Le président français Nicolas Sarkozy a estimé, jeudi 27 mai, que "l’Afrique est pour la France un partenaire dans la mondialisation" et "un allié pour faire face aux défis du 21ème siècle". "Plus que jamais, l’Afrique est pour la France un partenaire dans la mondialisation et un allié pour faire face aux défis du 21ème siècle"...
a-t-il souligné, dans un entretien publié jeudi par l’hebdomadaire spécialisé "Les Afriques". Dans ce contexte, il a cité l exemple de la conférence de Copenhague qui a permis "d’obtenir des avancées majeures en particulier en matière de financements, de courte et longue durées". "Ces financements vont servir à aider les pays qui ont en le plus besoin, en particulier en Afrique, à faire face au défi du changement climatique", a-t-il ajouté. Le président français ne s est pas montré inquiet de la venue de nouveaux acteurs économiques sur le continent africain. "Je trouve très bien qu il n y ait plus entre la France et ses partenaires des relations exclusives. Les notions de partenariat exclusif et de «pré-carré» n’existent plus et c’est très bien ainsi", a-t-il indiqué, estimant le fait que d autres pays s intéressent à l’Afrique "est une bonne chose", car, "il y a une concurrence accrue et oblige les entreprises à donner le meilleur d elles-mêmes". "Les besoins sont immenses. C est la preuve que l’Afrique a de l’avenir", a-t-il précisé. Concernant le sommet Afrique-France, prévu les 31 mai et 1er juin prochains à Nice, Nicolas Sarkozy a indiqué qu "il devrait notamment permettre l’adoption d une Charte de l entrepreneur en Afrique, par laquelle les sociétés françaises installées sur le continent africain souscriront des engagements clairs au service des pays qui les accueillent dans le domaine de la formation, du respect des normes sociales et environnementales ou encore en matière de sous-traitance". Le Chef de l Etat français a rappelé que le prochain Sommet de Nice "s’ouvrira pour la première fois aux acteurs non étatiques" comme les entreprises, les sociétés civiles, le monde culturel et le monde associatif. "A Nice, ce sont les acteurs économiques qui seront mis à l’honneur puisque plus de 200 entrepreneurs français et africains et des représentants d organisations syndicales participeront aux travaux", a-t-il précisé, ajoutant que ce sommet "sera l’ occasion d’aborder des problématiques essentielles pour le développement des économies africaines". "Il s’agira de voir comment améliorer l’environnement des affaires en Afrique, comment favoriser le financement des entreprises africaines, comment développer la formation professionnelle", a expliqué Nicolas Sarkozy.
L’Afrique, chiffres et repères SUPERFICIE: 30.310.000 km2 (près du quart de la superficie mondiale). Grands fleuves: Nil, Congo, Niger, Zambèze. POLITIQUE: 53 Etats indépendants, dont 15 sont privés de l’accès à la mer. En 2010, 17 anciennes colonies françaises et britanniques célèbrent les 50 ans de leur indépendance. POPULATION: L’Afrique a franchi le seuil du milliard d’habitants en 2009 (Population Référence Bureau, organisation indépendante basée à Washington). Le Nigeria est le pays le plus peuplé (près de 150 millions d’habitants). Plus de 17 millions de déplacés (12 millions) et réfugiés. RELIGION: musulmans et chrétiens sont à égalité : 400 à 500 millions (étude américaine - avril 2010). Religions traditionnelles (animistes). HISTOIRE: L’Afrique a été saignée de ses ressources humaines et matérielles pendant des siècles. L’esclavage, jusqu’à la moitié du XIXe siècle, a détruit des millions de vies. La colonisation commence dès le XVe siècle, avec les Portugais. En 1885, la conférence de Berlin établit les règles du partage colonial. A la veille de la Première Guerre mondiale, la quasi-totalité du continent est partagée entre la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, dont les colonies passent sous contrôle anglais, français et belge, en 1918. La majorité des colonies françaises et britanniques accèdent à l’indépendance dans les années 50 et 60. Le Sahara occidental (ex-espagnol) est le seul territoire dont le statut post-colonial n’a pas été réglé. Confronté à des difficultés économiques et de nombreux conflits ou coups d’Etat, le continent a été pendant la guerre froide l’un des théâtres de la lutte Est-Ouest. CONFLITS et CRISES: Le continent reste confronté à plusieurs conflits ou crises, notamment en Somalie, au Soudan et République démocratique du Congo. ECONOMIE: La crise économique mondiale s’est répercutée "à travers l’effondrement du prix des matières premières et le tassement des exportations" et a freiné les investissements étrangers, mais la croissance devrait rebondir en 2010, à 4,5%, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques et la Banque africaine de développement. L’Afrique est toujours le continent le plus concerné par la sous-alimentation qui touche 28% de sa population (FAO). Les ressources en minerais et en énergie sont considérables (diamants, platine, or, phosphates, pétrole, gaz naturel). L’Afrique du Sud, première puissance économique, et le Nigeria sont les deux poids lourds. L’Angola est devenu en 2009 le premier producteur de pétrole du continent. SANTE: L’Afrique est régulièrement confrontée à des poussées épidémiques. L’Afrique sub-saharienne, où vit 67% de la population mondiale infectée par le VIH, continue d’être la région le plus touchée par le sida (Onusida - nov 2009). ORGANISATIONS INTERAFRICAINES: L’Union africaine (UA) a remplacé en 2002 l’Organisation de l’unité africaine (OUA), fondée en 1963. Diverses organisations régionales ou sous-régionales jouent un rôle important dans l’intégration du continent, notamment économique.
Réunion de chefs d’entreprises en marge du sommet:
La place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale
La place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, la paix et la sécurité du continent mais aussi les grands dossiers internationaux comme le réchauffement climatique domineront les travaux du 25e sommet France-Afrique qui se tient lundi et mardi à Nice. La France, qui copréside la manifestation avec l’Egypte, a innové en organisant en parallèle une réunion de chefs d’entreprises français et africains chargés de réfléchir au rôle du secteur privé dans le développement économique. Prévu à l’origine à Charm el-Cheikh, sur les rives de la mer Rouge, le sommet a été transféré à Nice en raison de la présence souhaitée par l’Egypte - mais contestée par Paris - du président soudanais Omar Hassan al Bachir, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Le Soudan figure néanmoins au nombre des 51 pays africains dont la présence est annoncée. Nicolas Sarkozy, pour qui ce sommet est une première depuis son arrivée à l’Elysée, a voulu faire évoluer cette "grand-messe traditionnelle" longtemps confinée à la France et à ses anciennes colonies du continent. Le principal changement concerne l’ouverture de la manifestation à des acteurs non étatiques, l’Elysée ayant choisi cette année des opérateurs économiques. Quelque 230 dirigeants d’entreprises, 80 venus de France et 150 d’Afrique, ainsi que des syndicalistes, débattront de développement et de sujets comme la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, leur financement ou la formation professionnelle. Les conclusions de leurs travaux et leurs recommandations seront présentées aux chefs d’Etat et de gouvernement lors de la séance de clôture du sommet. CHARTE DE BONNE CONDUITE En marge de celui-ci, les entreprises françaises présentes en Afrique publieront une charte de bonne conduite sur le plan social, environnemental ou encore sur le recrutement et la formation de personnel local. Les travaux du sommet seront dominés par trois thématiques, la première tenant au rôle et à la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. Ce sujet est cher à Nicolas Sarkozy, qui entend faire de la réforme des institutions internationales, à commencer par le Conseil de sécurité de l’Onu, une des priorités de la future présidence française du G8/G20. "On a besoin de l’Afrique pour traiter des problèmes globaux comme la sécurité, la lutte contre les changements climatiques", fait-on valoir à l’Elysée. Sur un sujet aussi sensible que le Conseil de sécurité de l’Onu, Paris souhaite notamment que les Africains, qui réclament deux sièges permanents, discutent du projet de réforme intérimaire franco-britannique visant dans un premier temps à allonger les mandats des membres non permanents. La paix et la sécurité du continent seront au menu de la deuxième séance de travail du sommet, qui s’achèvera mardi par un débat sur le réchauffement climatique et le développement. La France veut parvenir sur ces derniers points à un consensus avec l’Afrique pour faire avancer la cause de la lutte contre les gaz à effet de serre dans les forums internationaux. "On ne peut résoudre la lutte contre le réchauffement sans les Africains, qui sont exposés au moins autant que nous et risquent d’en être les principales victimes. Il faut les impliquer, sans les pénaliser", dit-on dans l’entourage du chef de l’Etat. Le président français a déjà pris des initiatives en ce sens en réunissant notamment les pays des forêts du bassin du Congo à la veille de la conférence de Copenhague, mais avec un succès limité, les Africains n’ayant pas fait bloc avec les Européens en décembre dernier dans la capitale danoise. "Plus que jamais, l’Afrique est pour la France un partenaire dans la mondialisation, un allié pour faire face aux défis du XXIe siècle", a déclaré Nicolas Sarkozy en expliquant les objectifs de ce sommet dans une interview à l’hebdomadaire Les Afriques. (Afp-Aps-Reuters)
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