Le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh Tijane Gadio est revenu à Nouakchott la matinée du 18 mai. Le diplomate sénégalais engage depuis quelques mois une médiation en Mauritanie entre les protagonistes de la crise politique consécutive au coup d’Etat du 6 août. La soirée du 15 mai, l’émissaire sénégalais et son homologue libyen avaient réussi la prouesse de réunir pour la première fois depuis le putsch des protagonistes de la crise
Au terme de cette rencontre, les protagonistes avaient proclamé leur bonne volonté à trouver une issue consensuelle à la crise, comme le veut, l’opinion publique mauritanienne d’abord, et la communauté internationale, ensuite. L’émissaire sénégalais avait quitté la Mauritanie le 16 mai. Il aurait fait au compte rendu à son président Abdoulaye Wade et adressé un rapport à l’Union africaine.Ce rapport devra constituer une base pour le document qui sera soumis aux protagonistes de la crise mauritanienne. Durant l’absence de Gadio, les protagonistes de la crise mauritanienne avaient observé un net répit, tout en continuant à souffler le chaud et le froid. Au niveau des soutiens du général Ould Abdel Aziz, il y a eu deux déclarations contradictoires.
L’une du député Houcein Ould Ahmed Hadi laissant entendre que la majorité parlementaire pro-putsch, n’est pas opposée au report de la présidentielle et à l’association de l’opposition anti-putsch à l’agenda électoral, tandisque qu’un autre député de la même mouvance , Mohamed Ali Cherif, signifiait qu’il est hors de question de reporter la présidentielle. Au niveau de l’opposition anti-putsch la coalition RFD-FNDD a suspendu provisoirement ses manifestations anti-putsch prévues les 16 et 17 mai en signe de « bonne volonté », mais cette coalition a annoncé la reprise de ses manifestations à partir du 18 mai. La libération des dirigeants du FNDD attendue comme un geste de bonne volonté du pouvoir n’est pas également intervenue pour décrisper l’atmosphère. Gadio est donc de retour : la Mauritanie retient son souffle.
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