Les centrales syndicales et les syndicats professionnels qui ont déclenché une grève de 72 heures depuis le 15 mars dernier, ont organisé un point de presse ce 17 mars en milieu de journée au siège du syndicat des chirurgiens dentistes mauritaniens. A cette occasion, les grévistes...
...ont déclaré que le taux de participation à la grève a dépassé de 76%.
Satisfecit ou simple guerre des chiffres ? On est en droit de se poser la question compte tenu des chiffres contradictoires communiqués par les départements concernés touchés par la grève et les syndicats grévistes. En tout état de cause, les fonctionnaires et agents de l’Etat syndiqués, ont crié victoire pour avoir « paralysé tout le secteur de la santé » et dans une moindre mesure, celui de l’enseignement. Dans un communiqué lu à la presse, les représentants des centrales syndicales et des syndicats professionnels, malgré les menaces et les intimidations proférées à l’endroit des grévistes, «le nombre de grévistes a dépassé le taux de 76% » indique le communiqué signé des centrales syndicales (UTM, CGTM, CNTM et CLTM) et des syndicats professionnels (SCDM, SPISM et SNPETFP). «Tous les hôpitaux et les structures sanitaires à l’intérieur du pays étaient paralysés à l’exception des services d’urgences et de réanimation » indique El Hadi Ould El Id secrétaire général du syndicat des infirmiers et sages-femmes d’Etat. De l’hôpital Cheikh Zayid à l’hôpital régional de Nouadhibou en passant par la DRASS, le CHN et les autres centres de santé, la grève a été suivie à 80% poursuit-il avant de dire que l’hôpital de Nouadhibou a été bloqué à 60% le premier jour. S’attaquant au gouvernement dans sa politique de « repli sur soi et de fuite en avant », les syndicalistes ont fustigé le comportement des responsables gouvernementaux qui s’entêtent à faire croire aux Mauritaniens que le mouvement n’a pas été suivi. « Comme d’habitude, le gouvernement tente encore aujourd’hui de se voiler la face et de voiler la réalité aux citoyens par son net refus de la négociation et du dialogue ». Tirant coup sur coup le bilan de la grève, les syndiqués ont dénoncé des « brimades et des réprimandes » auxquelles sont victimes les fonctionnaires grévistes. Une attitude qui ne fera que « jeter de l’huile sur le feu ». La grève a pris de l’ampleur à telle enseigne que « des provocations ont été relevées à l’encontre des contractuels allant jusqu’à les obliger de venir chaque jour au travail faute de quoi leurs contrats seront résiliés ». A titre indicatif, les grévistes ont révélé l’agression par « une auxiliaire de l’administration d’une enseignante dans une école fondamentale à Kiffa pour avoir observé la grève, arrestation et interrogatoires des leaders syndicalistes à Boghé, à Aleg et à Sélibaby » sans compter des menaces d’affectation à l’encontre d’une sage-femme à Arafat. Il s’y ajoute de nombreuses demandes d’explications adressées aux grévistes. Une manière de dissuader ces derniers d’observer ou de poursuivre la grève. Exhortant leurs camarades à maintenir le combat, les syndicalistes ont demandé à leurs collèges d’être prêts « à davantage de sacrifices et de lutte jusqu’à la satisfaction de vos doléances ». Autrement, le combat est loin de connaître son épilogue. Dans la foulée, les conférenciers n’ont pas manqué de fustiger l’attitude des médias officiels qui n’ont pas couvert la grève. Ce qui n’a pas empêché le mouvement d’être observé malgré les manœuvres dilatoires du gouvernement. Néanmoins, les syndicalistes ont lancé un appel au dialogue car leur objectif dans ce combat, c’est de dialoguer pour parvenir à un consensus global autour de la question des indemnités de transport et de logement et les primes de risques pour les professionnels de la santé. Toutefois, avertissent les grévistes, « nous serons obligés à descendre dans la rue si le gouvernement s’entête à camper sur sa position ». Cependant, ils se disent ouverts au dialogue pour éviter le pays une crise sociale. Compte rendu Ibou Badiane
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