Le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio est rentré le 10 mai "bredouille"dit-on au Sénégal après plusieurs journées de médiation en Mauritanie aux termes desquelles il a rencontré les protagonistes de la crise mauritanienne. Le diplomate sénégalais n’a pas fait de déclaration à la presse avant son départ
«C’est normal, avec le refus du report de la présidentielle, Gadio n’a plus rien à offrir, c’est l’échec de la médiation sénégalaise, laquelle, contrairement à la médiation libyenne s’est montrée ces derniers jours beaucoup plus équilibrée» note un observateur. Une journée avant le départ de Gadio de Nouakchott, deux parlementaires dirigeants du groupe parlementaire favorable aux militaires au pouvoir étaient montés au créneau. D’abord le député Mohamed El Moctar Ould Zamel (ex-ambassadeur de la Mauritanie au Sénégal) avait rejeté le report de la présidentielle et déclaré que la médiation sénégalaise avait des «aspects qui ne sont pas clairs». Puis le député Sidi Mohamed Ould Maham avait lui aussi rejeté toute idée de report de l’éléction de juin. "La date des élections a été décidée par les états généraux de la démocratie le 6 janvier dernier et adoptée par une déclaration du Parlement, de ce fait son report devient impossible", a déclaré, le député Ould Maham. La médiation sénégalaise pour une sortie de crise menée avec l’accord de l’Union africaine (UA), travaillait en fait, sur un report de la présidentielle pour offrir les conditions d’une participation de l’opposition qui a prévu de boycotter ce scrutin. "La question de la participation de l’opposition au scrutin peut être examinée dans le sens de la réouverture de la période de candidature et d’autres formes de garanties pouvant faire l’objet de consensus, a dit M. Ould Maham. Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), formé de partis opposés au putsch du 6 juin, a fait porter la responsabilité de l’échec de la médiation sénégalaise au pouvoir militaire et à sa (désormais relative) majorité parlementaire.
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