Le Président de la République devant les populations de Arafat et Riyadh    
14/03/2010

Le Président de la République a rassuré les populations de Arafat et de Riyadh dans un discours prononcé samedi 13 mars que les mesures prises par l’Etat pour garantir l’habitat décent aux citoyens et l’accès de ces derniers au services de base s’effectueront dans la justice...



...et la transparence et garantiront à chaque famille de bénéficier d’une seule parcelle de terrain, conformément à l’intérêt général.

 

Voici le texte intégral de ce discours:


"Populations de Arafat, je vous remercie pour votre présence sur ces lieux qui réflète l’intérêt que vous accordez au problèmes du pays et pour votre soutien au programme, à votre programme sur la base duquel vous avez élu le Président de la République.
Je vous remercie également pour votre patience durant les 30 dernières années au cours desquelles vous avez vécu ces conditions et je m’excuse auprès de vous, au nom des régimes précédents qui vous ont laissés dans cette situation dont ils sont responsables et qui ont oeuvré pour que vous restiez dans la même situation.

C’est aussi la responsabilité de l’opposition ou ce qui reste aujourd’hui de l’opposition. Cette situation difficile vous l’avez vécue et vous l’avez supportée, malgré les moyens énormes dont dispose le pays et la gabegie qui s’est repandue et que vous avez vue de vos propres yeux et malgré les programmes financés par des partenaires étrangers et dont vous n’avez nullement profité.
A titre d’exemple vous savez ce qui s’est passé à Sebkha, Arafat et dans la localité que vous appelez "El Fellouja".
Ce que je veux vous affirmer aujourd’hui et que j’ai affirmé par le passé c’est que la priorité sera désormais accordée au citoyen mauritanien pauvre et que c’est lui qui est digne de cette priorité et qui bénéficiera de l’intérêt du gouvernement issu de vos voix, de manière transparente et honnête.
Nous n’oeuvrerons pas à votre déplacement des lieux sur lesquels vous avez vécu durant trente années pour les attribuer à d’autres et nous ne vous abandonnerons pas.
Notre programme est clair. Il est venu pour vous servir. Il sera procédé à l’ouverture des routes, à la distribution des terrains, à garantir la sécurité. Il sera donc procédé à l’organisation de la vie dans cette zone et dans les zones qui accueilleront certains d’entre vous.

Ces zones seront dotées, d’abord, d’eau potable. Les milieux compétents travaillent actuellement pour que l’électricité parvienne à vos futurs logements dans un mois au plus.

 Des écoles, des dispensaires et d’autres infrastructures seront aussi réalisés dans les plus brefs délais, grâce à des moyens déjà disponibles qui n’attendent pas des financements de l’extérieur, et ce dans le cadre d’un programme gouvernemental qui sera exécuté au cours des prochains jours.

Nous tenons à ce que chaque famille reçoive une pacelle de terrain, dans la justice et la transparence.

La priorité sera donnée aux populations de la place qui ont beaucoup enduré et aucune personne ne sera déplacée au profit d’une autre, qu’il s’agisse d’un commerçant, d’un ministre ou d’un autre responsable.

Vous devez être sûrs de cela et vous devez réfuser tout autre comportement contraire à cela et nous, de notre côté nous ne l’accepterons pas.
Ce qui vous est demandé, dans ce sens, c’est de faire preuve de discipline, d’ordre et d’aider les services supervisant ces projets qui visent à garantir votre accès à une vie appropriée comme c’est le cas des populations des autres quartiers de Nouakchott.
Et si nous comparons cette situation avec ce qui prévalait dans le passé, nous constaterons que des milliards de financements extérieurs ont été pillés au cours des dernières décennies pour le règlement de la situation des gazras sans y parvenir et sans qu’aucune réalisation signaficative ne voit le jour sur le terrain.

Vous savez aussi que que durant les huit dernières années de cette opération, il n’a été réalisé que le déplacement de quelques populations pauvres pour qu’elles laissent leur place à des personnes influentes proches des régimes précédents.
Je vous affirme aujourd’hui que cette situation est à jamais revolue et que la priorité sera donnée aux pauvres qui en ont droit, qui sont restés très longtemps dans ces zones.

C’est ce que je vous avez affirmé durant la dernière campagne électorale présidentielle et que je me suis engagé à faire.

Certains avaient alors jugé que ce n’est là que des paroles d’une campagne et voilà que cela se concrétise sur le terrain sans surenchère ou clientélisme ou exclusion mais plutôt dans l’intérêt du peuple et de la majorité des citoyens.
Je saisis cette occasion pour parler de choses qui nous concernent tous, qui intéressent le pays et le peuple mauritanien, majorité et opposition. Vous entendez souvent cette dernière parler de dialogue.

Je crois que notre conception du dialogue est différente de la sienne.
Nous, dans la majorité, nous avons un président élu par le peuple mauritanien avec une majorité des voix et eux dans l’opposition continuent de parler de dialogue et je voudrais affirmer ici que nous sommes disposés au dialogue à travers les chaînes de télévision, dans la rue et dans tout lieu qu’ils veulent mais je voudrais me demander ici si la conception qu’ils se font du dialogue est la même que celle qui est connue dans le monde entier où il y a toujours une majorité qui gouverne et une minorité dans l’opposition, conformément au système démocratique en vigueur.
S’agissant du dialogue, nous considérons que nous gouvernons conformément à la volonté du peuple mauritanien et nous n’allons pas partager le pouvoir avec qui que ce soit et nous n’allons céder sur rien à ce sujet car la responsabilité pèse sur nous en tant que majorité.

Et si, au niveau de l’opposition, il n’ont pas de programme ou de vision politique claire, ce n’est pas notre affaire.
En revanche, nous avons un programme que nous sommes soucieux d’exécuter et la porte est ouverte devant tout celui qui veut discuter avec nous de ce programme et à propos de tout les secteurs et avec l’opposition en particulier qui a été invitée plus d’une fois à assumer son rôle et à discuter sur ce plan dans le cadre de la transparence.

Mais si l’opposition ou ses dirigeants ou les restes des anciens régimes n’ont pas de programmes, cela relève de leur responsabilité et de la leur seule.
Mais si l’opposition entend par dialogue ce qu’ils appellent l’accord de Dakar, nous nous n’opérons pas sur la base de considérations qui ne nous concernent pas.

Ce qui nous importe c’est l’amélioration des conditions de vie des citoyens de manière honnête, transparente et qui serve toutes les franges du peuple mauritanien et garantisse la répartition équitable des ressources nationales et c’est précisément ce auquel nous sommes disposé et s’ils ont la volonté de dialogue sur cette base, nous sommes ouvert sur ce plan.
Il appartient à l’oppostion de jouer son rôle et d’assumer son devoir et si elle le méconnaît celui-ci consiste à accompagner le présent et à aider et contrôler l’action gouvernementale et à s’opposer le cas échéant, mue en cela exclusivement par l’intérêt national et dans le but de corriger les erreurs, si vraiment cette opposition existe.
Mais une opposition qui défend la gabegie, comme cela a été constaté dans le passé, qui défend les prévaricateurs et qui organise des manifestations et des soirées au service des prévaricateurs n’est pas une opposition; une opposition qui défend le terrorisme et complote avec certains pour retarder l’adoption de lois par l’assemblée nationale, qui protègent et servent le peuple ainsi que la Nation, je ne pense pas qu’elle soit une opposition saine.
Une opposition qui critique le gouvernement et les forces de l’ordre pour des mesures qui limitent l’entrée anarchique dans le territoire national, fixent et organisent les points de passage dans le pays, sur une base règlementée...
Si cela convient à l’opposition, elle doit l’appuyer et le soutenir si cela ne lui sied pas et qu’elle le refuse alors c’est curieux et ne correspond pas avec l’intérêt général.
Si cette opposition va encore plus loin pour intervenir dans les affaires extérieures et oeuvrer à porter atteinte aux intérêts du pays, elle n’est plus une opposition.
La République Islamique de Mauritanie, gouvernement et président confondus, a décidé, après ce qui est intervenu avec un pays frère et voisin, de rappeler son ambassadeur pour les intérêts supérieurs de la nation.

L’opposition, ou une partie de celle-ci a dénoncé cette décision et défendu les intérêts d’autrui; cela est contre les orientations des oppositions connues dans le monde entier; elle s’est rangée aussi contre la décision du gouvernement au sujet de l’ancrage de la justice dans la répartition des indemnités aux fonctionnaires et agents de l’Etat et tendant à généraliser de façon honnête et équitable les moyens disponibles de l’Etat et dans le cadre d’une simple opération de calcul visant à faire profiter quelque 35 à 40 mille fonctionnaires de l’Etat et mettant fin de façon définitive à des profits bénéficiant uniquement de 3 à 5% seulement des fonctionnaires pris au hasard et que la base de considérations tribales ou clientélistes connues; mesures garantissant le profit de tous les fonctionnaires et agents de l’Etat de l’indemnité de transport entre 3000 et 55000 UM, ce qui n’existait pas auparavant et d’une allocation logement de 7000 à 35000 UM; ce qui sera généralisé à tous du planton au ministre.
S’agissant de l’eau et de l’électricité, il a été mis fin au profit d’une minorité dont l’Etat prenait entièrement en charge les dépenses dans ce domaine et ce, sans justification et pour des montants allant de 400 000 à 150 000 UM sans limite de consommation faisant qu’on dépasse les limites de consommation connue d’une famille qui ne dépasse pas en général 70 à 80 mille ouguiya par mois.
Dans ce cadre, il a été pris en compte les conditions de ceux qui achètent le baril d’eau à 500 UM voire 1000 UM dans certains quartiers alors qu’une poignée obtiennent de l’eau en grande quantité de façon gratuite au détriment de l’Etat. La même chose se passe au niveau du téléphone.
Cela n’est peut être pas bien pour certains qui ont profité pendant des décennies des richesses du pays et se sont professionnalisé dans la gabegie au détriment des 3 millions de mauritaniens et c’est cette minorité qui crie aujourd’hui et qui disent que le pays s’écroule.
A ceux-ci nous disons vous devez être raisonnables: si vous avez dévasté le pays pendant 40 ans, il vous appartient maintenant de demander pardon au peuple mauritanien notamment ceux que la mort a surpris sur cette voie erronée.
S’agissant de la sécurité que certains mettent en cause, je vais vous donner un exemple: il y a une moughataa mauritanienne Ain Bentili qui a été vidée de sa population en 1976 et qu’aucun soldat ni officier n’a pénétré depuis lors. Depuis quelques mois et dans tous les points de passage frontaliers, il ya des éléments des forces armées et de sécurité et il a été mis fin de façon défnitive à l’entrée anarchique en Mauritanie dans le cadre d’une politique visant à assurer la sécurité entière du pays et garantir la connaissance de l’identité de tout celui qui entre ou sort de ses frontières même si cela demande la moblisation de toutes les ressouces pour servir ce dessein car on ne peut imaginer un développement durable sans sécurité et sérénité.
Cela est un message que j’adresse à nos frères de l’opposition qui doivent comprendre que la sécurité existe ainsi que la stabilité et les droits de l’homme sont préservés en dépit des doutes qu’ils font courir à ce sujet aussi et c’est ce qui leur garantit le droit à la parole sans contrainte, en toute liberté de manière qui nuit du reste à l’intérêt général.
Le gouvernement a oeuvré à garantir la réforme du secteur de la santé et a orienté tous les moyens à cette fin sans attendre les financements extérieurs comme cela est arrivé souvent dans le passé.

Ce qui nous entrave dans l’atteinte de nos objectifs dans ce cadre, ce sont les ressources humaines, la formation et le recyclage.

C’est ainsi que des équipements ont été acquis et nous sommes prêt à acheter tout ce qui est nouveau sur ce plan dans le marché mondial.
Concernant le secteur de l’éducation qui a souffert de la gabegie des dizaines d’années durant, nous ne prétendons pas être capables seuls de le réformer. C’est pourquoi nous avons programmé des semaines de concertation pour lesquels nous invitons tous les enseignants, professeurs, experts dans le domaine mais également les partis, la société civile, les parents d’élèves et l’opposition si elle accepte la participation afin de décider un plan de réforme de l’éducation et de garantir l’avenir des générations futures et les résultats d’un tel plan seront appliqués dans l’avenir.
Pour ce qui est des routes, nous avons un programme que j’ai annoncé au cours de la campagne et que je renouvelle aujourd’hui à savoir: relier toutes les villes mauritaniennes.

Ce programme sera exécuté au cours de la prochaine période. Nous n’avons jusqu’ici passé que 7 mois et il nous reste donc assez de temps pour réaliser ce programme.
En ce qui concerne le département de la justice, qui souffre de la gabegie et de l’interventionnisme de l’Etat de par le passé, comme l’expriment les citoyens, nous oeuvrerons à la réforme de ce secteur qui assume une grande responsabilité, celle de rendre la justice à tous les mauritaniens.
Nous sommes en train de mener les études nécessaires à cette fin pour que le département de la justice et ceux qui le supervisent parviennent aux objectifs escomptés.
S’agissant de la lutte contre la gabegie et le détournement des deniers publics, il importe de souligner que 5 milliards six cents millions d’ouguiya, qui étaient dilapidés par certaines personnes ont été récupérés par le trésor public.
Nous avons récupéré 600 millions d’ouguiya auprès de gestionnaires cette année et nous poursuivrons ces efforts.

Ces mesures seront améliorées et c’est là un message adressé aux fonctionnaires. Le contenu de ce message est que le passé a été marqué par des ententes et des prétextes donnés aux prévaricateurs du fait de l’action sous d’anciens régimes.

Pour cette raison, les personnes en cause n’ont pas été poursuivies.
A ceux-là nous disons que dorénavant et dans le cadre du budget 2009 et 2010, tout détournement opéré sera traité avec rigueur et ses auteurs seront tenus de rembourser les fonds détournés, sanctionnés et traduits en justice et ce, sans ménagement dans le but d’éradiquer le détournement, la gabegie et la corruption.
Je vous renouvelle mes remerciements et vous confirme la rupture avec les pratiques du passé et vous demande d’informer de toute déviation quelque soit son niveau et quelque soit son auteur.
En ce qui concerne la distribution des parcelles de terrain qui sont propriété du peuple, il vous appartient de savoir que chaque famille a droit à une parcelle de terrain qu’elle recevra et qu’il n’est donc pas nécessaire de faire éclater la famille dans le but d’avoir davantage de parcelles de terrain ce qui ne va pas faciliter la tâche de l’administration".


(AMI)

 

 

Le Président de la République visite dans les zones d’installation des populations dans la moughataa de Riyadh

 

Le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé samedi soir dans les zones devant accueillir les populations déplacées de la moughataa de Arafat.
Le Président de la République a sillonné sur place les rues réhabilitées récemment au profit de ces populations, saluant pour l’occasion, les populations des moughataas de Arafat et de Riyadh venues l’accueillir.
Le Président de la République a été accueilli à son arrivée dans ces zones par le premier ministre, Dr Moulaye ould Mohamed Laghdaf, le ministre du commerce, de l’artisanat et du tourisme, M. Bemba ould Dermane, le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, M. Mohamed Lemine Ould Aboye, le vice président de la communauté urbaine de Nouakchott, les autorités municipales et administratives de la moughataa de Riyadh et un grand nombre de citoyens.
Le Président de la République a écouté des explications présentées par les superviseurs de l’opération et s’est informé sur les efforts déployés par la SONIMEX pour disponibiliser les produits de consommation de base à des prix abordables et par la SOMELEC et la SNDE pour assurer l’accès des populations à ces deux denrées essentielles.
Le Président de la République a également visité des boutiques relevant de la SONIMEX et des magasins de la SOMAGAZ où il s’est informé sur les listes des prix appliqués dans ces lieux.

(AMI)


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