A l’Université: Le Général répond aux grandes questions   
10/02/2009

Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz,  président du Haut Conseil d’Etat (HCE) chef de l’Etat,  a rendu visite l’après-midi du mardi 10 février à l’Université de Nouakchott. Il s’agit de  la première visite effectuée à cette université depuis sa création en 1982,  par un  chef d’Etat mauritanien (légitime ou non).



Le président du HCE  a été ovationné au cours de cette visite,  par des groupes  d’étudiants et hué par un autre groupe, lesquels, auront consacré, la division des Mauritaniens ou leur pluralisme d’opinion,  concernant  le «Mouvement de Rectification» du 6 août.
Très applaudi dans l’amphithéâtre de l’Université par l’encadrement universitaire, le Général Ould Abdel Aziz  a déclaré au cours d’une conférence de presse  que la situation de l’Université est lamentable,  et pire que ce qu’il avait appris la concernant, s’engageant, à prendre des mesures urgentes dans le sens  de l’amélioration des conditions d’études et de vie des étudiants.
«Le restaurant universitaire ne peut accueillir que 400 étudiants alors que ces derniers sont au nombre de 15000» s’est indigné  le président du HCE, ajoutant que des améliorations même partielles vont  être apportées,  en attendant la solution définitive;  qui passe par la construction d’une nouvelle université, projet au stade d’étude dont la  première pierre va être déposée en fin d’année 2009,  a-t-il précisé.
Le président du HCE a également répondu  à des grandes  questions dont l’une relative  à une initiative internationale parrainée par le Qatar pour régler l’impasse politique en Mauritanie, niant être au courant d’une telle initiative,  ainsi  qu’à d’autres questions relatives aux sanctions prises par l’Union Africaine, aux amendements constitutionnels prévus  le 20 juin 2009 et au gel des  relations avec Isreal .
Concernant  les sanctions de l’UA,  le président du HCE a soulignant que la décision émane du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) composé de 15 pays,  et que ce dernier,  ne reflète pas la majorité des pays africains.

 Â«Les pays engagés dans la décision du CPS sont lointains des réalités  politiques Mauritaniennes,  ne comprennent pas la réalité de la Rectification engagée en Mauritanie et les objectifs visés par le Haut Conseil d’Etat pour enraciner la démocratie», a indiqué le chef du HCE.
Et d’ajouter : «Ces sanctions prises contre les membres du Haut Conseil d’Etat,  visent à geler leurs avoirs. Je confirme devant tous,  qu’il n’ y a pas,  parmi les membres du Haut Conseil qui ont  des avoirs à l’étranger. Ils ne sont pas concernés par ces sanctions. Ils sont prêts à se sacrifier. Si ces sanctions doivent avoir un effet, ce sera sur les membres du HCE.  Le peuple mauritanien n’en souffrira pas» .
 Â«Je voudrais dire à ceux qui s’intéressent aux décisions émanant de l’étranger que les pays du CEN-SAD qui se compose de 28 pays, ont  pris aujourd’hui, une décision soutenant ce qui est entrepris par le gouvernement mauritanien dans le sens de l’organisation d’une élection présidentielle»  a déclaré le président du HCE,  à l’adresse (très vraisemblablement) du FNDD (Front anti-putsch) .
Le général Ould Abdel Aziz a ajouté : «Certains des présidents des pays membres du CPS avec lesquels j’ai parlé au téléphone ne sont pas au courant de la décision du CPS. La majorité des chefs d’Etat et de gouvernements qui étaient présents au sommet d’Addis-abeba comprennent la situation en Mauritanie, mais la décision (du CPS) a été prise après le départ des délégations de chefs d’Etat et des ministres. Seul, le peuple mauritanien  peut sanctionner le Haut Conseil d’Etat et le gouvernement».
A une question relative au refus exprimé par le RFD vis-à-vis des amendements constitutionnels envisagés en juin prochain,  le général Ould Abdel Aziz répond : «Aucun président ou ministre, aucun  parti ou chef de parti ne doit s’opposer ou empêcher  la modification de la constitution, car la modification ou le refus de celle-ci, relèvent du droit exclusif du peuple mauritanien,  qui en décide au titre d’un referendum,  sinon avec les deux chambres réunies du parlement.

Evidement,  il est du droit des partis d’être contre la modification  et de  s’activer contre  cela, parce que nous sommes en démocratie».
Poursuivant sa réponse,  le général  Aziz précise : «Qu’un ministre du gouvernement ou que moi-même disions que nous sommes pour la modification de la constitution ne veuille pas dire qu’il y aura modication de la constitution,  car c’est la majorité du peuple qui en décidera.  L’expérience passée,  vous la connaissez,  nous avions un président élu de manière démocratique,  qui a empêché les parlementaires de se réunir. C’est un problème lié à la constitution.

Quand la majorité des parlementaires demande un session extraordinaire du parlement  et que le président la refuse,  c’était ça,  la cause de la crise et du choc avec les parlementaires, du retrait des ces derniers  du parti Adil et du gouvernement.»
«Nous devons éviter d’élire de façon démocratique un président, qui puisse par la suite, se transformer en dictateur. Ceux qui sont pour  que cela reste ainsi,  veulent de la dictature ou d’un royaume, c’est au peuple mauritanien de décider» a-t-il conclu la  réponse à la  question relative aux amendements de la constitution.
S’agissant des relations avec Israël lesquelles bien que gelées officiellement sont considérées toujours comme existantes, le général Ould Abdel Aziz met les points sur les «I» à la manière qu’on lui connaît : «Les forces politiques qui tentent de minimiser la décision de gel des relations avec Isreal, sont celles-là  même, qui ont établies ces relations, enracinés, et  soutenus.

Si nous revenions à l’avant 6 août,  nous avons trouvé devant nous un ambassadeur d’Isreal accrédité par l’ancien président, dont les supporters demandent aujourd’hui, la rupture de ces même relations. Le parti «Tawassoul» et les autres partis du FNDD sont ceux-là  même qui ont instauré et soutenu la présence d’une ambassade d’Israël. Après le 6 août le Haut Conseil d’Etat n’a pas traité avec Isreal, même avant les événements de Gaza».

Et de poursuivre : « L’ambassadeur que nous avons trouvé devant nous, devait présenter ses lettres de créances au nouveau président,  mais je n’ai pas reçu ses lettres de créances.

Nous n’avons donc pas de relations avec Isreal et nous ne traitons pas avec ce pays en ces moments. Nous avons fait transporter tout le matériel de notre ambassade à Tel Aviv.

C’est  ça la rupture dans notre entendement. Si ces gens ont une autre conception de la rupture, qu’ils le disent, nous l’étudierons».
Répondant à une question sur l’avenir du Haut Conseil d’Etat après l’élection d’un nouveau président de la République, le général Ould Abdel Aziz a indiqué qu’il n’y aura "aucun sens" à l’existence d’un  Haut Conseil d’Etat après les élections, estimant que cela sera "anti-constitutionnel" et qu’il n y aura donc  pas un Conseil ayant une tutelle sur la démocratie, car "la mission de l’Armée est bien définie".


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