L’ex-ministre Isselmou Ould Abdel Kader a bénéficié le 3 février d’une liberté provisoire assortie du paiement d’une caution de 200.000 ouguiya. La cour suprême a confirmé la décision de mise en liberté provisoire sous caution en faveur de l’ancien ministre, prise le 25 décembre par la Cour d’appel de Nouakchott (après avoir été rejetée deux fois de suite par le parquet), et qui a fait l’objet d’un recours en cassation par le parquet général.
La Cour suprême, qui s’est prononcé en dernier recours, a imposé à l’ancien ministre de rester en Mauritanie jusqu’à sa comparution devant la cour criminelle, à une date qui n’a pas encore été fixée. L’ancien ministre visiblement exténué par plus de trois mois de détention, est sorti de prison et a regagné son domicile la soirée du 3 février. M. Ould Abdel Kader, avait été inculpé pour "entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et outrage public à la pudeur et aux moeurs islamiques". Il avait, au cours d’un débat télévisé, déclaré que certains affirment que la garde présidentielle comprendrait des éléments non mauritaniennes et la présentent comme une milice. Plusieurs organes de presse engagés dans une chasse aux sorcières lancée depuis la fronde parlementaire de juin 2008 contre la communauté à laquelle appartient M Ould Abdel Kader ont vite écrit qu’il avait qualifié, la garde présidentielle de «milice», le désignant de fait un bouc émissaire à la vindicte. Au cours de sa première comparution devant le parquet, il lui a été demandé de présenter des excuses, ce à quoi il était favorable, mais pas à travers la Télévision. Selon le procureur de l’époque, aujourd’hui muté à Kiffa, Isselmou Ould Abdel Kader devait s’excuser par le même media qu’il avait utilisé pour «offenser» l’armée. Détenu d’opinion depuis le 21 octobre 2008, Isselmou Ould Abdel Kader a été placé en liberté conditionnelle le 3 février 2009. Il a totalisé 105 jours de détention… pour avoir parlé.
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