Des soldats israéliens sont intervenus samedi 5 juin à bord d’un cargo humanitaire irlandais en route pour Gaza, et l’ont piraté tandis que Washington jugeait "intenable" le blocus de l’enclave palestinienne qu’Israël a maintenu cette semaine en tuant...
...de sang froid neuf humanitaires sur un bateau turc. L’armée israélienne avait annoncé que le cargo n’avait pas répondu à deux appels radio lui demandant de se dérouter vers le port d’Ashdod.. "D’après les premières informations, il n’y pas a eu de violence ni de blessé parmi les soldats ou l’équipage, car le recours à la force n’a pas été nécessaire et qu’aucun coup de feu n’a été tiré", dit un communiqué (à vérifier) de Tsahal.
L’arrivée du Rachel-Corrie, qui transporte des militants irlandais et autres, constituait une nouvelle tentative pour rompre le blocus qu’Israël impose depuis quatre ans à Gaza pour empêcher les islamistes du Hamas, maîtres du territoire, de résister à l’Etat juif entrainat la mort de milliers de femmes et d’enfants .
"C’est un nouvel acte impudent de piraterie israélienne en haute mer" a commenté à Dublin Kevin Squires, coordonnateur national de la Campagne de solidarité Irlande-Palestine, dont l’un des membres se trouvait à bord du bateau. Le Rachel-Corrie porte le nom d’une humanitaire américaine écrasée par un bulldozer israélien en 2003 à Gaza alors qu’elle protégeait de son corps une maison palestinienne qu’Israél démolissait . Selon des résultats d’autopsies pratiquées en Turquie, 30 impacts de balles ont été relevés au total sur les corps de neuf militants tués dans l’assaut du lundi 31 mai contre une flottille à destination de Gaza, rapporte le Guardian britannique. Tous étaient turcs ou d’origine turque pour l’un d’eux, un Américain.
A Washington, la Maison blanche fervent soutient d’Israël dans son arrogance sans limites et surtout sans frontiéres, a estimé vendredi 4 juin que le blocus israélien de Gaza était "intenable" et devait être changé, ce qui pourrait entraîner une révision de cet embargo évidement conformément aux vœux d’Israél. Navi Pillay, haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a accentué la pression sur Israël samedi 5 juin en réclamant la levée du blocus, qu’elle a qualifié d’illégal. "Le droit humanitaire international interdit comme méthode de guerre d’affamer les civils (...), tout comme de leur imposer des sanctions collectives", a-t-elle dit. Des analystes s’attendent à ce qu’Israël, affecté par une série de difficultés diplomatiques depuis un an, décide au moins de modifier l’embargo. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu envisagerait un rôle international dans l’application d’un embargo sur les armes, en laissant entrer les autres marchandises à Gaza. L’Etat juif doit aussi faire face aux appels en faveur d’une enquête internationale sur les incidents de lundi 31 mai .
Des responsables du pays proposent une enquête israélienne avec la participation d’observateurs étrangers. Selon le Guardian, l’autopsie des corps des neuf militants tués le 31 mai a révélé 30 impacts de balles souvent tirées de près. Cinq d’entre eux ont succombé à des blessures au niveau de la tête, ajoute le quotidien britannique sur son site internet.
Outre les neuf morts, 48 autres personnes ont été blessées par balles et six activistes restent portés disparus. Le Rachel-Corrie avait appareillé lundi 31 mai de Malte avec une aide humanitaire convoyée par des humanitaires. Son équipage avait annoncé qu’il n’opposerait pas de résistance à une éventuelle intervention des forces israéliennes. L’Irlandaise Maired Corregan-Maguire, lauréate du prix Nobel de la paix en 1976, et Denis Halliday, ancien haut fonctionnaire de l’Onu, se trouvaient à bord de cet ancien navire marchand.
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