les lois relatives aux visas, laissez-passer, et autorisations, ainsi que toutes autres lois limitant la libertĂ© de circulation et d’installation qui, selon elle, doivent ĂŞtre abrogĂ©es. Pour elle, «Les migrants du monde entier doivent jouir des mĂŞmes droits que les groupes nationaux et assumer les mĂŞmes responsabilitĂ©s dans tous les domaines essentiels de la vie Ă©conomique, politique, culturel et sociale. Les migrantes et migrants doivent jouir du mĂŞme droit d’exercer un commerce lĂ  oĂą elles et ils le dĂ©sirent, de se livrer Ă  l’industrie ou d’adopter un mĂ©tier, manuel ou non, comme toute profession permise pour les groupes nationaux de façon Ă  leurs permettre d’assumer leur part de responsabilitĂ© dans la production des richesses nĂ©cessaires au dĂ©veloppement et l’épanouissement de tous Â».
Pour les dĂ©fenseurs de la Charte, «Nul ne doit ĂŞtre emprisonnĂ©, dĂ©portĂ© ou voir sa libertĂ© restreinte sans que sa cause ait Ă©tĂ© Ă©quitablement entendue et dĂ©fendue Â». Car, «Les droits humains sont inaliĂ©nables et indivisibles et doivent ĂŞtre les mĂŞmes pour tous. La loi doit garantir Ă  toutes les personnes migrantes le droit Ă  la libertĂ© d’expression, le droit de s’organiser, le droit Ă  la libertĂ© de rĂ©union, le droit de publier, de pratiquer le culte et aussi de donner Ă  leurs enfants l’éducation de leur choix Â». C’est pourquoi, l’objectif principal des migrants est de «contribuer Ă  la disparition de tout système sĂ©grĂ©gationniste et Ă  l’avènement d’un monde pluriel, responsable et solidaire Â».
Compte rendu Ibou Badiane

 


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