Le forum sur les migrations regroupant enseignants, chercheurs d’universités, de centres, en développement, en matière droits de l’homme, ainsi que des fédérations d’associations de migrants d’Afrique de l’Ouest a pris fin le 4 novembre à Nouakchott. Des recommandations ont sanctionné...
...les travaux de ce forum qui a vu la participation de plus de 150 personnes venues d’horizons divers. Des contributions ont enrichi les débats et les échanges d’expertise et d’expérience créant une meilleure connaissance des questions liées à la problématique des mouvements migratoires. Dans son mot de remerciement, Habaye Ansari du GRDR est revenu sur les débats contradictoires, se recoupant et s’approfondissant nourrissant ainsi une bonne connaissance des questions migratoires. Il a remercié les participants pour leur patience, leur esprit d’ouverture et salué la qualité des échanges sans toutefois oublier la contribution des partenaires au développement et surtout de l’AMDH qui a été un élément moteur de l’organisation de ce forum aux côtés de l’Université de Nouakchott et des autres co-organisateurs en dépit de quelques insuffisances liées à l’organisation, car, il faut le souligner, le défi de la participation a été relevé. Pour la première fois en Mauritanie il y a une présence très forte et diversifiée des associations de migrants, des ressortissants du bassin du fleuve Sénégal et un représentant spécial du Haut Commissariat de l’OMVS qui ont affiché leur volonté manifeste à travailler avec les partenaires en la matière. Au titre des recommandations les participants ont indiqué comment donner du sens à leurs engagements en reconnaissant que migrer est un droit fondamental de l’homme et du citoyen. Car, les migrations sont un phénomène ancré dans l’histoire et dans le quotidien de l’humanité. Pour ce faire, il faut selon les participants, défendre le principe de la liberté de circulation (respect du visa CEDEAO… vers un visa africain ?). Il faut vivre ensemble sur une même planète, réclament-ils. Donc pourquoi criminaliser les migrants dans la mesure où migrer une partie intégrante des stratégies de développement individuelles et collectives, se sont –ils interrogés. Dans le cadre d’une approche de développement, les participants disent que le développement ne signifie pas l’arrêt des migrations…au contraire! Quant à l’aspect scientifique des migrations, les participants ont émis le souhait de promouvoir la recherche mais se focaliser depuis le Sud et sur le Sud, approfondir la terminologie et la sémantique afin de « dialoguer » (ex : co-développement !), élaborer des méthodologies pour garantir des données fiables, accessibles (cf. centre de ressources), mener une veille sur les dispositifs politiques et diffuser les connaissances / analyses. Pour pérenniser et multiplier ce genre de rencontres, il faut selon les participants, mutualiser les connaissances, partager les expériences, formuler les désaccords, connaître les dissensions, lever les tabous et créer du lien (inter-générationnel, entre citoyens…). Il faut également favoriser la coordination entre acteurs, s’organiser pour partager des valeurs, construire un positionnement commun et péser dans les décisions pour assurer ensemble un plaidoyer efficace sur le triptyque « migration citoyenneté développement » / « immigration démocratie développement » pour défendre les droits, lutter contre les discriminations et valoriser toutes les richesses issues des migrations (double présence des migrants, multiples citoyennetés…). Tout cela revient à dire selon les participants, qu’il faut renforcer le dialogue dans l’objectif de construire ensemble des politiques migratoires réellement concertées. Compte rendu Ibou Badiane
Encadré : Le forum sur les migrations a été l’occasion pour les différents acteurs d’avoir un regard croisé sur l’avenir des migrations. Le 4 novembre au siège du GRDR à Nouakchott, il a été question de faire l’évaluation du forum de Nouakchott et de cogiter sur l’éventualité de positionnements communs à adopter. Des idées fortes ont été exprimées au cours d’un débat ouvert permettant aux participants de faire des contributions à la lumière des conclusions du forum. Pour ce faire, le Pr Boubacar Diop enseignant-chercheur à l’université de Dakar s’est invité à faire un exposé détaillé pour une vision d’ensemble de cette position. Un échange fructueux a eu lieu entre les différents intervenants. Encore une fois, l’AMDH a été remercié. Dans le sillage des débats, il a été convenu de maintenir cette dynamique dans l’intérêt de mutualiser les connaissances dans la recherche des problèmes liées à la migration. Même si certains participants se sont inquiétés sur la possibilité de faire le suivi, il convient de reconnaître que le problème a été clairement posé et que la réflexion est désormais lancée pour créer les conditions au maintien de cette dynamique. Autre aspect relevé au cours de ce débat, c’est la participation massive des migrants vivant en Mauritanie qui ont exprimé leur volonté de s’impliquer réellement dans la gestion de leurs problèmes avec la complicité des associations ou Ongs actives dans le domaine. Pour cela, M. Jelloul Ben Hamida, coordinateur de la Charte mondiale des migrants, a demandé à ce que ces derniers soient encouragés, assistés et accompagnés dans tout le processus. Il a été aussi question de parler du forum social mondial qui se tiendra en février 2011 à Dakar. D’abord, c’est le Pr Boubacar Diop de faire un bref exposé sur les tenants et les aboutissants de cet évènement avant d’inviter les migrants, société civile et autres partenaires à prendre part à cette rencontre. Poursuivant les échanges, les participants se sont penchés sur la définition d’axes stratégiques, des perspectives, de la planification opérationnelle et organisationnelle avant d’adopter une déclaration commune. I.Badiane
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