Des études prospectives commanditées par le pouvoir et réalisés par ses «services» auraient démontré à la veille des élections municipales et législatives que le camp du changement (CFCD) ne fera pas le poids face à l’ex-majorité, avec en tête, le PRDR. Un cas de figure catastrophique. La victoire du PRDR signifierait que malgré le 3 août, la Mauritanie est restée ce qu’elle était.
Manu militari, les grands électeurs du PRDR ont été convoqués pour se voir inviter de quitter le PRDR et de devenir indépendants. Habitués à soutenir, plutôt qu’à s’opposer, ils s’exécutent. C’est la naissance des indépendants. Victime désignée de cette vindicte politique, le PRDR tempête puis se calme. Les symboles de l’ancien régime pris entre le marteau du CMJD, l’enclume de la CFCD et de ses plumitifs affidés, prendront la patience, comme arme. La CFCD haussera le ton à leur place. S’estimant cooptée par le CMJD tombeur d’un régime contre le retour duquel elle s’était créée, la Coalition voulait-elle voir, le troupeau détaché du PRDR orienté vers ses enclos ? Curieuse fut sa colère devant une initiative qui a affaibli ses adversaires et qui devait la renforcer. Difficile aussi de comprendre, pourquoi ce ne fut pas le raz-de-marée en faveur de ses candidats. La CFCD est-elle donc tout aussi, décriée que les symboles du «régime déchu» ? Le second accès colérique de la CFCD quand les indépendants frôleront le score de 40 députés et qu’il était devenu clair qu’ils constitueront le noyau dur d’un bloc politique orienté hors CFCD, n’ y changera rien. Le CMJD a déjà tout fait pour la CFCD : Il a chassé du pouvoir l’Homme qui la méprisait vertement, libéré ses prisonniers, gracié ses condamnés et réhabilité ses damnés. Pouvait-il, devait-il faire plus ? Oui, disent certains. Il fallait soutenir un candidat qui incarne le changement et la rupture ! Mais lequel des candidats alors ? Face à la floraison des ambitions l’embarras du choix ne se pose pas face à un vaste conglomérat à la recherche d’un seul Président, et une coalition comportant déjà 5 Présidents. Un handicap mortel pour la CFCD.
Isselmou Ould Moustapha
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