L’opposition qui ne manquait aucune occasion pour demander le dialogue, hésite maintenant à y répondre favorablement et de façon claire malgré l’offre hautement patriotique exprimée le 7 juin par le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’opposition mauritanienne veut-elle réellement dialoguer avec la Majorité ou entend-elle continuer à jouer la surenchère et la victimisation?
Avec ses appels au dialogue, et ses conditionnalités face à celui-ci, précédés -il faut le rappeler- de ses souhaits pour la chute de l’ordre constitutionnel, l’attitude des partis d’opposition prête à équivoques et s’inscrit vraisemblablement dans le maintien de la tension et l’escalade.
L’opposition ne mise visiblement pas sur l’apaisement souhaité, ou sur l’avenir parce que dirigée par des personnages du troisième age n’ayant jamais été démocrates au sein de leurs partis et faisant -comme chacun le sait- obstruction au renouvellement de la classe politique.
Deux décennies se sont écoulées et des noms désavoués par les électeurs à chaque occasion comme Sidi Baba-Daddah-Maouloud-Messaoud- tentent -sans mérite- de s’imposer aux Mauritaniens.
En juin 2009, cette opposition a signé l’Accord de Dakar. Elle a accepté ses avantages. Mais elle a aussitôt refusé les obligations qui en découlent, à savoir, le résultat sans appel de la présidentielle qu’elle a supervisé, elle-même.
Malgré cela, l’opposition entend sauter des étapes et demande l’application d’axes subsidiaires d’un Accord dont elle récuse la principale clause.
En fait, cela ne surprend guère. Cette opposition a toujours été marquée dans son historique par les atermoiements et les rendez-vous manqués. Le principal parti de cette opposition a soutenu avec force le Mouvement de Rectification du 6 août 2008, et a changé d’opinion, en milieu de route. Il a participé en décembre 2008 aux Etats Généraux de la Démocratie et s’est dérobé à la cérémonie de clôture.
En mars 2009, cette opposition, probablement la plus bête du monde, a raté un grand rendez vous avec l’histoire, en refusant de participer à la prière collective organisée à Kaédi pour marquer la journée historique de réconciliation nationale.
Lors de la campagne électorale de juillet, l’un de ses candidats affrontaient les électeurs lors des meetings avec des larmes… de crocodile. Ses composantes ultra-minoritaires au Parlement tentent, comme ils savent le faire, de prendre l’écrasante Majorité parlementaire en otage. Les acquis des Mauritaniens ils n’en ont cure ! La lutte contre la gabegie soulève leurs courroux, la lutte contre le terrorisme, leurs boucliers. A quelle opposition, avons-nous affaire?
Et maintenant qu’elle reçoit un émissaire de haut rang de sa propre Coordination lui transmettant une offre présidentielle de dialogue, notre opposition, verse dans le dilatoire, demande l’offre de la source et exige l’application d’un Accord dont elle s’est départie un 18 juillet 2009 en refusant de reconnaître sa principale clause.
A ce moment précis où la Mauritanie appelle au dialogue constructif et envisage l’avenir avec serennité, ses partenaires lui ayant exprimé leur entière disponibilité, la revoilà notre opposition, traînant les pieds, à un nouveau rendez- vous de notre pays avec le présent et le futur.
Mais le train est déjà en marche. Et tans pis pour les retardataires.
Mohamed Ahmed Ould Boubacar
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