La justice des Vainqueurs qui vient d’offrir en guise de cadeau de la nouvelle année chrétienne la tête de Saddam Hussein Al Majid peut bien se consoler d’avoir mis fin aux jours d’un homme qui symbolisait, à ses yeux, le mal absolu. Elle peut bien compter sur l’accueil favorable à l’exécution qui s’est traduit par l’expression hystérique d’une vengeance primitive. Elle peut même se targuer d’avoir expérimenté la sanction du crime contre l’humanité.
Mais dans ses annales, elle gardera comme une honte ce qui ressemble à un lâche assassinat.
En violant sa propre loi qui interdit l’exécution pendant les jours de fête, elle est apparue sous son visage hideux celui d’une justice de la force d’occupation dont le but est d’humilier et de provoquer une spirale de la haine. A cet effet, elle a offert aux musulmans du monde entier l’image d’un héros qui affronte la mort avec une splendide sérénité, cette mort qui a fait le tour de la planète et qui équivaut à celle que tout pieux musulman souhaite, en son for intérieur, est un échec retentissent pour la justice des Vainqueurs. Le Héros des vaincus est désormais incarné par cet homme qui défie la mort en criant l’arabité de la Palestine et qui dans son ultime souffle prononce la profession de foi laquelle correspond, selon une tradition authentifiée, à une assurance pour aller au Paradis.
La mort que cette justice aussi sélective que bâclée a offert au monde, n’est pas celle d’une vieille nation dont le temps est révolu. Bien, au contraire, cette mort héroïque, annonce une redoutable résurrection (Baath) du nationalisme arabe. Isselmou Ould Moustapha
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