Après 6 jours de détention dans un commissariat de police ; le journaliste Hanevy ould Dehah responsable du site electronique Taqadoumy a été présenté le 24 juin à la justice et écroué à la prison civile de Dar Naim. Ainsi en a décidé le parquet de Nouakchott qui avait publié il y a quelques jours un communiqué virulent contre Hanevy et son site pendant que l’enquête de police était en cours.
Les chefs d’inculpation retenus contre notre confrère sont nombreux. («atteinte aux bonnes mœurs », « calomnie », « incitation aux crimes et délits » et « publication par voie de presse électronique, de procès verbaux judicaires encore soumis au secret de l’instruction ».)
Au regard du chapelet d’accusation faciles à coller à quiconque mais difficiles à prouver on perçoit une ferme volonté de casser ce journaliste réellement indépendant et audacieux qui ne pourra être tiré des griffes du système en place depuis le 6 août 2008 et des «plaintes de paille» que grâce aux pressions intérieures et extérieures.
Le procès de Hanevy est prévu dans un mois, mais ce n’est pas certain. Les vacances judiciaires s’annoncent et le dossier peut être programmé dans les prochaines audiences et retiré en dernière minute. On s’interroge aussi, si l’accusation d’ «atteinte au bonnes mœurs» retenue contre Hanevy n’est pas relative au film pornographique joué par une députée mauritanienne et un "gigolo" local réputé pour son «exploitation» des dames d’un certain age et statut ; film que Taqadoumy avait affirmé détenir, sans pour autant le diffuser.
On ne sait pas également si la police s’est intéressée à ce film pour savoir si ses séquences s’inscrivaient dans un cadre légal (mariage) ou pas. Et pour déterminer surtout qui en étaient le cameraman et la maison de distribution ?
Mais à quoi bon, la cible c’est juste un pauvre journaliste mal vu à cause de ses opinions, par le pouvoir et certaines petites gens.
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