Les djihadistes de l'EIIL progressent vers Bagdad   
11/06/2014

Les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) continuent à gagner du terrain dans le nord de l’Irak, où, après la prise de Mossoul, ils ont progressé le long du Tigre en direction de Bagdad, fondant sur la ville pétrolière de Baïji puis...



...s’emparant mercredi 11 juin de plusieurs secteurs de Tikrit.
  
A Mossoul, ils retiennent 48 ressortissants turcs au consulat de Turquie, dont le consul, a-t-on appris auprès du cabinet du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.
  
Selon des sources proches des services de sécurité irakiens, les hommes de l’EIIL, dont l’objectif est de restaurer un califat sunnite englobant une partie du territoire de la Syrie et de celui de l’Irak, sont arrivés mardi soir à Baïji à bord de véhicules armés. Ils ont incendié le tribunal et le commissariat de police après avoir libéré des prisonniers.
 
    Ces djihadistes, dont le chef, Abou Bakr al Baghdadi, s’est Ă©mancipĂ© de la tutelle d’Al QaĂŻda, ont laissĂ© environ 250 gardiens de la raffinerie de BaĂŻji quitter les lieux sains et saufs.
 
    SituĂ©e en pĂ©riphĂ©rie de la ville, elle-mĂŞme Ă  mi-chemin entre Mossoul et Bagdad, cette raffinerie d’une capacitĂ© de 300.000 barils par jour fournit en produits pĂ©troliers la plupart des provinces d’Irak et elle est essentielle Ă  l’alimentation en Ă©lectricitĂ© de Bagdad.
 
    Un ouvrier du site a dĂ©clarĂ© que les employĂ©s du matin n’avaient pu prendre leur service.
 
    Le ministre irakien des Affaires Ă©trangères, Hochiar Zebari, a appelĂ© tous les dirigeants irakiens Ă  s’unir face au pĂ©ril "grave, mortel" que reprĂ©sente la progression des insurgĂ©s sunnites, dĂ©jĂ  installĂ©s depuis le dĂ©but de l’annĂ©e dans des villes de la vallĂ©e de l’Euphrate comme Falloudja et Ramadi.
 
   
    DEMANDE D’AIDE AUX PESHMERGAS?
    "Cette rĂ©ponse doit se faire sans tarder", a dit Hochiar Zebari, en annonçant une "coopĂ©ration plus Ă©troite" entre le gouvernement central de Bagdad et les autoritĂ©s autonomes du Kurdistan pour lutter contre les djihadistes.
 
    A Bagdad, certains responsables Ă©voquent une possible demande d’aide aux peshmergas, les combattants kurdes.
 
    Les Etats-Unis, qui ont retirĂ© leurs forces combattantes d’Irak fin 2011, plus de huit ans après avoir renversĂ© Saddam Hussein, se sont engagĂ©s mardi Ă  "fournir toute l’aide nĂ©cessaire au gouvernement irakien" pour "repousser cette agression". Ils jugent que l’EIIL "est non seulement une menace pour la stabilitĂ© de l’Irak, mais une menace pour l’ensemble de la rĂ©gion".
 
    Djassim al KaĂŻssi, un habitant de BaĂŻji, a dĂ©clarĂ© que les miliciens islamistes avaient conseillĂ© aux policiers et aux militaires de ne pas les affronter.
 
    "Dans la soirĂ©e d’hier, des hommes armĂ©s ont pris contact par tĂ©lĂ©phone portable avec les principaux cheikhs tribaux de BaĂŻji et leur ont dit: ’Nous venons pour mourir ou prendre BaĂŻji, nous vous conseillons donc de demander Ă  vos fils dans la police et l’armĂ©e de dĂ©poser leurs armes et de se retirer avant la prière du soir’," a-t-il dit.
 
    Les islamistes sont ensuite entrĂ©s dans la ville Ă  bord d’une soixantaine de vĂ©hicules.
 
    Quelques heures avant cette percĂ©e sur BaĂŻji, les combattants de l’EIIL avaient pĂ©nĂ©trĂ© dans Mossoul, citĂ© historique de l’islam sunnite, après quatre jours de combats contre les forces gouvernementales.
 
   
    DRAPEAU NOIR
    Un demi-million d’Irakiens ont dĂ©jĂ  fui Mossoul et la province dont elle est la capitale, Ninive, a dĂ©clarĂ© mercredi l’Organisation internationale des migrations (OIM).
 
    D’après des habitants ayant choisi cet exode, les hommes de l’EIIL impriment leur marque dans toutes les villes qu’ils font tomber, hissant leurs drapeaux noirs sur les commissariats, les casernes de l’armĂ©e et les divers bâtiments publics.
 
    "Ils sont tous masquĂ©s mais ils ne nous font aucun mal", assure un adolescent de 13 ans originaire de Mossoul.
 
    Un homme de 40 ans ayant fui la ville avec sa famille tĂ©moigne pour sa part: "Nous sommes effrayĂ©s parce qu’on ne sait pas qui ils sont. Ils se prĂ©sentent comme des rĂ©volutionnaires.
  Ils nous ont dit de ne pas avoir peur et qu’ils Ă©taient venus nous libĂ©rer de l’oppression."
    RĂ©putĂ©s pour leur rigorisme religieux et leur audace au combat, les hommes de l’EIIL se sont aussi implantĂ©s en Syrie Ă  la faveur de la rĂ©bellion armĂ©e contre le prĂ©sident Bachar al Assad, n’hĂ©sitant pas Ă  combattre d’autres groupes insurgĂ©s sunnites pour y Ă©tendre leur territoire.
 
    La prise de Mossoul après les avancĂ©es enregistrĂ©es dans la province d’Anbar, oĂą se trouvent Ramadi et Falloudja, permet Ă  l’EIIL de consolider ses positions le long de la frontière avec la Syrie.
 
    Cette offensive fragilise en outre le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al Maliki, accusĂ© par ses dĂ©tracteurs d’avoir nourri la rĂ©bellion en marginalisant la minoritĂ© sunnite en huit annĂ©es d’exercice du pouvoir. (Reuters)


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